Portraits


Jean d'Arthuys, PDG de "Paris Première", un homme de passion

Entre culture et voile, la passion guide la vie de Jean d'Arthuys, ancien HEC et président de Paris Première depuis deux ans. Egalement membre du directoire du Groupe M6 depuis 5 ans, c'est un homme énergique et charismatique.
La voile et la montre...

Toute la journée, il court contre la montre, cet implacable métronome qui rythme sa vie. Occupé par les multiples fonctions inhérentes à son poste (il est également en charge du développement et des activités numériques et président de M6 Thématique* ), Jean d'Arthuys trouve malgré tout le temps de s'adonner à sa passion, la voile.
Il a pratiqué ce sport dès l'âge de 20 ans, en ayant la chance d'assister pendant un an Olivier de Kersauson, dans ses courses. Pour lui, la voile est une véritable école de la vie : "elle enseigne la maîtrise, la discipline, les prises de décision rapides, la notion d'équipe". Des valeurs qui lui semblent indispensables pour réussir dans la vie.

Au croisement de la mode et du "people"

Investi de la confiance de Nicolas de Tavernost, le président du groupe M6, qui l'a nommé Président directeur général de Paris Première, Jean d'Arthuys veut faire de cette chaîne, une chaîne leader dans sa niche CSP +, sur les plans culturel et évènementiel.
Lorsqu'elle a été rachetée au groupe Suez, il y a deux ans, Paris Première affichait des pertes de l'ordre de près de 35 millions d'euros sur les trois dernières années. Le groupe M6 prenait donc un pari sur l'avenir.
Son concept, proposer des émissions urbaines et donc parisiennes, au croisement des tendances, de la mode et du "people".
Comme le précise d'ailleurs le P-D-G : "La vocation de cette chaîne, pas comme les autres, se doit d'être une émanation de tout ce qui évoque Paris, sans tomber dans le parisianisme.
Pour y arriver, nous avons la chance d'avoir un groupe sur lequel nous pouvons nous appuyer".
Selon lui, le paysage audiovisuel, trop encombré, va être amené à se réduire d'une manière conséquente. "Trop de chaînes nuisent à la cohésion et le spectateur ne s'y retrouve pas.
A terme, il ne restera qu'une vingtaine de chaînes".

Quelle est la stratégie de Paris Première pour développer les parts de marché ?

"Notre stratégie repose sur une promesse de programmation claire, identifiée, avec une cible elle aussi identifiée.
Téva, par exemple, propose un univers de valeurs féminines, M6Music autour de la Musique et s'adresse à une cible plus jeune, aux alentours de 25 ans. Quand à Paris Première, c'est une chaîne culturelle, évènementielle, à destination d'un public urbain, CSP+.
Pour réussir, il faut être leader sur une cible identifiée. Il existe actuellement 120 chaînes conventionnées qui sont généralistes. C'est trop ...

Quel est le positionnement de Paris Première ?

"L'identité de Paris Première repose sur 4 valeurs.
 - La chaîne doit d'abord assumer son statut de chaîne parisienne, sans devenir parisianiste. Ce qui implique d'être au carrefour de toutes les thématiques de programmes qu'évoque Paris avec beaucoup de créativité.
En rassemblant la créativité, les tendances, l'émission de la nuit, "Paris dernière" par exemple est très emblématique de Paris Première.
 - C'est aussi une chaîne très incarnée avec des animateurs légitimes (Thierry Ardisson, Ariane Massenet, Alexandra Golovanoff, Fréderic Taddeï, Laurent Ruquier ...) qui la représentent dans toutes ses thématiques de programme.
Thierry Ardisson, est très représentatif de la chaîne. Il est créatif, novateur et bouscule les codes. Ainsi, avec "93, Faubourg Saint Honoré", d'une idée simple, il a su en faire une émission très animée, où Tout Paris vient dîner. Sa force réside dans sa façon de savoir mettre ses invités à l'aise et de leur faire oublier la caméra.
 - Paris Première est également une chaîne impertinente, décalée et initiatique.
Avec "Ca Balance à Paris", nous avons un exemple emblématique de ce côté engagé et impertinent que la chaîne souhaite mettre en avant sur un thème difficile en télévision qu'est la culture.
 - Paris Première est enfin une chaîne, avec une forte personnalité, qui lui permet de se différencier dans le paysage audiovisuel."

Quels sont, à votre avis, les ingrédients nécessaires, pour faire de Paris Première, une chaîne attractive ?

Il y a plusieurs éléments.
Il est nécessaire d'augmenter la lisibilité de la chaîne, en instaurant des rendez-vous thématiques : des documentaires en format Imax, le lundi avec Priscilla Telmon, des séries inédites de grande qualité le mercredi, du cinéma français le jeudi, de l'art de vivre le week-end, etc. ....
Il faut apporter de la créativité à travers tous les magazines et installer des grandes signatures en faisant naître de nouvelles vocations et de nouveaux talents.
Enfin, amener de grandes signatures à collaborer à notre chaîne.

Comment passe t-on du Cabinet Deloitte & Touche à Paris Première ?

Ce sont les hasards des rencontres et de la vie.
Ce sont d'ailleurs ces rencontres qui m'ont fait avancer dans mes choix aussi bien professionnels que personnels.
Ce fut le cas avec Olivier de Kersauson et sa personnalité charismatique. Le suivre dans les courses, m'a apporté maîtrise et sens de l'engagement.
Grâce à ces rencontres exceptionnelles, le cours de ma vie a à chaque fois changé, ce qui m'a permis de m'engager.
Dans le cas présent, c'est la rencontre avec Nicolas de Tavernost qui m'a conduit là où je suis.

Paris Première représentait-elle un challenge ?

Paris Première était un challenge unique pour moi, et représentait la palette des challenges d'une entreprise. Mon objectif consistait à savoir redresser cette entreprise en difficulté avec tout ce que cela comporte comme risque, sans lui faire perdre son âme et son identité.
Il fallait baisser les coûts, réduire les programmes, tout en faisant progresser l'audience, et en conservant à Paris Première son identité, qui existait déjà lorsque nous l'avons rachetée.
Nous sommes fiers d'avoir réussi ce challenge en équipe, puisque fin 2005, nous aurons une chaîne équilibrée.

Qu'entendez-vous par "ne pas perdre son âme" ?

La chaîne ayant déjà une image très forte, il faut préserver sa personnalité.
Cela peut sembler paradoxal, mais nous devons prendre des risques dans les programmes pour nous différencier.
Il y a d'ailleurs une certaine similitude avec le monde du luxe et de la Mode. Prenez l'exemple de Dior.
Les campagnes publicitaires montrent comment John Galliano a "maltraité" l'image classique de Dior. Il prenait un risque énorme, mais qui a été payant.
Avoir brisé l'image et cassé les codes de Dior, tout en réussissant un magnifique développement commercial, prouve bien qu'il faut oser prendre des risques.
C'est donc une des promesses de Paris Première, d'avoir un magazine qui ose tous les jours.
Prenez l'exemple d'Ardisson. Son dîner, non répété, où tout est improvisé est un succès.
Pourtant, il travaille sans réel "filet".
Idem, pour les émissions comme "Ca balance à Paris", ou "Paris dernière". Dans celle-ci, l'animateur va à la découverte de Paris la nuit.

Le téléspectateur a le choix entre une multitude de chaînes. Comment voyez-vous l'avenir audiovisuel ?

Nous sommes à un tournant et nous vivons une époque charnière où tout s'enchaîne, avec une démultiplication des supports numériques (câble, ligne téléphonique, le mobile, le satellite, et la TNT.) On passe ainsi d'une ère à 5 chaînes à une ère à 100 chaînes, avec une véritable révolution de l'offre télévisée. Mais seules les marques très fortes survivront et à mon sens, seules 20 chaînes concentreront l'ensemble du marché.
Nous vivons la bulle télé comme nous avons vécu la bulle Internet.

Le créneau du luxe intéresse t-il une chaîne comme Paris Première ?

Oui. Historiquement la mode a toujours été un programme identitaire de la chaîne. Nous y sommes restés fidèles. Nous diffusons quatre semaines par an les défilés de mode.
Nous avons également élargi les thématiques de l'art de vivre avec un programme sur les critiques gastronomiques, un sur les Hôtels du Monde, un autre sur la décoration, les tendances et la maison : Intérieurs.
Je parle bien entendu du luxe au sens large.
A mon avis, il y a de plus en plus une identification du luxe à l'art de vivre.

Des projets ?

Oui. Nous allons lancer en janvier une production évènementielle. Une nouvelle émission autour de la vie de 5 filles, qui sera une série spécifique. Nous avons également d'autres signatures en vue.
Décembre 2005
Par Katya PELLEGRINO

Entré en 1996, comme chargé de mission à la Direction Générale de M6, Jean d'Arthuys a travaillé auparavant au Cabinet Deloitte & Touche en tant que Manager du Département Corporate Finance. Il était en charge de missions de conseil, de rapprochements d'entreprises et de restructuration.

M6 Thématique regroupe les activités du groupe dans la télévision numérique et, est propriétaire de 9 chaînes : Paris Première, Téva, Fun TV, TF6, Série Club, W9, M6 Music Hits, M6 Music Black, M6 Music Rock


             


L'agenda de la semaine sur Paris Première : à chaque soirée ses rendez-vous ...

- Le lundi : Evasion
De grands documentaires sur la nature sauvage, les sports extrêmes ou encore sur des expéditions folles, en format IMAX (Image Maximum) vous sont présentés tous les lundis, par Priscilla Telmon, avec la complicité en voix off de Jean Rochefort.


- Le mardi : Polar
Polar en première partie de soirée avec le détective de choc Nestor Burma interprété par Guy Marchand. Puis, en seconde partie, Thierry Ardisson invite chez lui, au 93 Faubourg Saint Honoré, tous les people qui font l'actualité.


- Le mercredi : Séries
Des séries incontournables et inédites en exclusivité sur Paris Première. Venez découvrir la saison 3 de Nip/Tuck.


- Le jeudi : Cinéma français
En première partie, une soirée sous le signe du cinéma français qui revisite tous les grands chefs d'oeuvre des années 40 à 80. Puis, en seconde partie, dans sa suite au Crillon, Ariane Massenet présente Petites Confidences entre amis, où une personnalité du spectacle, de la culture ou de la politique, est interviewée par ses proches et révèle sa face intime.


- Le vendredi : Humour
La soirée du vendredi est pleine de tonus et d'humour avec des one-man shows, des pièces de théâtre et des émissions d'humour...
Tous les derniers vendredis de chaque mois, vous pouvez redécouvrir dans leur intégralité des émissions d'humour cultes rarements rediffusées, dans l'émission Vive la télé présentée par Philippe Gildas.
Ensuite, Frédéric Taddeï nous embarque pour une virée nocturne pleine d'imprévus avec Paris Dernière.


- Le samedi : Spectacles & Evénements
Une soirée exceptionnelle avec des rendez-vous sportifs, des cérémonies, des événements spéciaux. Et en access prime time, Ca balance à Paris où Laurent Ruquier et ses chroniqueurs débattent de l'actualité culturelle. Paris Première célèbre tous les week ends, l'art de vivre avec des émissions sur la déco, la gastronomie, la mode, la culture...


- Le dimanche : Hollywood
Le dimanche soir sur Paris Première est réservé au meilleur du cinéma américain, avec la diffusion de deux films. Dans l'après-midi, vous pourrez suivre les coulisses du pouvoir dans le magazine Les Femmes et les Patrons d'abord présenté par Alexandra Golovanoff, qui reçoit de grands acteurs de la vie politique et économique française.


* Photos par François DARMIGNY