A La Une

Le porte-bouquet est apparu à Versailles sous le règne de Louis XIV

Trouver aujourd'hui une définition de ce terme n'est pas aisé. En effet, les dictionnaires français ne font pas vraiment la différence entre les porte-bouquets, les petits vases en céramique ou encore les soliflores des années 1900.
C'est la revue La Mode qui, en 1834, décrit cet objet. Elle précise que les bouquets "se placent dans un petit cornet en or de bijouterie qui tient à un anneau par une chaîne de manière à pouvoir laisser tomber le bouquet, et il reste suspendu à la main. "
L'usage du porte-bouquet est apparu à Versailles sous le règne de Louis XIV et s'est développé tout au long du XVIIIème siècle.
Afin de garder la fraîcheur des fleurs, les porte-bouquets ont pris la forme de flacons dissimulés dans les corsages ou portés sur le vêtement. Les portebouquets ont ensuite gagné les cours européennes, avides d'imiter le bon goût français.
Au XIXème siècle, l'usage de porter des fleurs conduit les fabricants à créer de nouveaux types de porte-bouquets. En effet, les formes et les décors du porte-bouquets ont suivi les évolutions techniques et les modes du XIXème siècle.

Ses usages

Le porte-bouquet évoque souvent l'image d'une jeune femme allant au bal, mais l'étude des sources iconographiques en offre une vision plus complète.
Les élégantes l'utilisent au cours de la journée, en de nombreuses occasions. Elles aiment porter, à la main ou piquées à leur corsage, des fleurs qui agrémentent également la boutonnière de leurs compagnons.
Dès 1820, un minuscule bouquet de violettes acheté chez le fleuriste ou la marchande de quatre saisons accompagne la toilette simple du matin. Les toilettes de visite, plus élégantes, s'ornent souvent de bouquets de corsage dans de petits tubes de verre. De même, lorsqu'on est convié à un dîner, même de cérémonie, il est permis d'orner sa coiffure de quelques fleurs et son corsage d'un bouquet.
Lors des sorties au théâtre ou au concert, les porte-bouquets de joaillerie sont de mise, mais le porte-bouquet le plus spectaculaire, véritable bijou, accompagne la plus somptueuse des toilettes d'une femme du monde : la robe de bal. Le porte-bouquet n'est pas le seul accessoire précieux que porte une jeune femme au cours d'un bal. Elle doit manipuler gracieusement son bouquet souvent accompagné d'un mouchoir brodé ou garni de dentelle, son éventail et son carnet de bal.
Le bouquet et son ornement connaîtront un succès constant tout au long du XIXème siècle, lors des grands événements qui ponctuent la vie d'une femme élégante, mais également lors de manifestations exceptionnelles telles que le mariage.

Les porte-bouquets et la mode

Le succès des porte-bouquets et la multiplicité des accessoires de bal rendent les bijoutiers très ingénieux. Ceux-ci créent ainsi des porte-bouquets à système. Le porte-bouquet peut alors être réuni à un carnet de bal, un miroir, un flacon à parfum et une boîte contenant une éponge imbibée de vinaigre que les femmes pouvaient respirer lors de légers malaises (vinaigrette). D'astucieux procédés permettant d'évoquer un bouquet sont adaptés sur les éventails.

Les porte-bouquets ont suivi les innovations et les modes des arts décoratifs, par les matériaux utilisés (nacre, écaille, alliages de métaux), mais aussi par les techniques (polychromie, filigranes), et les décors (médaillons, décors végétaux);
Signe de l'évolution du goût, le porte-bouquet à piètement s'est particulièrement développé dans la seconde moitié du XIXème siècle, afin de laisser aux femmes la liberté de le poser sur une table de dîner, comme on ferait actuellement avec un vase.
A cette même époque, on aime aussi les porte-bouquets broches. Ils s'apparentent au bijou et sont accompagnés d'une agrafe ou d'une épingle pour les fixer au vêtement. Autour de 1900-1910, les porte-bouquets boutonnières, pour les hommes, connaissent un grand succès.