Une voiture historique la Talbot Lago 1950 est de retour !
Disparue depuis cinquante ans la voiture d'apparat des Présidents Auriol et Coty réapparaît de nos jours à Fontainebleau.
Pour remonter dans le temps... et dans une émouvante rareté, rien de plus simple : il suffit de s'en porter acquéreur lors de la vente organisée le dimanche 2 avril 2006 par la maison de ventes Osenat à Fontainebleau.
Estimation : entre 150.000 et 200.000 €.
Une histoire d'amour
C'est en effet l'histoire d'un amour, celui d'un homme pour sa voiture, et peu banale : L'homme s'appelle Vincent Auriol, nous sommes en 1950 et il est Président de la République Française depuis trois ans.
Cette année-là, il voit Louis Rosier remporter au volant d'une Talbot Lago T26 les 24 heures du Mans, une compétition pour laquelle il avait lui-même agité le drapeau à damiers un an plus tôt.
Or, cette victoire, c'est aussi celle du constructeur. Tout à son triomphe, ce dernier ignore encore que sa notoriété vient de franchir les portes de l'Élysée. Le Président ne fait pas qu'inaugurer les chrysanthèmes et donner le départ des courses automobiles : il souhaite apporter son appui à la production automobile française de haut de gamme, qui s'essouffle.
Les concurrentes directes des Delage ou Delahaye
Cette saga automobile était née avec le siècle... en Angleterre. Le comte de Shrewsbury and Talbot avait associé son nom à celui du constructeur automobile français Clément pour la création de Clément-Talbot en 1902. Une brillante mais cahotante aventure automobile commençait à laquelle prenait part peu après le constructeur français Darrack pour donner le jour en définitive à Suresne à la production des voitures françaises Talbot.
C'est ainsi qu'en France les Pacific, Atlantic et Fulgur sont les concurrentes directes des Delage ou Delahaye, dans cette époque glorieuse qui marque l'apogée du prestige automobile français. Mais comme les autres, Talbot souffre de la crise économique du début des années 30 et l'italien Anthony Lago reprend en 1934 la direction de l'entreprise qui produit désormais les Talbot-Lago.
Voiture présidentielle
Après la guerre la marque de Suresnes s'illustre tant en grands prix qu'au "24 heures du Mans". Mais le luxe n'est pas à l'ordre du jour et Talbot comme les autres marques sportives et luxueuses françaises ne se vend guère. La victoire de la Talbot Lago T26 aux 24 heures du Mans tombe à pic.
Éminemment séduit, Vincent Auriol décide donc de remiser la Renault Suprastella qui jusqu'alors avait rang de voiture présidentielle. Désormais la favorite en titre sera une Talbot Lago Record. Issue d'une gamme lancée en 1946, elle connaît, pour l'occasion, un certain nombre d'aménagements. Son châssis est rallongé et porté à 3,5m et son moteur de 4,5 l comprenant deux carburateurs et six cylindres est la réplique de celui qui a permis de remporter la course mythique. Il développe prés de 200cv et équipe la voiture de série la plus rapide de l'époque avec plus de 200km/h.
Commandée par Vincent Auriol, cette voiture, carossée par Saoutchik, servira également à son successeur, René Coty.
Mais les présidents et les succès ne suffisent pas : les Talbot sont très chères et se vendent peu. En décembre 1958 la marque est racheté par Simca et malgré quelques tentatives sans lendemains la légende Talbot est close.
Talbot Lago 1950 : Le Retour
Cette voiture historique réapparaît aujourd'hui à Fontainebleau.
Affichant 21.653 km au compteur, n'ayant pratiquement pas circulée depuis sa période présidentielle et n'ayant jamais été restaurée, elle est proposée à la vente par le petit-fils de l'ancien acquéreur.
Revendue par les Domaines en 1954, cette voiture n'a jamais roulé ni changé de propriétaire depuis. Elle a toujours été conservée par la même famille et est restée cachée dans une grange.
Il n'est pas fréquent qu'un "char de l'Etat" sorte ainsi de l'oubli. Peut-être verra-t-on une première préemption de l'Etat ?
C'est en effet l'histoire d'un amour, celui d'un homme pour sa voiture, et peu banale : L'homme s'appelle Vincent Auriol, nous sommes en 1950 et il est Président de la République Française depuis trois ans.
Cette année-là, il voit Louis Rosier remporter au volant d'une Talbot Lago T26 les 24 heures du Mans, une compétition pour laquelle il avait lui-même agité le drapeau à damiers un an plus tôt.
Or, cette victoire, c'est aussi celle du constructeur. Tout à son triomphe, ce dernier ignore encore que sa notoriété vient de franchir les portes de l'Élysée. Le Président ne fait pas qu'inaugurer les chrysanthèmes et donner le départ des courses automobiles : il souhaite apporter son appui à la production automobile française de haut de gamme, qui s'essouffle.
Les concurrentes directes des Delage ou Delahaye
Cette saga automobile était née avec le siècle... en Angleterre. Le comte de Shrewsbury and Talbot avait associé son nom à celui du constructeur automobile français Clément pour la création de Clément-Talbot en 1902. Une brillante mais cahotante aventure automobile commençait à laquelle prenait part peu après le constructeur français Darrack pour donner le jour en définitive à Suresne à la production des voitures françaises Talbot.
C'est ainsi qu'en France les Pacific, Atlantic et Fulgur sont les concurrentes directes des Delage ou Delahaye, dans cette époque glorieuse qui marque l'apogée du prestige automobile français. Mais comme les autres, Talbot souffre de la crise économique du début des années 30 et l'italien Anthony Lago reprend en 1934 la direction de l'entreprise qui produit désormais les Talbot-Lago.
Voiture présidentielle
Après la guerre la marque de Suresnes s'illustre tant en grands prix qu'au "24 heures du Mans". Mais le luxe n'est pas à l'ordre du jour et Talbot comme les autres marques sportives et luxueuses françaises ne se vend guère. La victoire de la Talbot Lago T26 aux 24 heures du Mans tombe à pic.
Éminemment séduit, Vincent Auriol décide donc de remiser la Renault Suprastella qui jusqu'alors avait rang de voiture présidentielle. Désormais la favorite en titre sera une Talbot Lago Record. Issue d'une gamme lancée en 1946, elle connaît, pour l'occasion, un certain nombre d'aménagements. Son châssis est rallongé et porté à 3,5m et son moteur de 4,5 l comprenant deux carburateurs et six cylindres est la réplique de celui qui a permis de remporter la course mythique. Il développe prés de 200cv et équipe la voiture de série la plus rapide de l'époque avec plus de 200km/h.
Commandée par Vincent Auriol, cette voiture, carossée par Saoutchik, servira également à son successeur, René Coty.
Mais les présidents et les succès ne suffisent pas : les Talbot sont très chères et se vendent peu. En décembre 1958 la marque est racheté par Simca et malgré quelques tentatives sans lendemains la légende Talbot est close.
Talbot Lago 1950 : Le Retour
Cette voiture historique réapparaît aujourd'hui à Fontainebleau.
Affichant 21.653 km au compteur, n'ayant pratiquement pas circulée depuis sa période présidentielle et n'ayant jamais été restaurée, elle est proposée à la vente par le petit-fils de l'ancien acquéreur.
Revendue par les Domaines en 1954, cette voiture n'a jamais roulé ni changé de propriétaire depuis. Elle a toujours été conservée par la même famille et est restée cachée dans une grange.
Il n'est pas fréquent qu'un "char de l'Etat" sorte ainsi de l'oubli. Peut-être verra-t-on une première préemption de l'Etat ?
Mars 2006
Par Yves CALMEJANE