Maryline Ho, son cœur bat pour Charles Jourdan
Suite à notre dernier article où nous faisions part des difficultés rencontrées par la maison Charles Jourdan, les nouveaux actionnaires, à travers Maryline Ho, ont souhaité s'exprimer. Nous avons retranscrit leur propos, sans chercher à polémiquer. En croisant les doigts pour que leurs intentions soient suivies d'effets.
Une maîtresse femme chez Charles Jourdan
Maryline Ho, eurasienne d'origine française, est la nouvelle actionnaire de Charles Jourdan. Avec son partenaire, Yannis Bilquez, nommé président de la marque, ils ont repris la société de chaussures française, belle maison endormie qui a tant souffert des erreurs de gestion des anciens repreneurs et d'un contexte défavorable à l'industrie de la chaussure hexagonale, et de l'amalgame fait avec feu la maison Stéphane Kelian "Nous ne sommes pas Stéphane Kelian !", affirme Maryline Ho, consciente que la proximité géographique et historique avec cet autre fleuron de la chaussure française nuit à l'image de marque de Charles Jourdan. Cette financière de haut-vol qui gère, en plus de Jourdan, "un portefeuille de cinq milliards de dollars avec ses équipes" investit son énergie sur ce qu'elle sait être encore une valeur sûre, et ses deniers personnels sur une campagne de communication forte, dans le souci de redonner de la fringance et de la modernité à Charles Jourdan. "Ces investissements ont déjà porté leurs fruits avec la première campagne réalisée par la photographe Bettina Rheims parue dans des magazines prestigieux (dont Enjoy, ndlr). Tout le monde veut du Charles Jourdan ! Et pas seulement en France : Les Russes, les Américaines, les Chinoises... Nous venons d'ouvrir une boutique à Stockholm, et nous avons une forte demande en Chine et dans d'autres pays étrangers". Selon Maryline Ho, qui voyage énormément et est férue de mode, elle assiste au premier rang aux présentations des collections, "les Américaines raffolent de ce qui est un mélange de savoir-faire hérité d'une tradition vieille de 85 ans, et d'un glamour que Bettina Rheims a su reinsufler à travers ses images".
Glamour et Réalité économique
Si les questions économiques relèvent de la discrétion, Maryline Ho est consciente que les gens qui travaillent à Romans, "ont toute leur vie ici" et qu'il convient de renouer le lien social distendu. Néanmoins, le programme d'investissement doit tenir compte de la conjoncture. "Nous allons continuer de réaliser les prototypes et certaines pièces à Romans car les gens qui y travaillent connaissent merveilleusement bien la marque. Par contre, il est clair que la demande internationale ne se suffira pas de la seule fabrication française. Aujourd'hui, l'usine produit 40000 paires à par an Romans et les commandes, dépassant déjà les 100 000 paires dans le monde entier pour 2007, seront fabriquées dans l'Union Européenne. Charles Jourdan devra s'adapter". Selon Maryline Ho, cette adaptation au marché passera par l'élargissement du domaine d'activités : "Nous continuerons à faire des chaussures, mais nous allons également élargir à d'autres accessoires, comme les sacs, les bijoux et un parfum à moyen et long terme". Cette perspective prometteuse laisse envisager le meilleur et l'on se prend à rêver... "Charles Jourdan doit redevenir la grande marque qu'elle a été par le passé. Elle s'adresse à toutes les femmes qui aiment la mode, qui bougent, travaillent, voyagent et s'activent à vive allure. Ces femmes modernes ont besoin de chaussures plates pour emmener leurs enfants à l'école le matin, de talons confortables pour aller au bureau et enfin de chaussures/bijoux pour sortir le soir". Pour que ces lignes voient le jour, Maryline Ho prévoit l'arrivée d'un pool créatif en plus de Josephus Melchior Thimister, actuellement en poste. "Aujourd'hui, je crois plus en un collectif qu'au créateur star" affirme-t-elle, surfant ainsi sur la tendance générale.
Charles & Maryline, un affaire de coeur
Ce qui transparaît de Maryline Ho, au-delà des six millions d'euros semble-t-il investis, c'est la volonté de retrouver le faste de Charles Jourdan en regagnant la confiance des salariés et en ayant des visées internationales. Elle ne gère pas cette entreprise comme un investissement financier lambda mais se donne deux ans pour mener à bien son projet. Maryline Ho est un peu "arrogante", le genre d'arrogance qu'on aime bien car c'est précisément celle-ci qui peut lui donner la force d'asseoir son projet et de convaincre les différents partenaires qu'il faut se serrer les coudes pour construire ensemble une route nouvelle - souvenez-vous que les fournisseurs, échaudés par les plans de restructuration passés et les factures non honorées ne sont plus très patients et ne font aucun crédit ! Si la tentative des dirigeants échouait, c'est Charles Jourdan qui en souffrirait. Il n'y aura malheureusement et vraisemblablement pas d'autres opportunités. Maryline Ho a fait de Charles Jourdan une affaire personnelle, une affaire de cœur, une affaire de femme. De celles qui sont suffisamment légères pour se régaler de chaussures qui ont traversé le siècle dernier sans rougir, et suffisamment battantes pour leur rendre leur honneur perdu en déplaçant les montagnes.
On a tellement envie d'y croire ! Et de l'encourager. Dont acte.
Maryline Ho, eurasienne d'origine française, est la nouvelle actionnaire de Charles Jourdan. Avec son partenaire, Yannis Bilquez, nommé président de la marque, ils ont repris la société de chaussures française, belle maison endormie qui a tant souffert des erreurs de gestion des anciens repreneurs et d'un contexte défavorable à l'industrie de la chaussure hexagonale, et de l'amalgame fait avec feu la maison Stéphane Kelian "Nous ne sommes pas Stéphane Kelian !", affirme Maryline Ho, consciente que la proximité géographique et historique avec cet autre fleuron de la chaussure française nuit à l'image de marque de Charles Jourdan. Cette financière de haut-vol qui gère, en plus de Jourdan, "un portefeuille de cinq milliards de dollars avec ses équipes" investit son énergie sur ce qu'elle sait être encore une valeur sûre, et ses deniers personnels sur une campagne de communication forte, dans le souci de redonner de la fringance et de la modernité à Charles Jourdan. "Ces investissements ont déjà porté leurs fruits avec la première campagne réalisée par la photographe Bettina Rheims parue dans des magazines prestigieux (dont Enjoy, ndlr). Tout le monde veut du Charles Jourdan ! Et pas seulement en France : Les Russes, les Américaines, les Chinoises... Nous venons d'ouvrir une boutique à Stockholm, et nous avons une forte demande en Chine et dans d'autres pays étrangers". Selon Maryline Ho, qui voyage énormément et est férue de mode, elle assiste au premier rang aux présentations des collections, "les Américaines raffolent de ce qui est un mélange de savoir-faire hérité d'une tradition vieille de 85 ans, et d'un glamour que Bettina Rheims a su reinsufler à travers ses images".
Glamour et Réalité économique
Si les questions économiques relèvent de la discrétion, Maryline Ho est consciente que les gens qui travaillent à Romans, "ont toute leur vie ici" et qu'il convient de renouer le lien social distendu. Néanmoins, le programme d'investissement doit tenir compte de la conjoncture. "Nous allons continuer de réaliser les prototypes et certaines pièces à Romans car les gens qui y travaillent connaissent merveilleusement bien la marque. Par contre, il est clair que la demande internationale ne se suffira pas de la seule fabrication française. Aujourd'hui, l'usine produit 40000 paires à par an Romans et les commandes, dépassant déjà les 100 000 paires dans le monde entier pour 2007, seront fabriquées dans l'Union Européenne. Charles Jourdan devra s'adapter". Selon Maryline Ho, cette adaptation au marché passera par l'élargissement du domaine d'activités : "Nous continuerons à faire des chaussures, mais nous allons également élargir à d'autres accessoires, comme les sacs, les bijoux et un parfum à moyen et long terme". Cette perspective prometteuse laisse envisager le meilleur et l'on se prend à rêver... "Charles Jourdan doit redevenir la grande marque qu'elle a été par le passé. Elle s'adresse à toutes les femmes qui aiment la mode, qui bougent, travaillent, voyagent et s'activent à vive allure. Ces femmes modernes ont besoin de chaussures plates pour emmener leurs enfants à l'école le matin, de talons confortables pour aller au bureau et enfin de chaussures/bijoux pour sortir le soir". Pour que ces lignes voient le jour, Maryline Ho prévoit l'arrivée d'un pool créatif en plus de Josephus Melchior Thimister, actuellement en poste. "Aujourd'hui, je crois plus en un collectif qu'au créateur star" affirme-t-elle, surfant ainsi sur la tendance générale.
Charles & Maryline, un affaire de coeur
Ce qui transparaît de Maryline Ho, au-delà des six millions d'euros semble-t-il investis, c'est la volonté de retrouver le faste de Charles Jourdan en regagnant la confiance des salariés et en ayant des visées internationales. Elle ne gère pas cette entreprise comme un investissement financier lambda mais se donne deux ans pour mener à bien son projet. Maryline Ho est un peu "arrogante", le genre d'arrogance qu'on aime bien car c'est précisément celle-ci qui peut lui donner la force d'asseoir son projet et de convaincre les différents partenaires qu'il faut se serrer les coudes pour construire ensemble une route nouvelle - souvenez-vous que les fournisseurs, échaudés par les plans de restructuration passés et les factures non honorées ne sont plus très patients et ne font aucun crédit ! Si la tentative des dirigeants échouait, c'est Charles Jourdan qui en souffrirait. Il n'y aura malheureusement et vraisemblablement pas d'autres opportunités. Maryline Ho a fait de Charles Jourdan une affaire personnelle, une affaire de cœur, une affaire de femme. De celles qui sont suffisamment légères pour se régaler de chaussures qui ont traversé le siècle dernier sans rougir, et suffisamment battantes pour leur rendre leur honneur perdu en déplaçant les montagnes.
On a tellement envie d'y croire ! Et de l'encourager. Dont acte.
Février 2007