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L'hôtel de Sers à Paris : le passé conjugué au présent

Une architecture fin XIXe préservée où style contemporain et lignes épurées se côtoient en totale harmonie. Au coeur du Triangle d'or parisien, cet élégant quatre étoiles est la réussite de toute une famille.
L'aventure débute en 1999 lorsque Brigitte Bertrand, nouvelle propriétaire, confie la gestion de son hôtel alors nommé le Queen Elisabeth à son fils cadet, Thibault Vidalenc. Ce jeune directeur de 30 ans, déjà à la tête de deux autres enseignes parisiennes (le West End et l'Opal), va alors donner un nouveau souffle à ce vieil établissement aux styles si disparates. L'endroit fut en effet, tour à tour hôtel particulier du marquis de Sers, maison de soins, halte de voyageurs puis grand hôtel. Aidé par son frère Thomas Vidalenc, architecte spécialisé dans les domaines privés et les espaces tertiaires, il prend le parti de sauvegarder la beauté du patrimoine existant tout en lui offrant clarté, sobriété et confort. "Nous nous devions de respecter le lieu de vie de la bourgeoisie de l'époque. Il n'y a pas de décoration outrancière mais juste une mise en valeur de l'ensemble. Avec une touche de modernité dans les prestations pour satisfaire une clientèle haut de gamme", précise Thomas Vidalenc. Ainsi naquit l'Hôtel de Sers.


Respiration et fluidité

L'essentiel était avant tout de retrouver une certaine cohérence. Les deux hommes décident alors de dégager l'architecture d'origine, occultée par les ajouts successifs, qui depuis 1925 avaient fini par complètement l'étouffer. La façade XIXe est conservée. Dans le hall d'entrée, l'escalier monumental menant aux salons de l'ancien hôtel particulier retrouve sa superbe d'antan, les pièces à vivre sont décloisonnées. Tout respire et s'enchaîne avec beaucoup de fluidité. Passé et présent se mêlent dans une parfaite unité. Dans la galerie des portraits, longue de 22 mètres et à partir de laquelle on peut accéder à tous les espaces importants de l'hôtel (hall, salon, chambres et restaurant), le staff d'origine a été restauré. Le restaurant sobre et design, aux volumes exceptionnels, s'ouvre sur une cour intérieure réhabilitée en terrasse et habillée de teck et d'aluminium.


Unité parfaite

Un duplex d'ascenseurs a été implanté au coeur du nouvel ensemble pour permettre l'accès aux chambres. Privilégiant l'espace, elles sont dispersées sur 8 niveaux et certaines offrent des surfaces pouvant aller jusqu'à 80 m². A l'image de cet appartement disposant de sa propre cuisine ou de cette suite panoramique au dernier étage dont la terrasse de 20 m² donne sur les toits de Paris. En ce qui concerne la décoration, l'agencement des pièces, le mobilier, les couleurs ou les matières, là aussi l'unité est perceptible. Elles reprennent à peu près toutes le même modèle. "Rien n'est en trop ni ne dépasse. Il n'y a pas vraiment de déco, c'est l'architecture qui fait tout !", explique l'architecte avec modestie.


Ambiance des hôtels particuliers du XIXe

Dans les 52 chambres et 7 suites, les meubles en bois de rose rappelant l'époque classique ont été dessinés afin de s'intégrer parfaitement aux volumes. Tout s'imbrique pour permettre une circulation optimale. Chaque chambre est largement ouverte sur la salle de bain par une double porte sur pivots. En marbre reconstitué et faïence, elles s'imprègnent de l'ambiance des hôtels particuliers du XIXe siècle. Les tissus ont été sélectionnés avec soin : les rideaux en taffetas, dans un dégradé de rouge et de violet, protègent la façade intérieure, les fauteuils, et autres méridiennes, tapissés de laine, procurent confort et chaleur, le coton des draps offre la douceur pour la nuit.


Raffinement et bien-être

Si l'on ajoute à cela tout l'équipement high-tech nécessaire à un confort maximum (TV, DVD, chaîne hi-fi, connexion Internet, air conditionné...), on obtient des chambres qui ne sont que fonctionnalité, sobriété, raffinement et bien-être. Une description qui s'applique également au spa que l'on retrouve au sous-sol de l'établissement. Entre sauna, hammam, massages ou fitness, la beauté et la détente sont aussi au rendez-vous. "Réaménagé et restauré, l'hôtel de Sers retrouve aujourd'hui sa vocation originelle : celle d'un "home" accueillant, au luxe discret, confortable et chaleureux. conclut Thibault Vidalenc. Mais c'est une maison en mouvement. Tous les mois, nous refaisons deux chambres. Peintures, moquettes. Je veux que tout soit parfait. Et, surtout, je ne veux pas réaliser, dans dix ans, qu'il faut tout recommencer...". Témoin des fastes du Paris du XIXe siècle, l'Hôtel de Sers continuera sûrement à faire parler de lui tout au long du XXIe siècle.



Céline Varnier  


                                                                                                           
                                                                             
                                                                                                      Cet article est paru dans 
                                                                                                       Demeures & Châteaux

Février 2006

L'Hôtel de Sers
41, avenue Pierre 1er de Serbie
75 008 Paris
Tel : 01 53 23 75 75 
www.hoteldesers.com 

Crédit photo: Tom Vack