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La Callas, 30 ans déjà...

Coffrets, biographies et hommages en tout genre, trente ans après sa disparition, la Prima Dona Assoluta continue à alimenter notre quotidien. Un timbre si particulier, à la fois sensuel et fauve, une destinée d'héroïne tragique, La Callas n'a décidément pas fini de nous émouvoir. Il était une voix...
De Maria à Callas

Difficile d'imaginer que cette jeune femme radieuse, élégante et dotée d'un magnétisme scénique hors du commun que l'on garde tous en mémoire, ait pu un jour avoir été Maria Kalogeropoulos. Une adolescente ronde et myope, rejetée par sa mère mais douée, cadeau du ciel, d'une voix. Un don dont elle ne se satisfera jamais, travaillant sans relâche et avec une énergie redoutable pour transcender ses imperfections. La Callas naîtra de cela. Une voix qui, sans être la plus belle au monde, subjugue par la longueur de sa tessiture et la tenue impeccable de ses lignes de chant. Un timbre atypique, immédiatement reconnaissable, troublant et suave dont la densité éclot dans une acuité dramatique inouïe. Car nulle autre avant elle n'avait poussé aussi loin l'incarnation des personnages. Un talent de tragédienne qui renouvelle alors l'art lyrique. Gilda, Norma, Aïda, Médée, Iphigénie... le registre est infini, la puissance de personnification sans cesse renouvelée. Maria Callas entre dans la légende.


Sous la plage les pavés

"D'abord j'ai perdu du poids, ensuite j'ai perdu ma voix et puis j'ai perdu Onassis" : le constat est féroce, amer. Après avoir tout sacrifié à son art, déchaînant les passions et les cabales, la Diva allégée de 35 kilos est érigée en idole pour mieux être brûlée. Devenue longiligne à la faveur d'un étrange régime marathon, Maria Callas a à peine 33 ans quand sa voix commence à montrer des signes de faiblesse. Une passion ravageuse et médiatisée pour Aristote Onassis aura raison de ses dernières forces. La Prima Dona Assoluta alimente alors davantage les tabloïds que les scènes d'opéra. Meurtrie et délaissée par Onassis, elle quitte la scène à 41 ans pour se murer dans la solitude dans son appartement parisien, écoutant sans relâche ses propres enregistrements. Le 16 septembre 1977 son coeur lâche. "Les Dieux s'ennuyaient, ils ont rappelé leur voix" conclura Yve Saint Laurent. Nous autres, pauvres mortels, devons nous contenter de quelques CD...

Estelle Burget
Octobre 2007
Coffret de 70 CD à 99,99 euros, le double CD Maria Callas éternelle avec le CD bonus où Gérard Courcelle raconte la vie de la diva
DVD: Maria Callas
Livre: Maria Callas les images d'une vie, 160 photos dont plus de la moitié inédites, YB Ed, 260 p, 39,95 euros