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Le bonheur est dans le bio ?

Avec quelque 350 produits nouveaux en 2007 et 350 000 utilisatrices, la cosmétique bio française s'envole sensiblement, grignotant peu à peu des parts de marché aux cosmétiques plus axés "techno". Mais, rançon du succès oblige, le bio doit lui aussi affronter de nouveaux enjeux... Etat des lieux.

Bio et techno : la réassurance face à l'efficacité ?

De nouvelles marques envahissent nos linéaires jusqu'aux rayons de nos supermarchés (OLC, Bioexigence...), les marques assises n'hésitent plus à se dédoublonner (Nuxe, Ushuaïa...) tandis qu'une vague de rachats en cascade finit de brouiller les pistes (Sanoflore et L'Oréal, Kibio et Clarins...) : clairement, depuis l'électrochoc de 2005 instigué par Envoyé Spécial et Que Choisir, le bio connaît en France la plus forte progression européenne. Et pour cause, rompant avec l'image d'austérité cléricale de ses débuts, le bio a su exalter la sensorialité de ses textures, surfer sur le boom de l'eco-friendly et s'imposer comme valeur refuge pour une frange de la population déconcertée par les potentielles menaces des parabens et autres phtalates. Est-ce à dire que le naturel peut aujourd'hui oser rivaliser sur le terrain de l'efficacité avec les plus grandes marques ostensiblement technologiques ? A bien y songer, avec une perspective de part de marché ne dépassant guère les 10% à l'horizon 2010, les marges de progrès sont encore larges. Restent cependant un certain nombre d'écueils à contourner...

Des bio-tifull soins

Beaucoup d'espoir mais quelques points d'achoppement à manager : plus vert que rose, l'avenir du bio risque en réalité de se jouer dans les prochains trimestres. Car, absence de preuves scientifiques, textures à bonifier, tolérance pas systématiquement irréprochable, obligation légale d'un bilan carbone (quid des actifs brésiliens ?), matières premières en voie de raréfaction (bois de santal, lavande...), c'est peu dire que le bio doit encore consolider ses bases pour espérer rivaliser avec des soins chimiques axés sur la performance, mêlant avec habileté thérapie cellulaire, thérapie génique et protéines de longévité ; tout en s'engouffrant gaiement dans la cosmétique instrumentale. De quoi alimenter le fantasme de la jeunesse éternelle... Ceci étant, entre la rationalisation des formules, l'accent sur la saisonnalité des produits (à quand une crème pour été européen ?), le 100% safe et les eco-spa centrés sur l'Homme, le bio peut espérer grignoter le "techno" sur son propre terrain et convaincre les adeptes de "l'age-maintenance". Car, de toute évidence, le triptyque "sport, bien-être et soin de soi", passeport ultime pour une belle peau, ne passe pas nécessairement par des procédés invasifs et des appellations barbares. Mais encore faut-il nous en convaincre...






Mars 2009
Par Estelle BURGET
Données issues du Club Marketing de la Cosmétique de l'ADETEM qui s'est déroulé le mercredi 28 janvier dernier au Westin.

Etude de Trend Sourcing
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