BMW Z4 L'âge de raison
D'abord présentée dans sa très sportive version M, la Z4 s'est enrichie d'une motorisation 3 litres, plus sage mais tout aussi convaincante.
Il était une fois la BMW Z4...
Ils étaient trois, ils ne sont plus que deux. Raison de plus pour les bichonner. Trois ? Oui, les trois moteurs 6 cylindres à essence qui ont aidé à construire l'Histoire automobile de la fin du XXe siècle. A savoir le V6 Alfa Romeo, le 6 cylindres à plat Porsche et le 6 en ligne BMW. Le V6 italien n'est plus, sacrifié sur l'autel des normes antipollution. Reste le moteur Porsche, qui se porte très bien, merci pour lui, et le BMW présenté en ces pages. Un morceau d'anthologie, un bloc dédié au plaisir de conduire, dont chaque tour est une fête. Vous pensez que l'enthousiasme m'égare, que des vitesses prohibées ont altéré ma faculté de jugement ? Eh bien non, et c'est là l'une des clés du magnétisme dégagé par ce coupé bavarois. Pas la peine de mettre ses points de permis en danger pour ressentir le vrai plaisir du pilotage. Alors qu'en version M (3,2 l pour 343 ch), il demande de réels talents pour être exploité à sa juste valeur, sur circuit de préférence, les 265 ch du "petit" 3,0 l lui autorisent une conduite-plaisir de tous les jours. De ces frémissements que l'on se donne en allant acheter le pain à son volant, et qui commencent dès la mise en route du moteur. Un bloc qui vient de gagner 34 ch lors de son installation dans la BMW 130i, ridiculisant la concurrence par son agrément général, sa souplesse et sa sonorité. Car les ingénieurs BMW ont visiblement travaillé le bruit à l'échappement, qui passe du ronron de matou repu lorsqu'il tourne au ralenti aux hurlements de félin enragé à l'approche de la zone rouge, vers 7 000 tr/min. Le passage dans un tunnel urbain, vitres ouvertes, est un régal pour les tympans. Le rugissement rauque de ce six cylindres renvoie nombre de berlinettes italiennes au vestiaire...
Intimité renforcée entre pilote et passager
Bien servi par une boîte manuelle aux six rapports un poil trop fermes, le coupé Z4 3,0 s'amuse même à vitesse légale. Surtout lorsque le mode "sport", qui optimise la réponse du moteur à la pédale d'accélérateur, est activé. A propos d'accélérations, elles sont franches (0 à 100 km/h en 5,7 sec., 244 km/h en pointe), le couple maxi est placé bas (32,1 mkg à 2 500 tr/min), et la direction ultra-précise. S'il vous vient l'envie d'attaquer, l'arsenal déconnectable de béquilles électroniques vous aidera à maintenir l'équipage sur sa trajectoire. Rassurant sous la pluie, car ce kart possède, ne l'oublions pas, une jolie puissance à faire passer aux roues arrière. Des roues sur lesquelles on a le sentiment d'être assis, tant la proue est longue et l'arrière ramassé. Par rapport au roadster Z4, le coupé gagne un coffre de 285 l et un toit en dur qui aura tôt fait de renforcer l'intimité entre pilote et passager... sinon de les rendre claustrophobes ! A son actif, une ligne qui est certainement la plus réussie de toutes les BMW créées par le designer Chris Bangle. Les passages de roues arrière proéminents, déjà présents sur la version à capote de toile, prennent ici leur vraie dimension, à savoir l'alliance entre courbes et droites, entre finesse et agressivité. Ce roadster du quotidien a le bon goût d'être sobre (environ 10 l aux 100 km en moyenne), bien équipé (cuir pour tout le monde) et proposé à un tarif attractif (40 600 e) face son rival désigné, le coupé Porsche Cayman (49 900 e). On regrettera seulement les habituelles mesquineries propres à BMW, comme la climatisation automatique ou le détecteur de pluie en option. Son aîné, le rarissime coupé Z3, est devenu un classique. C'est tout le mal que nous souhaitons à cette BMW bien née qui devra, pour convaincre, commencer par affronter la concurrence de sa sœur à toit de toile.
L.C
Cet article est paru dans
Demeures & Châteaux n°164
Ils étaient trois, ils ne sont plus que deux. Raison de plus pour les bichonner. Trois ? Oui, les trois moteurs 6 cylindres à essence qui ont aidé à construire l'Histoire automobile de la fin du XXe siècle. A savoir le V6 Alfa Romeo, le 6 cylindres à plat Porsche et le 6 en ligne BMW. Le V6 italien n'est plus, sacrifié sur l'autel des normes antipollution. Reste le moteur Porsche, qui se porte très bien, merci pour lui, et le BMW présenté en ces pages. Un morceau d'anthologie, un bloc dédié au plaisir de conduire, dont chaque tour est une fête. Vous pensez que l'enthousiasme m'égare, que des vitesses prohibées ont altéré ma faculté de jugement ? Eh bien non, et c'est là l'une des clés du magnétisme dégagé par ce coupé bavarois. Pas la peine de mettre ses points de permis en danger pour ressentir le vrai plaisir du pilotage. Alors qu'en version M (3,2 l pour 343 ch), il demande de réels talents pour être exploité à sa juste valeur, sur circuit de préférence, les 265 ch du "petit" 3,0 l lui autorisent une conduite-plaisir de tous les jours. De ces frémissements que l'on se donne en allant acheter le pain à son volant, et qui commencent dès la mise en route du moteur. Un bloc qui vient de gagner 34 ch lors de son installation dans la BMW 130i, ridiculisant la concurrence par son agrément général, sa souplesse et sa sonorité. Car les ingénieurs BMW ont visiblement travaillé le bruit à l'échappement, qui passe du ronron de matou repu lorsqu'il tourne au ralenti aux hurlements de félin enragé à l'approche de la zone rouge, vers 7 000 tr/min. Le passage dans un tunnel urbain, vitres ouvertes, est un régal pour les tympans. Le rugissement rauque de ce six cylindres renvoie nombre de berlinettes italiennes au vestiaire...
Intimité renforcée entre pilote et passager
Bien servi par une boîte manuelle aux six rapports un poil trop fermes, le coupé Z4 3,0 s'amuse même à vitesse légale. Surtout lorsque le mode "sport", qui optimise la réponse du moteur à la pédale d'accélérateur, est activé. A propos d'accélérations, elles sont franches (0 à 100 km/h en 5,7 sec., 244 km/h en pointe), le couple maxi est placé bas (32,1 mkg à 2 500 tr/min), et la direction ultra-précise. S'il vous vient l'envie d'attaquer, l'arsenal déconnectable de béquilles électroniques vous aidera à maintenir l'équipage sur sa trajectoire. Rassurant sous la pluie, car ce kart possède, ne l'oublions pas, une jolie puissance à faire passer aux roues arrière. Des roues sur lesquelles on a le sentiment d'être assis, tant la proue est longue et l'arrière ramassé. Par rapport au roadster Z4, le coupé gagne un coffre de 285 l et un toit en dur qui aura tôt fait de renforcer l'intimité entre pilote et passager... sinon de les rendre claustrophobes ! A son actif, une ligne qui est certainement la plus réussie de toutes les BMW créées par le designer Chris Bangle. Les passages de roues arrière proéminents, déjà présents sur la version à capote de toile, prennent ici leur vraie dimension, à savoir l'alliance entre courbes et droites, entre finesse et agressivité. Ce roadster du quotidien a le bon goût d'être sobre (environ 10 l aux 100 km en moyenne), bien équipé (cuir pour tout le monde) et proposé à un tarif attractif (40 600 e) face son rival désigné, le coupé Porsche Cayman (49 900 e). On regrettera seulement les habituelles mesquineries propres à BMW, comme la climatisation automatique ou le détecteur de pluie en option. Son aîné, le rarissime coupé Z3, est devenu un classique. C'est tout le mal que nous souhaitons à cette BMW bien née qui devra, pour convaincre, commencer par affronter la concurrence de sa sœur à toit de toile.
L.C
Cet article est paru dans
Demeures & Châteaux n°164
Janvier 2007