Evasion

Après avoir découvert les célèbres sites : Anuradhapura (du VI siècle av JC) Polonnaruwa (jusqu’au XIII siècle) et Kandy (de 1592 au début du XIX siècle) dans une première partie, nous partons aujourd’hui à la découverte des plantations de thé, de la célèbre ville de Galles en bordure de l'Océan et du cap Weligama.

Les plantations de thé près d’Ella (4 h de route de Kandy)

La route qui monte sinueuse entre les vallées et les montagnes, est belle et attirante. Nombreux bouddhas, étals le long des routes débordant de bananes, noix de coco ou mangues, tuk-tuk, en veux-tu en voilà (plus de 1.2 million au Sri Lanka) et champs de rizière en terrasse se répondant en écho aux plantations de thé agrippées aux collines touffues. Une certaine sérénité se dégage de ces paysages paisibles. Tout est si beau dans le matin calme.
Les troupeaux de buffles noirs, les rizières inondées, les levées de terre ocre rouge, la ligne des palmiers. Le soleil frappe, illumine, s’installe.

Nine Skies, une plantation coloniale de charme

Nine Skies

Enfin le Nine Skies, notre prochaine halte se dévoile par un petit panneau de bois planté sur un chemin de terre. Ici nous sommes à 1000 mètres d’altitude et l’air se fait plus respirable et plus frais.
Au bout du sentier, une authentique plantation de thé typiquement anglaise se détache parmi la luxuriance de ses hibiscus, goyaviers, jasmins, bananier, palmiers…
Cette demeure coloniale de 1920, exhale un esprit maison. Uniquement 5 chambres la composent, avec ses lits à baldaquin, ses fenêtres à petits carreaux, ses meubles en teck, ses terrasses ouvertes sur le jardin luxuriant où prendre son afternoon tea (tradition britannique oblige). Il fait bon, à la nuit tombée, s’installer indolemment sur un des canapés du salon habillé d’une cheminée qui s’allume d’une belle flambée, délivrant une ambiance chaude et intime. On sirote alors son whisky en se laissant à rêver paresseusement à cette époque révolue…
Un curry maison accompagné de ses légumes et épices confites ponctuera cette soirée magique sur la terrasse, avant de regagner son lit et rejoindre Morphée pour une nuit câline et douce.

Prendre un thé en terrasse à l'Hôtel Nine Skies @Luxe-Magazine

La Lipton Plantation, un site remarquable

Au petit matin la vue de ces hauts-plateaux et de ces plantations de thé, luxuriants jardins à flanc de montagne, est enchanteresse. Celles-ci représentent l’une des principales industries du pays.
Après un petit-déjeuner composé d’une jolie assiette de fruits (ici ils sont pléthore et cela serait dommage de s’en priver) et bien entendu d’œufs sous toutes ses formes, nous partons découvrir la Lipton Plantation, créée par Thomas J. Lipton ,qui sous le charme de cette région, acheta quelques plantations pour en faire la renommée que nous connaissons.
Pour accéder à ce site remarquable, nous finissons en tuk tuk. Nous aussi, sommes sous le charme de cette région et de ses habitants.
Tôt le matin, des tamoules en sari cueillent les feuilles de thé les plus fraîches. Partout les théiers grimpent en spirale, couvrant de leur feuillage d’un vert luisant les collines jusqu’à 2000 m d’altitude. Arriver au sommet et siroter un thé en regardant s’effilocher les nuages sur les cimes, est un moment hors du temps !
Le soir, confortablement installés sur notre terrasse, en compagnie du croassement des grenouilles et d’un thé de Ceylan, nous contemplons ce paysage d’une beauté brute, infinie que les couchers de soleil rendent tendre, flottant.
Une halte bienfaisante au crépuscule !

Une halte au Parc National d'Udawalawa

Nous voici en route pour la côte Sud. Des paysages déclinant une palette de sites au charme subtil, des architectures coloniales reflétant une époque révolue, des couchers de soleil, sur des plages vierges, époustouflants, des petits villages assoupis, blottis à l’ombre de leurs immenses palmiers, enfin une nature épanouie au sein des plus beaux parcs nationaux.
Nous en profitons pour aller faire un safari dans le Parc National d’Udawalawa. Le Sri Lanka, regorgeant de parcs nationaux où la vie sauvage reprend ses droits. L’excitation est à son comble, lorsque nous croisons des éléphants en train de s’abreuver. Nous pouvons presque les toucher. Moment d’émotion !
En fin d’après-midi, nous voici arrivés à Galles, ce petit village fortifié qui a gardé son cachet de l’époque.

Galles : la Porte de l’Europe

Dans son enceinte bastionnée, la vieille ville de Galles classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, garde sans esprit de revanche le souvenir des Portugais, des Anglais et des Hollandais qui l’envahirent de 1505 à 1948. Une multitude de petites maisons, églises, écussons, temples disséminés dans les rues de Galles, conservent les traces de cette époque. Mais elle semble restée trois ou quatre siècles en arrière et son passé colonial reste présent. Comme une belle endormie ! Elle garde en mémoire les différents colonisateurs et en restitue par sa gastronomie, ses traditions, le meilleur de chacun. Les maisons bataves, très bien restaurées témoignent de raffinements tropicaux et depuis 2009, beaucoup d’expats ont redonné un second souffle à cette ville. La majorité d’entres elles sont restaurées dans les règles de l’art et doivent d’abord recevoir l’autorisation de la ville. Par contre, le tourisme a un peu envahi cette petite citadelle, qui voit fleurir, boutiques hôtels, "Guest Houses", petites boutiques et échoppes de souvenirs.
Quant à l’enceinte du Fort, elle est restée presque intacte, et alentour, l’Océan Indien semble le gardien vigilant de ce lieu.

Fort Bazaar, un hôtel de tradition

Nous resterons deux nuits au Fort Bazaar, très bien situé à Galles..
Restauré dans les mêmes traditions, il s’est ancré dans un bâtiment du patrimoine historique datant du XVIIe siècle. Sa façade a conservé son style d’origine et abrite une terrasse abritée avec de grands ventilateurs et du mobilier en bois évoquant l’époque coloniale. Ici tout est ouvert, pour laisser passer la brise qui apporte une douce fraîcheur. Un patio intérieur avec ses arbres et ses frangipaniers accompagnés de banquettes invitent à se reposer.
S’inspirant de l’histoire mauresque du fort, la décoration est chic et moderne à l’intérieur, créant une ambiance propre à l’hôtel. Coussins en mosaïque ethnique, carreaux de sol en damier, suspensions évoquent le Moyen-Orient.
Quelques jolies chambres bordent le patio et les suites spacieuses, au sol en bois caramel, banquettes confortables et une immense véranda extérieure, apportent un confort inégalé.
Le soir, les photophores projettent une lumière irréelle. Après un dîner composé de riz curry, of course, nous déambulons dans les ruelles endormies et de loin nous entendons le rugissement de l’Océan Indien.
Puis nous regagnons notre chambre douillette et nous laissons prendre à la magie du lieu.

L’Amangalla, un esprit colonial

Le lendemain l’Amangalla nous accueille pour un rituel tea time.
Dans ce petit bijou d’hôtel, le teck est omniprésent et l’ensemble dégage un esprit colonial au charme un peu désuet, palpable dès l’entrée au Great Hall. Plafond fin de siècle, meubles en teck ou en rotin, rocking chair, ventilateurs, grands miroirs accrochés aux murs, coffres anciens, guéridons et banquettes s’éparpillent entre la véranda, le lobby et restaurant.
Une atmosphère fin de siècle défie ici les rides du quotidien en distillant au gré des heures une douce nostalgie.
Il fait bon prendre un tea time dans la tradition anglaise avec scones et finger sandwich.
Au dîner, quelques tables élégamment nappées de lin blanc attendent les convives. Le chef nous régale d’un bar pêché du jour et d’un agneau effilé, entouré de ses légumes grillés. Les papilles se régalent de ces plats fins et goûteux.

Un esprit colonial

Dans le lobby, conçu comme un patio à ciel ouvert, de nombreux espaces aménagés offrent des moments de détente, nécessaires par cette chaleur. Grâce à son ouverture de part et d’autre, l’air circule et propage une bise bienfaisante dans la moiteur du jour. A l’autre bout du lobby, une volée de marches amène à un immense bassin où la nature se donne en spectacle. Dans le jardin tropical, qui l’entoure, formant un écrin végétal, la piscine semble vouloir capter la course de quelques nuages fuyant au loin.
Quant aux chambres, un savant mélange de matériaux nobles, de parquets jack-wood cirés d’origine et de mobilier d’époque donnent une subtile et plaisante atmosphère coloniale.
Instants de rêve…

Cap Weligama, sur un piton rocheux

Demain dernier jour avant le départ et direction encore plus au Sud à trente minutes à l’est de Galles, le Cap Weligama. Un élégant Relais & Châteaux accroché à une falaise de 40 m sur 12 hectares, où les vagues viennent lécher les roches dans un incessant mouvement de flux et de reflux. Ici 39 élégants pavillons, disséminés dans la végétation luxuriante, ont été conçus par l’un des architectes les plus célèbres d’Asie, Lek Bunnag. Plafond en bois blanc, immense lit encadré dans un cadre en bois brun, persiennes sombres aux fenêtres, salle de bain où trône une gigantesque baignoire, large varangue abritée où un salon extérieur permet de profiter de la vue sur l’Océan Indien.
Une envie, il suffit d’appeler son majordome, pour se faire servir à l’ombre de sa terrasse ou bien d’un jet de pierre ou par buggy, s’installer à l’Ocean Terrace pour déguster un rice & curry ou un de leurs poissons locaux face à grande bleue et profiter d’un coucher de soleil flamboyant.
Moments de détente ? Un plongeon dans une des trois piscines égayées dans le parc arboré, dont une de 60 m en forme de croissant. Celle-ci, en forme de croissant, semble ne faire qu’un avec la mer aux reflets argentés.
Le soir lorsque la lune est trempée de silence, il fait bon s’installer sur sa varangue en dégustant un King Coconut et rêver à l’éternité.
Ici le temps semple suspendu …