Gastronomie

4 étoiles, 16 chambres

Terre de Matisse, Chagall, Gide, Cocteau mais aussi d'Yves Montand ou encore Lino Ventura, le petit village de Saint-Paul de Vence n'a rien perdu de sa superbe, loin s'en faut. Plébiscité par un florilège d'artistes dans les années 20 pour sa luminosité incomparable, et définitivement sacralisé par la Fondation Maeght, le village cultive avec joie sa gastronomie et son terroir, chouchoute ses galeries d'art et prend un soin jaloux à ne pas laisser filer cette douceur de vivre, devenue peu ou prou sa marque de fabrique malgré les cars de touristes qui affluent sans discontinuer... Pour retrouver un soupçon d'intimité ici sans renoncer au confort et à la tradition régionale, Le Saint-Paul reste un point d'arrêt incontournable. Avec ses 3 chambres et 13 suites, ce Relais & Châteaux joue évidemment la carte d'un luxe cosy et discret. Une adresse que l'on se repasse à l'abri des regards entre initiés pour fuir les dérives un peu tapageuses environnantes et tenter de retrouver le charme intemporel, dans son jus, du village Méditerranéen.

Au cœur du village

Après une indispensable déambulation dans les ruelles du village, on embraie sur la Rue Grande et l'on découvre au cœur de Saint-Paul cette maison dont la première pierre fut posée en 1511, entendez bien avant la naissance du village même. Avant de devenir des résidences bourgeoises, ces maisons furent du reste utilisées comme hôpital, église et même comme lieu de réunion par des organisations secrètes qui conspiraient contre le pouvoir de l’époque. Quelques siècles plus tard, en 1989 précisément, changement de décor ! Suite à d’importants travaux de restructuration, l’Hôtel Le Saint-Paul est né et s'impose alors comme le seul hôtel à l’intérieur des remparts. Devenu rapidement la coqueluche de la Côte d'Azur, les américains fortunés s'y ruèrent, séduits par l'atmosphère de douce bonbonnière des chambrées pourtant nanties du confort maximum, par les tissus flamboyants, les meubles chinés, la patine des murs mais aussi la terrasse au cœur des remparts où l'on déguste l'été une cuisine de bon aloi. En arrière-saison, les 35 couverts se pelotonnent alors dans une ravissante salle voûtée en pierre de taille, preuve que le village n'a pas dit son dernier mot une fois la bise venue. Une adresse à déguster hiver comme été donc, en optant de préférence pour les suites, plus spacieuses que les chambres qui atteignent difficilement les 20 m2. Mais le charme désuet de l'hôtel est peut-être aussi là..?