La guerre des boutons n'aura pas lieu aux Arts Décoratifs
Quand des siècles d'Histoire redonnent leur lettre de noblesse à des objets aussi petits et injustement négligés que les boutons, on assiste à une incroyable exposition, " Déboutonner la mode ", présentée par le Musée des Arts Décoratifs, réunie par Loïc Allio et soutenue, entre autre, par Mouna Ayoub. Une parenthèse d'histoire et d'élégance faisant clairement partie des évènements culturels à ne pas louper à Paris en 2015.
François Hugo, boutons, années 1940, métal, Paris, Les Arts Décoratifs copyright Patrick Gries
Élégance et prestige
Ce sont plus de 3000 boutons qui sont exposés, et non des moindres ! Elsa Schiaparelli, Paul Poiret, Christian Dior, Cristobal Balenciaga... Autant de noms de Maisons de prestige qui ont fait du bouton un véritable moyen d'expression dans le milieu de la mode, à la fois indispensable, original et surtout, témoin des techniques artistiques et des époques qu'il a côtoyé.
Elsa Schiaparelli, veste, été 1937, boutons papillons en Rhodoïd peint, Les Arts Décoratifs, collection UFAC, Copyright Patrick Gries
En forme de piano, de fraise ou même de papillon, le bouton gagne a être redécouvert. Preuve en est, la collection a reçu le statut d’œuvre d'intérêt patrimonial majeur par la Commission consultative des Trésors Nationaux, rien que ça !
Un parcours chronologique étonnant
Karl Lagerfel pour CHANEL, Collection Haute Couture Automne-Hiver 2011, Collection CHANEL, Copyright Chanel
Apparu au XIIIe siècle, le bouton a toujours eu une place très importante sur les vêtements, même d'époque ! L'objet a même connu son Age d'or à la fin du XVIIIe siècle où il est considéré comme un produit de luxe à part entière.
Attribué à Fragonard, fin du XVIIIe siècle, miniature sur ivoire et cadre en verre églomisé, photo Jean Tholance
Anodin jamais, il détermine l'équilibre d'une silhouette et se révèle parfois porteur de messages artistiques et personnels à l'image de ces boutons servant de supports à des portraits ou scènes historiques.
bouton, vers 1920, gouache sur papier, sous verre, monture en argent, Paris, Les Arts Décoratifs, Copyright Patrick Gries
D'abord masculin, c'est en 1780 qu'il commence à orner robes et corsages féminins avant de devenir durant la seconde moitié du XIXe siècle, un objet si utile et indispensable que sa fabrication deviendra une réelle industrie.
Alors, pour l'amour de l'Histoire, pour celui de la mode ou tout simplement pour le plaisir de se cultiver face à de jolis objets délicats, foncez à cette exposition qui s’achèvera le 19 juillet 2015.
Bouton rébus vers 1780, nacre, photo Jean Tholance
Mars 2015
Par La rédaction
