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Rangiroa, le "ciel immense" en maori, est l'un des plus grands atolls du monde. Son lagon pourrait contenir toute l'île de Tahiti ! Cocotiers échevelés, pandanus, frangipaniers, hibiscus lui tirent une révérence multicolore. Ici la plongée est reine. Le must : la dérivante de la passe de Tiputa où l'on se laisse porter par le courant pour rentrer dans le lagon en compagnie des dauphins et des tortues, des napoléons et des carangues, des perches baguées et des requins gris... On se rendra aussi au Lagon Bleu, petit lac intérieur couleur saphir, à l'île aux oiseaux, histoire d'admirer frégates, sternes blanches ou ces perruches bleues uniques dans les Tuamotu, appelées "vini" (nom donné aussi en Polynésie aux téléphones portables !). Quelque 22 spots de plongées ont été référencés ici telle la Grotte aux requins (dangereux, paraît-il, qu'au cinéma...) ou le motu Nuhi Nuhi riche de petits poissons bigarrés.


Des perles de raisin

Mais à Rangiroa, il y a d'autres sujets d'étonnement tels le miel de cocotier fabriqué par Ludwig Blanc ou les 11 ha de vignoble plantés par Dominique Auroy et qui ont donné, en 2005, 13000 litres d'un "Vin de Tahiti" issu de cépages Carignan, Italia et Muscat. Un extraordinaire défi et un vin aux arômes de corail, de vanille et de fougère qu'il faut, malgré son prix, absolument goûter !


L'escale des Robinson

Sur cette terre à fleur d'eau, l'hôtel Kia Ora est l'Adresse de Rangi. Lovés dans un écrin opalescent, les bungalows sur pilotis semblent flotter sur le lagon. De leurs terrasses privées, dans un frou-frou d'eau remuée, on nourrit à la nuit tombante des colonies de petits poissons-pilotes couleur bleu tourterelle. Côté jardin, les bungalows, à la décoration raffinée, ont de petites piscines à débordement. La terrasse de la piscine principale ressemble à un grand pont-passerelle et la cuisine de Richard Parioleau est poissonneuse à souhait ! Coup de cœur cependant pour une annexe de l'hôtel appelé le Kia Ora Sauvage, situé à une heure de bateau sur un motu de sable fin. Cinq bungalows confortables, pas d'électricité, des hamacs, des lavabos en forme de bénitiers, une excursion différente chaque après-midi, c'est là l'île parfaite de Robinson !


Des perles de nacre

Manihi, atoll nettement plus petit, s'ouvre sur l'océan par une passe qui borde l'unique village, Turipaoa. C'est là une destination très romantique. On y plonge dans le bonheur. On y nage dans le plaisir. On y pique-nique sur des motus déserts où courent des crabes de cocotiers bleus comme des homards bretons. On y pêche à la palangrotte des becs de canne, des mérous et des rougets. On y achète des perles. La perle est en effet une des ressources de l'île. A la ferme perlière de Takovea, vous saurez tout de cette mystérieuse concrétion de "l'huître à lèvres noires" ou Pinctada margaritifera, cette grande nacre qui peut atteindre jusqu'à 30cm de diamètre et peser plus de 5kg ! On vous parlera des greffes, des sur-greffes, des soins journaliers pendant trois, voire cinq ans jusqu'à la surprise d'une sublime petite sphère d'aragonite. Cette perle de Tahiti, gris pâle ou fonçé, avec des reflets métalliques ou dorés, roses bleus, vert paon, aubergine ou aile de mouche qui, au contact de la peau, continuera à vivre et à briller...On les achètera à la boutique du Manihi Pearl Resort, hôtel de grand charme ouvert sur la nature dont le personnel est particulièrement accueillant.
Entre ciel et mer, de petits nuages jouent au train. Les palmes des cocotiers caressent la nuit étoilée. Bruissements d'ailes d'un côté, ressac de l'autre. Les fleurs de "purau" tombent dans le lagon sous la protection de l'Etoile du Sud. Voilà c'est cela le bout du monde.

Catherine Caubere