Le nouveau Musée d'Art japonais de Bruxelles
La superbe collection d'art japonais classique dont disposait les Musées royaux d'Art et d'Histoire de Belgique a trouvé un site d'exposition de qualité : le Nouveau Musée d'Art japonais et Musée d'Extrême-Orient. L'occasion de redécouvrir des trésors cachés depuis presque trente ans.
Un palais oublié
Depuis le 22 mars 2006, un nouvel espace muséal s'est ouvert au public dans l'agglomération bruxelloise : le Musée d'Art japonais.
Le bâtiment, construit au début du XXème siècle, se situe à proximité de la Tour japonaise et derrière le Pavillon chinois, construit pour le roi Léopold II et dont il aurait dû être une dépendance... à titre de garage et d'écurie. Dans les projets grandiose de Léopold II, le Pavillon chinois, petite folie architecturale, devait être un restaurant de luxe; mais comme il n'a jamais répondu à cette vocation, sa dépendance est restée sans fonction définie et interdite au public.
Or, il se fait qu'en 1921, l'État, déjà propriétaire des édifices exotiques du palais royal de Laeken en vertu de la Donation royale, en avait confié la gestion aux Musées royaux d'Art et d'Histoire. En 1990 ceux-ci ont décidé de rénover la dépendance délaissée pour y présenter leurs superbes collections d'art japonais classique, centrées sur l'époque d'Edo (1600-1868).
Petite folie architecturale
L'ensemble exotique exceptionnel, que forment près du palais royal la Tour japonaise et le Pavillon chinois avec ses dépendances, compte parmi les dernières grandes réalisations architecturales voulues personnellement par le roi Léopold II. C'est l'œuvre de l'architecte français Alexandre Marcel (1860-1928). Ces édifices n'ont d'oriental que leur aspect extérieur, toutefois, afin que trois de ces bâtiments aient un cachet d'authenticité, ils ont été pourvus d'un habillage exécuté tout exprès en Extrême-Orient. Ainsi, pour la Tour japonaise, les éléments ornementaux liés à l'architecture proviennent-ils de Yokohama et le porche - conçu pour une attraction de l'Exposition universelle et internationale de Paris (1900) - a-t-il été commandé à Tokyo. En outre, dans le secteur chinois, les boiseries polychromes du kiosque et du bâtiment principal - dont est dépourvue l'annexe, prévue à l'origine comme garage et remise - ont été réalisées à Shanghai.
Beautés rares et alternées
La politique prévue n'est pas d'exposer simultanément toutes les pièces de ce patrimoine : elles sont trop nombreuses pour ce faire, et surtout très fragiles. Il s'agit donc d'en constituer des ensembles significatifs et de les présenter en permanence, mais par rotations régulières. Chantal Kozyreff, en charge des collections japonaises des Musées royaux d'Art et d'Histoire couve ce projet depuis presque vingt ans. Les pièces seront présentées en alternances : la collections d'extraordinaires kimonos sera renouvelée par trimestre et celle des armures deux fois par an.
Du fond pictural d'environ 7.500 pièces les estampes signées par les grands maîtres de l'Ukiyo-e, "le monde flottant", ne seront cependant présentées que par courtes périodes de quelques semaines pour éviter la dégradation par la lumière de cesdélicates et superbes raretés.
La Tour japonaise présente pour ces débuts des porcelaines décoratives réalisées pour l'Europe entre 1650 ET 1750, de même que des articles d'art décoratif japonais tant admirés aux Expositions universelles, dans la seconde moitié du XIXème siècle et au début du XXème. Avec les estampes d'Utamaro, d'Hokusai et autre Hiroshige, ils suscitèrent en Europe le mouvement du "Japonisme" dont Monet et Van Gogh ont été les plus talentueux représentants.
Les choix ainsi faits témoignent avec éclat de l'attrait nippon pour les arts du métal, de la laque, de la peinture, de la xylographie, du textile, de la céramique et de la sculpture.
Quant au Pavillon chinois, il détient d'importantes collections, qui déclinent toute la gamme de la production porcelainière chinoise destinée également à l'Europe, aux XVIIème et XVIIIème siècles, et importées par les Compagnies des Indes.
Depuis le 22 mars 2006, un nouvel espace muséal s'est ouvert au public dans l'agglomération bruxelloise : le Musée d'Art japonais.
Le bâtiment, construit au début du XXème siècle, se situe à proximité de la Tour japonaise et derrière le Pavillon chinois, construit pour le roi Léopold II et dont il aurait dû être une dépendance... à titre de garage et d'écurie. Dans les projets grandiose de Léopold II, le Pavillon chinois, petite folie architecturale, devait être un restaurant de luxe; mais comme il n'a jamais répondu à cette vocation, sa dépendance est restée sans fonction définie et interdite au public.
Or, il se fait qu'en 1921, l'État, déjà propriétaire des édifices exotiques du palais royal de Laeken en vertu de la Donation royale, en avait confié la gestion aux Musées royaux d'Art et d'Histoire. En 1990 ceux-ci ont décidé de rénover la dépendance délaissée pour y présenter leurs superbes collections d'art japonais classique, centrées sur l'époque d'Edo (1600-1868).
Petite folie architecturale
L'ensemble exotique exceptionnel, que forment près du palais royal la Tour japonaise et le Pavillon chinois avec ses dépendances, compte parmi les dernières grandes réalisations architecturales voulues personnellement par le roi Léopold II. C'est l'œuvre de l'architecte français Alexandre Marcel (1860-1928). Ces édifices n'ont d'oriental que leur aspect extérieur, toutefois, afin que trois de ces bâtiments aient un cachet d'authenticité, ils ont été pourvus d'un habillage exécuté tout exprès en Extrême-Orient. Ainsi, pour la Tour japonaise, les éléments ornementaux liés à l'architecture proviennent-ils de Yokohama et le porche - conçu pour une attraction de l'Exposition universelle et internationale de Paris (1900) - a-t-il été commandé à Tokyo. En outre, dans le secteur chinois, les boiseries polychromes du kiosque et du bâtiment principal - dont est dépourvue l'annexe, prévue à l'origine comme garage et remise - ont été réalisées à Shanghai.
Beautés rares et alternées
La politique prévue n'est pas d'exposer simultanément toutes les pièces de ce patrimoine : elles sont trop nombreuses pour ce faire, et surtout très fragiles. Il s'agit donc d'en constituer des ensembles significatifs et de les présenter en permanence, mais par rotations régulières. Chantal Kozyreff, en charge des collections japonaises des Musées royaux d'Art et d'Histoire couve ce projet depuis presque vingt ans. Les pièces seront présentées en alternances : la collections d'extraordinaires kimonos sera renouvelée par trimestre et celle des armures deux fois par an.
Du fond pictural d'environ 7.500 pièces les estampes signées par les grands maîtres de l'Ukiyo-e, "le monde flottant", ne seront cependant présentées que par courtes périodes de quelques semaines pour éviter la dégradation par la lumière de cesdélicates et superbes raretés.
La Tour japonaise présente pour ces débuts des porcelaines décoratives réalisées pour l'Europe entre 1650 ET 1750, de même que des articles d'art décoratif japonais tant admirés aux Expositions universelles, dans la seconde moitié du XIXème siècle et au début du XXème. Avec les estampes d'Utamaro, d'Hokusai et autre Hiroshige, ils suscitèrent en Europe le mouvement du "Japonisme" dont Monet et Van Gogh ont été les plus talentueux représentants.
Les choix ainsi faits témoignent avec éclat de l'attrait nippon pour les arts du métal, de la laque, de la peinture, de la xylographie, du textile, de la céramique et de la sculpture.
Quant au Pavillon chinois, il détient d'importantes collections, qui déclinent toute la gamme de la production porcelainière chinoise destinée également à l'Europe, aux XVIIème et XVIIIème siècles, et importées par les Compagnies des Indes.
Avril 2006
Par Sawako TAKAHASHI