A La Une


Révolution à Sercq !

Seul, isolé au beau milieu de la Manche, un petit état féodal résistait depuis plus de 450 ans à la démocratie. Ce petit coin de terre, c'est Sercq. Aujourd'hui, la petite île anglo-normande vit un grand chambardement dans son histoire ! Début octobre, les 600 Sercquais se sont prononcés en faveur de ce nouveau système politique. Ainsi, prochainement, le Seigneur de Sercq passera la main aux nouveaux élus. Fin d'un épisode.
De l'état féodal à la démocratie...

Depuis 450 ans, l'île de Sercq était régie par un système féodal. Aujourd'hui, à 234 voix contre 184, l'île anglo-normande a tranché : fini l'allégeance au Seigneur et place à la démocratie ! Ainsi, le 22ème Seigneur de l'île, John Michael Beaumont, sera progressivement destitué de ses pouvoirs et de ses privilèges ancestraux (droit de colombier, droit de posséder la seule chienne de l'île capable de procréer...). Désormais, 28 conseillers élus au suffrage universel gouverneront le territoire.


Il n'est jamais trop tard

Tout commence en 1565... La reine Elisabeth I offre Sercq à Helier de Carteret. En échange, il s'engage à confier une parcelle de terre, appelée "tènement", avec bail à perpétuité à 39 de ses fermiers (un par chef de famille) et à verser 20% de ses revenus à la reine chaque année. A la même époque, il fonde un Parlement, "Chiefs Plaids", composé des propriétaires terriens et de jurats. Dès lors, Sercq est gouverné par ce système politique et par un souverain communément appelé le "Seigneur", appellation d'origine normande. C'est pour mettre l'île à l'heure européenne et pour respecter la Charte des Droits Fondamentaux de l'Union que le processus de démocratisation a été lancé en 2005.


Un coin de paradis pour la démocratie

A 35 minutes de Guernesey en bateau, Sercq est un monde paisible, un monde à part, un paradis pour les randonneurs et les amoureux de la nature. Les véhicules à moteurs y sont bannis, excepté les tracteurs, et l'éclairage public n'existe pas. Le temps s'y est comme "arrêté". On s'y balade à pied, à vélo ou à cheval, sur les routes ombragées ou le long de la côte déchirée. Au printemps, les couleurs sont superbes et les jardins de la Seigneurie sous leur plus beau jour. On y croisera peut être le Seigneur déchu !
Octobre 2006