120 ans d’Eiffelmania à l’Hôtel de ville
Sa mère, femme d’affaire avisée avait établi la prospérité familiale sur le commerce de la houille, charbon utilisé dans le travail du fer.Gustave Eiffel devenu ingénieur continua de battre le fer encore chaud des ambitions maternelles, révolutionnant le génie civil par ses ponts, viaducs métalliques aux prouesses inégalées : légèreté, souplesse, résistance au vent, le « meilleur ennemi d’Eiffel » et… coût deux fois inférieur aux ouvrages de pierre. Avantage supplémentaire, les ponts Eiffel se passaient d’échafaudages lors de leur montage...
Redessiner le monde
Eiffel redessina le monde de ses ouvrages arachnéens (80 000 tonnes de charpentes métalliques utilisées durant sa carrière). De l’usine de Levallois partaient les poutrelles prêtes à être remontées à Budapest (gare), New York (structure interne de la statue de la Liberté), Porto (Pont Maria Pia sur le Douro), Nice (coupole de l’observatoire) Paris (coupole du bon Marché)…Amérique du Sud, Indochine, même. Meccanos révolutionnaires. Maniant le fer comme le paradoxe Gustave Eiffel était aussi conservateur et grand bourgeois dans ses intérieurs surchargés de mobiliers précieux et tapisseries, que novateur et rigoureux dans l’épure de ses ouvrages.
Gloire et audace
Quand il conçut sa tour métallique de 300 mètres pour l’exposition universelle de 1889 à Paris, Eiffel était au fait de sa renommée. La Dame de fer ouvrit le second chapitre de sa vie, plus douloureux.
En 1887 alors que la tour s’élevait déjà au dessus des toits parisiens, l’entrepreneur était engagé dans l’ambitieux chantier du canal de Panama destiné à relier l’Atlantique et le Pacifique. Sollicité pour son savoir faire et sa notoriété, qui devait favoriser les souscriptions, il accepta de signer le contrat de fourniture des 10 écluses nécessaires au projet. Un montant fabuleux, 125 millions de Francs, 15 fois plus que le prix de la tour Eiffel. La suite est connue : faillite, mise en liquidation de la société du canal, épargnants ruinés. Le plus gros scandale financier du XIX° siècle. Eclaboussé, inculpé en 1892 il est cruellement atteint dans son honneur et démissionne de son entreprise dont il demande « que son nom disparaisse de la désignation de la société ».
Eiffel savant
A 60 ans las du monde des affaires, il clôt l’aventure de la métallurgie et se tourne vers la science pure, retrouvant son plus « vieil ennemi, le vent ». Il se consacre dès lors à des recherches sur l’aérodynamisme qui avaient accompagnés les réflexions sur la résistance des structures de la tour Eiffel. Dix ans plus tard, il étudie les coefficients de résistance, utilisant la tour comme un laboratoire scientifique. Perfectionniste, il installe ensuite au Champ de Mars un laboratoire d’aérodynamique où il étudie les effets de l’air sur les ailes d’aéroplanes. En 1917, il dépose le brevet d’un avion de chasse à grande vitesse. Ce prototype Breguet, confié à un pilote inexpérimenté ne survécut pas à ses deux premiers vols. Les essais ne furent pas repris. L’armée avait d’autres urgences. Eiffel travailla alors sur les bombes et projectiles d’artilleries. Plus tard ce fut au tour des ailes d’hélicoptères…
Une légende illustrée par Delaunay, Chagall, Seurat…
Plus que tout, Gustave Eiffel reste une légende : celui qui a défié le vent et construit La tour. Une légende célébrée par les plus grands artistes : Robert Delaunay, Georges Seurat, Henri Rousseau, Marc Chagall,Raoul Dufy, Man Ray, Picasso qui depuis 120 ans traduisent en couleurs éclatantes ou au simple crayon la fascination qu’elle continue d’exercer sur le monde.
Eiffel redessina le monde de ses ouvrages arachnéens (80 000 tonnes de charpentes métalliques utilisées durant sa carrière). De l’usine de Levallois partaient les poutrelles prêtes à être remontées à Budapest (gare), New York (structure interne de la statue de la Liberté), Porto (Pont Maria Pia sur le Douro), Nice (coupole de l’observatoire) Paris (coupole du bon Marché)…Amérique du Sud, Indochine, même. Meccanos révolutionnaires. Maniant le fer comme le paradoxe Gustave Eiffel était aussi conservateur et grand bourgeois dans ses intérieurs surchargés de mobiliers précieux et tapisseries, que novateur et rigoureux dans l’épure de ses ouvrages.
Gloire et audace
Quand il conçut sa tour métallique de 300 mètres pour l’exposition universelle de 1889 à Paris, Eiffel était au fait de sa renommée. La Dame de fer ouvrit le second chapitre de sa vie, plus douloureux.
En 1887 alors que la tour s’élevait déjà au dessus des toits parisiens, l’entrepreneur était engagé dans l’ambitieux chantier du canal de Panama destiné à relier l’Atlantique et le Pacifique. Sollicité pour son savoir faire et sa notoriété, qui devait favoriser les souscriptions, il accepta de signer le contrat de fourniture des 10 écluses nécessaires au projet. Un montant fabuleux, 125 millions de Francs, 15 fois plus que le prix de la tour Eiffel. La suite est connue : faillite, mise en liquidation de la société du canal, épargnants ruinés. Le plus gros scandale financier du XIX° siècle. Eclaboussé, inculpé en 1892 il est cruellement atteint dans son honneur et démissionne de son entreprise dont il demande « que son nom disparaisse de la désignation de la société ».
Eiffel savant
A 60 ans las du monde des affaires, il clôt l’aventure de la métallurgie et se tourne vers la science pure, retrouvant son plus « vieil ennemi, le vent ». Il se consacre dès lors à des recherches sur l’aérodynamisme qui avaient accompagnés les réflexions sur la résistance des structures de la tour Eiffel. Dix ans plus tard, il étudie les coefficients de résistance, utilisant la tour comme un laboratoire scientifique. Perfectionniste, il installe ensuite au Champ de Mars un laboratoire d’aérodynamique où il étudie les effets de l’air sur les ailes d’aéroplanes. En 1917, il dépose le brevet d’un avion de chasse à grande vitesse. Ce prototype Breguet, confié à un pilote inexpérimenté ne survécut pas à ses deux premiers vols. Les essais ne furent pas repris. L’armée avait d’autres urgences. Eiffel travailla alors sur les bombes et projectiles d’artilleries. Plus tard ce fut au tour des ailes d’hélicoptères…
Une légende illustrée par Delaunay, Chagall, Seurat…
Plus que tout, Gustave Eiffel reste une légende : celui qui a défié le vent et construit La tour. Une légende célébrée par les plus grands artistes : Robert Delaunay, Georges Seurat, Henri Rousseau, Marc Chagall,Raoul Dufy, Man Ray, Picasso qui depuis 120 ans traduisent en couleurs éclatantes ou au simple crayon la fascination qu’elle continue d’exercer sur le monde.
Mai 2009
Par Damienne Schilton