A La Une

La peausserie, tout d'abord, est extraordinaire. Quand on considère la taille du manteau et le peu de coutures, on comprend que le fabricant n'a pas cherché à faire d'économies dans la levée : la qualité du résultat fut de toute évidence la considération majeure. On remarque la présence de zones foliculaires par endroits, et d'autres sans traces de folicules à d'autres, ce qui prouve que l'on a travaillé une peau entière, et déterminé le placement des différentes zones de façon très judicieuse : les zones avec folicules sont implantées vers les poches, la poitrine en restant exempte : le résultat est harmonieux, et a du réclamer nombre d'heures de mise au point. C'est en tout cas fort bien fait.
La peau de castor utilisée pour le col, aussi douce qu'un chinchilla, est pour sa part d'une qualité exceptionnelle. Le styliste a du surcroît prévu pour elle un montage amovible, ce qui permettra de s'en défaire pour des raisons de convictions personnelles ou de conditions météo. Ce qui représente toujours LA bonne option lorsque l'on parle de fourrure sur un manteau d'homme. Son système d'attache, à pattes et boutons, est discret et permet de conserver dans les deux configurations un joli col. Ce dernier est de type voyageur, très large et doté d'une anglaise très fermée.
On soulignera aussi les poches originales, dotée d'une très belle doublure de laine faisant office de patte pour assurer le boutonnage. Très personnel.
Deux pinces princesse dans le dos permettent d'affiner la silhouette, caractérisée par ailleurs par une martingale et deux passants.
Au bout du compte, Saint Laurent nous offre ici un manteau voyageur excentrique mais raffiné, une pièce très sport dans sa coupe et néanmoins très urbaine par le choix de sa peau.