Evasion


Le luxe de l'espace

Le premier essai mondial de vol spatial habité financé par une société privée a été réalisé avec succès le 21 juin aux Etats-Unis, pour atteindre l'altitude de 100 kilomètres, considérée comme la frontière de l'espace, a annoncé la société Scaled Composites, promoteur du vol.
"Nous voulons que nos enfants puissent atteindre les planètes"

Plus de 300 Journalistes et curieux se pressaient ce dimanche dans le désert californien pour assister au premier vol spatial privé.
SpaceShipOne, mis au point par l'ingénieur aéronautique Burt Rutan et financé par le milliardaire Paul Allen, cofondateur de Microsoft, a été porté en l'air par un avion classique et, après avoir allumé ses réacteurs, a parcourru 100 km dans l'espace avant de revenir sur Terre.
Cette distance fait officiellement du pilote de l'appareil, Michael Melvill, un astronaute.
"Nous voulons que nos enfants puissent atteindre les planètes", a déclaré Rutan, un pionnier de l'ingénierie aéronautique qui a également mis au point la navette Voyager, le premier aéronef capable de faire le tour du monde sans ravitaillement. "Ce vol est l'une des activités les plus excitantes et motivantes parmi celles qui se déroulent aujourd'hui dans le secteur de l'aviation et de l'espace", a déclaré Paul Allen, qui a financé la construction de l'appareil pour un montant de 20 millions de dollars.

Un rêve de 20 millions de dollars

Les deux derniers touristes de l'espace étaient Denis Tito (Avril 2001) et Mark Shuttleworth (Avril 2002) qui ont tous deux payé les 20 millions de dollars nécessaires.
Le chanteur pop américain Lance Bass qui aurait pu devenir le troisième touriste spatial et le plus jeune astronaute de tous les temps, à 23 ans, n'avait pas pu réaliser son rêve.
Son vol vers la Station Spatiale Internationale (ISS) prévu en Octobre 2002 avait été annulé par l'agence spatiale russe. En effet, la star n'avait pas respecté les délais de paiement pour ses entraînements à la Cité des Etoiles en Russie et à Houston. N'ayant pas respecté les termes du contrat, il avait été informé de l'interruption immédiate de son entraînement d'astronaute et de son vol prévu vers l'ISS par l'agence Rosaviakosmos.

Un phénomène touristique de très grand luxe

L'entraînement du chanteur, coqueluche de nombreuses adolescentes américaines, avait été très médiatisé mais les membres de l'agence spatiale russe regrettent d'avoir misé sur une star aux dépens de deux autres candidats au tourisme spatial.
Ce problème de délais marquait le premier "flop" de l'histoire de ce phénomène touristique de très grand luxe, qui vient de voir son horizon s'éclairer à nouveau avec le vol réussi de SpaceShipOne.
Juin 2004
Par Yves CALMEJANE
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