Evasion

Conrad Maldives Rangali Island 5 *****: Trinquer aux requins baleines

30 minutes d’hydravion pour atteindre Ari Atoll où le Conrad occupe deux îles. Reliées par une passerelle et un dhoni, bateau traditionnel en bois, elles permettent aux hôtes de cet établissement du groupe Hilton de varier à l’infini les plaisirs. D’aller d’un restaurant à l’autre, neuf en tout, d’un spa à l’autre, deux. Et surtout d’opter pour telle ou telle ambiance. Les adeptes de luxe à l’état pur apprécieront les villas de plage. Dotée chacune d’une grande piscine, d’un jardin descendant en pente douce vers la plage et le lagon, d’une salle de bains intérieure et extérieure, chaque Beach Villa comble les amoureux de « Privacy », pour emprunter le terme anglais qui, ici, prend tout son sens. Hormis un système électrique qui demande d’être polytechnicien pour en saisir toutes les subtilités, ce sont des écrins raffinés préservant le bonheur de leurs « habitants » aussi éphémères soient-ils. Les fanatiques de Spa mais aussi de yoga, de contemplation, de plongeon en direct de leur lit ou quasi, bookeront, eux, l’une des 21 Spa Water villas, disposant de tout l’équipement pour recevoir « at home » soins et massages. A condition de ne pas appréhender le va-et-vient de la mer, parfois bruyant, sur les pilotis. Outre un centre de plongée fantastique organisant des sorties, pour rencontrer les impressionnants mais inoffensifs requins baleines, ou danser avec les raies, le Conrad est dans ce coin du monde, réputé pour sa cave. Eh oui ! 10 000 bouteilles gérées par un sommelier de talent l’incitent à organiser au Wine Cellar ou au Wine Bar des dégustations amusantes et des alliances mets-crus incroyables.

Coco Palm Bodu Hithi, 5***** : Flirter avec des tortues

C’est en vedette rapide après 30 minutes de navigation que, depuis l’aéroport international, les clients de cet hôtel 100 % maldivien affilié au Small Luxury Hotel of The World, débarquent sur le ponton en bois sombre pour découvrir le Coco Palm dans l’atoll nord de Malé et sa petite centaine de suites, dont les très exclusives 24 Escape Water Residence constituent un resort dans le resort très privé et smart. 144 m2 perchés à l’aplomb du lagon se prolongeant par un immense deck avec salon sous un gazebo, mini-salle à manger, piscine à débordement surplombant l’infini de l’océan Indien. Et dans laquelle, c’est un secret, les couples nippons en lune de miel, s’entraînent harnachés de palmes, de gilet de sauvetage et de masque, avant d’affronter la faune océane. Car c’est un des grands privilèges de Bodu Hithi, ses fonds ont été préservés des ravages du terrible El Nino en 1998 et sont d’une richesse exceptionnelle. Point n’est besoin de bouteilles pour nager parmi des centaines de poissons chirurgiens bleus Klein ou pour pactiser avec des tortues qui curieuses quittent volontiers le platier où elles broutent afin d’esquisser, leur fine tête fièrement dressée, quelques brasses en compagnie de l’intrus que vous êtes. Fabuleux ! Un moment d’émotion réelle. Qui mérite, le soir, que l’on fête ce flirt amorcé, avec un vin du nouveau monde qu’Eric, le responsable français Food & Beverage, sélectionne avec compétence. Comme tous les produits à la carte d’ailleurs, plaçant le Coco Palm Bodo Hitu au rang des tables remarquables de l’archipel.

Taj exotica Resort & Spa 5**** : S’amuser avec le poisson-clown 
 
A 20 minutes seulement en vedette rapide du tarmac, dans l’atoll nord de Malé, le Taj Exotica Resort, récemment restauré, est probablement l’un des resorts maldiviens les plus élégants et les plus étonnants ne serait-ce que par son emplacement. Une langue de sable fendant les flots, de 30 m de large sur 700 m de long. Atmosphère chic, très Indes britanniques des années trente sans être ni ostentatoire ni pesante. C’est un de ses charmes et non des moindres avec le Jiva Grande Spa, isolé sur une des pointes de l’île. Un sanctuaire dédié au bien-être, à la beauté, pour consolider sa forme, découvrir ou approfondir les bienfaits de la méditation dans un ravissant pavillon ayant le lagon pour toile de fond et savourer le menu ayurvédique interprété avec brio par une équipe de thérapeutes. Mais au-delà des nourritures spirituelles, des sorties en mer organisées par une équipe souriante et professionnelle pour écouter le poisson perroquet dévorer le corail ou pour sourire des facéties du poisson clown jouant à cache-cache dans l’anémone de mer qu’il colonise, le Taj Exotica s’est doté d’un chef talentueux méritant largement les mentions dont l’honorent les guides du monde entier. Poissons bien troussés, viandes relevées d’épices dosées avec justesse, desserts tentateurs présentés avec art, obligent à succomber au péché de gourmandise, sans avoir la moindre envie de faire acte de contrition.



Thalie Yeu