Pavarotti : Mort d'un ténor voyageur
Rome, Paris, New York... des scènes les plus prestigieuses aux lieux démesurés les plus volontairement populaires, Luciano Pavarotti a fait résonner sa voix de stentor, solaire et flamboyante. Après 40 années de carrière dédiées corps - et quel corps - et âme au Bel Canto italien, le "maître du contre-ut" nous quitte laissant derrière lui un trou béant sur la scène lyrique.
Un talent hors-norme
S'il n'a pas tout de suite été ce personnage haut en couleurs, flirtant avec le folklore lyrique et amadouant les médias avec son physique rabelaisien, Luciano Pavarotti a bel et bien toujours été cette voix. Ce timbre rond à la résonnance prodigieuse, si riche dans les harmoniques et si doux dans sa diction qu'il en était instantanément reconnaissable. La voix rêvée pour chanter l'amoureux, toutes ces romances doucement sucrées dans lesquelles il excellait. On se souvient bien évidemment de La Bohème de Puccini, avec laquelle il a débuté sa carrière, du Bal Masqué de Verdi avant d'attaquer, bien plus tard, que ne lui a-t-on alors reproché, des rôles plus lourds comme l'Othello de Verdi. Des prouesses sans commune mesure, certes... Mais de fait les puristes ne lui pardonneront jamais de n'avoir pas suffisamment osé mettre la virtuosité de son articulation et la luminosité de son phrasé au service d'oeuvres jugées plus "honorables", entendez hors du répertoire du Bel Canto Italien.
Démocratiser l'Opéra
Certes Pavarotti ne s'est pas aventuré sur tous les territoires lyriques assumant, après tout, l'étroitesse de son répertoire pour protéger, in fine, sa voix mais le Maestro a sans doute fait plus que cela : il a fait descendre l'art lyrique dans l'arène, démocratisant cet art que d'aucuns auraient voulu cacher aux yeux du peuple de peur, peut-être, qu'il ne se transforme en statue de sel... Or, pour le "roi du contre-ut", de Verdi aux Spice Girls il n'y a qu'un pas. Le franchissant joyeusement, le ténor a su amener son sourire éclatant plaqué sur son physique de colosse dans des stades gigantesques, pour Les Trois Tenors, devant la Tour Eiffel ou au coeur de Central Park. Céline Dion, Charles Aznavour mais aussi U2 ou FLorent Pagny, Pavarotti and Friends ont fait descendre l'opéra dans la rue, quelle révolution ! Mais celui qui peinait à déchiffrer une partition, misant tout sur sa tête et son corps n'aurait jamais osé l'amalgame : populaire = vulgaire. Une chance pour tous les mélomanes en herbe. Merci Luciano !
Estelle Burget
S'il n'a pas tout de suite été ce personnage haut en couleurs, flirtant avec le folklore lyrique et amadouant les médias avec son physique rabelaisien, Luciano Pavarotti a bel et bien toujours été cette voix. Ce timbre rond à la résonnance prodigieuse, si riche dans les harmoniques et si doux dans sa diction qu'il en était instantanément reconnaissable. La voix rêvée pour chanter l'amoureux, toutes ces romances doucement sucrées dans lesquelles il excellait. On se souvient bien évidemment de La Bohème de Puccini, avec laquelle il a débuté sa carrière, du Bal Masqué de Verdi avant d'attaquer, bien plus tard, que ne lui a-t-on alors reproché, des rôles plus lourds comme l'Othello de Verdi. Des prouesses sans commune mesure, certes... Mais de fait les puristes ne lui pardonneront jamais de n'avoir pas suffisamment osé mettre la virtuosité de son articulation et la luminosité de son phrasé au service d'oeuvres jugées plus "honorables", entendez hors du répertoire du Bel Canto Italien.
Démocratiser l'Opéra
Certes Pavarotti ne s'est pas aventuré sur tous les territoires lyriques assumant, après tout, l'étroitesse de son répertoire pour protéger, in fine, sa voix mais le Maestro a sans doute fait plus que cela : il a fait descendre l'art lyrique dans l'arène, démocratisant cet art que d'aucuns auraient voulu cacher aux yeux du peuple de peur, peut-être, qu'il ne se transforme en statue de sel... Or, pour le "roi du contre-ut", de Verdi aux Spice Girls il n'y a qu'un pas. Le franchissant joyeusement, le ténor a su amener son sourire éclatant plaqué sur son physique de colosse dans des stades gigantesques, pour Les Trois Tenors, devant la Tour Eiffel ou au coeur de Central Park. Céline Dion, Charles Aznavour mais aussi U2 ou FLorent Pagny, Pavarotti and Friends ont fait descendre l'opéra dans la rue, quelle révolution ! Mais celui qui peinait à déchiffrer une partition, misant tout sur sa tête et son corps n'aurait jamais osé l'amalgame : populaire = vulgaire. Une chance pour tous les mélomanes en herbe. Merci Luciano !
Estelle Burget
Octobre 2007