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Le Coupé 406, paré pour la légende

Alors que les projecteurs sont braqués sur la nouvelle berline 407, le Coupé 406 prolonge sa carrière de quelques mois. Peugeot annonce le lancement d'une dernière série, limitée et numérotée.
Un style que l'on croyait perdu

Deux mille exemplaires numérotés, pas un de plus ! La " Ultima edizone " du Coupé 406 vient clore la commercialisation de celle qui fut l'une des voitures les plus élégantes des cinquante dernières années.
Présentée au Mondial de l'Automobile de Paris en octobre 1996, cette Peugeot fit l'effet d'un raz-de-marée dans le monde automobile. Elle reçut d'ailleurs le titre de " plus belle voiture de l'année ". Renouant le fil de la tradition des coupés sochaliens habillés par le maître carrossier Pininfarina, la 406 imposait un style que l'on croyait perdu. Tous les superlatifs ont été utilisés pour la décrire, la comparaison avec la Ferrari 456 coulant alors de source.

" Le meilleur châssis du monde "

Force est de reconnaître que rien ne vient altérer la pureté de son profil. Une gageure pour un coupé proposant quatre vraies places avec un coffre digne de ce nom (390 l). Le pare-brise fortement incliné amorce sans rupture la ligne de toit, tandis que la vitre arrière, enchâssée dans les montants de custode, apporte une note sportive à l'ensemble. La face avant, forcément féline, comme sur toute Peugeot, est l'une des plus fines que l'on ait vue sur une auto de grande série.
C'est d'ailleurs sur l'avant que le coupé a connu une modification notable : en avril 2003, l'entrée d'air était sensiblement agrandie et la plaque d'immatriculation descendue. Un lifting bienvenu alors que la voiture entamait sa septième année de commercialisation. Cette deuxième génération permettait à Peugeot de préparer sa clientèle à l'arrivée de la berline 407, pourvue d'une entrée d'air béante sur sa face avant.
Inutile de revenir sur les qualités dynamiques du Coupé 406. Il bénéficie, selon notre confrère Le Moniteur automobile, du " meilleur châssis au monde " pour le rapport efficacité/douceur de conduite.
C'est simple, les bureaux d'étude de tous les constructeurs utilisent cette voiture comme étalon.

Succès historique

Sa ligne, donc, est intacte. On ne peut en dire autant de l'intérieur, notamment de la planche de bord, qui a pris quelques rides. Les ajouts façon aluminium sur la console centrale n'y changent rien. Mais les sièges restent magnifiques et l'espace intérieur surprenant.
Côté moteur, les quatre cylindres et six cylindres essences ont reçu le renfort d'un turbo-diesel 2,2 l Hdi de 136 ch qui assure à lui seul 75 % des ventes en France. Les puristes ont beau hurler, même BMW et Mercedes ont converti leurs coupés au gazole. Nous ne saurions cependant trop recommander la " Ultima edizione " avec le V6 essence de 3 l et boîte automatique.
Son équipement est calqué sur celui de la version Pack (cuir, sièges électriques...).
Vendue 37 500 €, ses 210 ch lui confèrent la noblesse d'une vraie grand tourisme à conduire pour le plaisir. Avec plus de 105 000 exemplaires produits, cette Peugeot est un succès historique. On murmure au siège de la marque qu'elle devrait rester au catalogue " encore une petite année ", avant d'en être chassée par le Coupé 407. Sachant que celui-ci ne sera pas dessiné par Pinifarina.
La version actuelle mérite donc tous les hommages.


Cet article est paru dans
Demeures & Châteaux
www.demeuresetchateaux.fr
Juin 2004
Par Laurent CAILLAUD