Jean-Pierre Heim et Carolyn Heim : Architectes de l'épure
A Paris où le mélange des genres est l’exception, pas la norme, Jean-Pierre et Carolyn Heim sortent des codes. Ils créent des univers plus que des bâtiments. Le regard embrasse tous les détails et l'imagination fait le reste. Profondément artistes, ils aiment créer autour d' une œuvre.
Leur signature est toujours là, évidente sans être tape-à-l'œil, subtile et pudique.
Entretien avec Luxe Magazine.
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Leur signature est toujours là, évidente sans être tape-à-l'œil, subtile et pudique.
Entretien avec Luxe Magazine.
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Ce bouillonnement d'idées en France peut effrayer, mais le résultat est bien souvent d'une évidente sobriété où la simplicité des matériaux locaux et la symétrie restent au centre des leurs préoccupations, car c'est celle-ci qui oriente le regard. Ils jouent sur les codes couleur, épurent la lumière et travaillent les codes artistiques. Car à leurs yeux aucune œuvre ne peut être répétitive
Jean-Pierre Heim admet être "presque" un autodidacte, plus guidé par les lieux et sa culture que par une méthode appliquée... Il est ainsi un éclectique qui aime le mélange des cultures. A ses yeux, chaque architecte a une démarche, qui si elle est comprise, est appréciée. A priori donc, rien de commun entre l’appartement au Trump Tower à New York et la maison de Mykonos en Grèce ou, pourtant, sa signature se reconnait, évidente sans être extravagante, sensible et d’une remarquable pudeur.
Des architectes à l'envergure internationale
Après un diplôme aux Beaux-Arts à Paris et un diplôme d’architecture obtenu à Chicago (Jean-Pierre Heim a reçu le prix de la fondation Delano-Aldrich de l’American Institute of Architects), il a sillonné le monde en tant que photographe pour le magazine National Geographic, à la recherche de l’origine de l’architecture. Son amour de la photographie et du dessin l'enrichit et l'inspire pour ses projets.
Regard bleu azur, chevelure argentée, grand voyageur devant l'éternel, polyglotte (anglais,espagnol, italien, grec), sa renommée est internationale et l'a fait évoluer hors de France, plus particulièrement aux USA et maintenant en Chine. Il est également le co-fondateur et co-président de The French Will Never Forget .
Carolyn Heim est diplômée d'un Master d'architecture de l'Ecole Spéciale d'Architecture de Paris, elle a également fréquenté l' Ecole des Arts Décoratifs. Carolyn a beaucoup voyagé en France mais aussi en Grèce, aux Etats-Unis et en Chine. Grâce à ses expériences à l'étranger, elle a pu acquérir de solides connaissances ainsi qu'une réelle compréhension de l'architecture Eco et durable. Elle est la co-fondatrice d' HEIMstyle Paris où elle apporte sa propre touche, sa perception des couleurs et des accessoires, notamment sur les projets de Jean-Pierre Heim tels que le Coral Beach Club, le Shanghai Yacht Club et plusieurs villas à Mykonos, en Grèce. Carolyn est également passionnée par la joaillerie et a créé sa propre marque. Son travail se caractérise par une véritable attention portée aux détails et au réalisme.
Jean-Pierre, la symétrie mycénienne vous obsède. Elle est devenue le centre de gravité de votre travail. Pourquoi ?
J'aime la démarche du symbolisme. Pour chaque création, j'ai une visibilité, une symétrie une simplicité et je trouve intéressant de reconnaître un architecte par son symbole.Comment nourrissez-vous votre créativité ?
Il faut être souple et se laisser guider par le hasard. Il vous entraîne vers des horizons nouveaux qui ne sont pas figés et peuvent modifier votre créativité. La mienne est ouverte à toute possibilité. Je ne fais pas d'architecture de complaisance, car je donne de ma créativité dans certaines de mes réalisations. Je suis créateur et non exécutant.D'où vous vient cette passion pour l'architecture ?
Petit, la soif de l'antiquité, l'archéologie, la Grèce, son climat m'ont toujours guidé et m'ont donné la magie des lieux avec leur énergie qui se dégage. Je suis un cartésien, j'aime voir l'aboutissement du projet. A mes yeux la création ne sert que dans la mesure où elle permet de voir aboutis l'esquisse ou les plans. L'analyse est indispensable avant de présenter un quelconque projet et de le vendre. En général, je tends vers l'image de ce que représente le voyage. Puis il faut choisir le lieu juste, celui qui vous inspire .Qu'est-ce qui vous a poussé à vous installer en Chine ?
Tout d'abord je suis parti aux USA dans les années 80 car ce Continent représentait l'Eldorado ! Puis en 2005, j'ai délocalisé mon bureau en m'installant une partie en Chine. La Chine, c'est la créativité totale, tout est à découvrir, d'où un véritable challenge à mes yeux. Mais c'est aussi un challenge de réalisation, car le chinois ne comprend pas l'identité du créateur. D'où beaucoup de difficultés à maîtriser son image. Je suis dans l'obligation de la contractualiser, car le client chinois peut à tout moment s'approprier le projet. C'est la culture et la mentalité chinoises qui veulent cette façon de voir et de travailler. L'architecture chinoise est d'ailleurs similaire à celle de Dubaï. Beaucoup d'ostentation et de copies ! Ils demandent des visuels pour voir le produit fini et ensuite ils peuvent ne pas respecter le contrat. Il faut donc un esprit d'aventure, et être sur place pour gérer la création.Qu'est ce qui vous motive ?
Le challenge est essentiel pour moi !Qu'est-ce que le luxe pour vous ?
Elégance et simplicité. Des espaces dimensionnels. Le temps... Car il faut prendre le temps de rêver, de découvrir !Vos projets ?
A Shanghai, la finalisation du Yacht Club et à Pékin un Dining club flottant avec économie d'énergie et des bateaux électriques qui pourront naviguer sur lacs et rivières.Mars 2017
Par Katya PELLEGRINO
