100 ans de passion mécanique : Le Réveil de Rover
Après avoir frôlé le désastre, Rover relève la tête et fête son centième anniversaire avec des modèles toujours plus affûtés. Mais il faut une bonne dose de concentration pour saisir toutes les subtilités marketing de la marque.
Rover est redevenu 100% britannique
Longtemps brinquebalé entre ses propriétaires et actionnaires successifs (dont Honda et BMW), Rover est redevenu 100 % britannique. Et entend bien le faire savoir.
L'ensemble de la gamme s'est offert un lifting particulièrement réussi et présente, sous son écusson ou sous celui de la division MG, quelques exécutions sportives détonantes (Voir ci-dessous). Et pour marquer son centième anniversaire, Rover vient de lancer deux déclinaisons spéciales de la 75, avec une version ultra-luxueuse en série limitée et un sublime coupé, non encore commercialisé.
Voiture de reine
Le premier siècle de Rover a été plutôt mouvementé. La marque automobile vit le jour en juillet 1904, à Coventry. Ces voitures se distinguèrent d'emblée par des solutions techniques sophistiquées et un prix d'achat élevé.
Volontairement bourgeois, surtout après la Deuxième Guerre mondiale, les modèles ornés du drakkar se voulaient plus discrets que ceux du voisin Jaguar, mais plus luxueux que les Triumph. En 1948, un appel d'offres de l'armée britannique déboucha sur la conception du 4x4 Land-Rover, qui devint le porte-drapeau planétaire de la marque.
Au niveau des berlines, la P5 de la fin des années cinquante allait marquer un tournant stylistique, surtout dans sa magnifique version "coupé 4 portes", utilisée par la reine Elisabeth II lors de ses déplacements privés. Une voiture dont la cote d'amour en collection est reconnue dans le monde entier.
L'adoption sur ce modèle du V8 3,5 l d'origine Chrysler - qui fit ensuite les beaux jours de la première génération de Range-Rover - positionnait Rover comme constructeur de berlines puissantes et racées. La consécration vint avec la fameuse SD1, plus connue sous le nom de 3500, qui reçut le titre de "Voiture de l'année" en 1976.
Des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix chaotiques
Mais Rover, intégré au groupe British Leyland, allait connaître des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix chaotiques. Produisant aussi bien des Austin que des Honda rebadgées, la marque perdit peu à peu son identité, même si les volumes de vente étaient au rendez-vous. Enième dos-d'âne sur ce parcours tourmenté, Rover fut racheté par BMW en 1994. Le géant bavarois, intéressé avant tout par les divisions "Mini" et "Land-Rover", garda ces deux marques dans son escarcelle et revendit le reste de Rover (dont MG) en 2000.
Une créativité décuplée
Depuis quatre ans, Rover est donc redevenu indépendant. Sa situation financière fragile ne l'empêche pas d'afficher une créativité décuplée. A commencer par la berline 75, qui fut lancée fin 1999 sous l'ère BMW. Saluée pour son élégance, notamment en version break "Tourer", et ses tarifs compétitifs, il lui manquait cependant un supplément d'âme pour faire revivre le grand frisson. C'est chose faite avec la deuxième génération.
Arborant le nouveau logo de la marque, stylisé et modernisé, elle se distingue par une grille de calandre plus haute et totalement intégrée dans de nouveaux pare-chocs plus galbés. Les blocs optiques à projecteurs halogènes apportent leur lot de dynamisme à l'ensemble, quand la partie arrière perd quelques chromes au profit d'une plus grande limpidité.
Signe tangible de cette fierté britannique retrouvée, l'Union Jack trône désormais sur les montants latéraux arrière... Présentée en version luxueuse "Heritage", la 75 se décline aussi en version "Sport", avec suspension spécifique, carrosserie dépourvue de chrome et intérieur noir.
Un anniversaire explosif
Mais l'événement marquant le centième anniversaire de la marque est le lancement d'une série limitée à 100 exemplaires pour la France, inaugurant une nouvelle calandre inspirée des années cinquante. Baptisée "100th anniversary", elle est basée sur la 75, en 2,0 l diesel (131 ch - 36.700 euros) ou V6 essence 2,5 l (177 ch - 43.100 euros).
Très luxueuse (cuir pleine peau, système audio Harman Kardon...), cette série spéciale préfigure la version V8 de 260 ch, qui sera commercialisée chez nous en mars 2005. Avec un moteur emprunté à la Ford Mustang... et déjà proposé sur la MG ZT, sœur jumelle dévergondée de la Rover 75.
La simplicité n'étant visiblement pas une priorité maison, la Rover 75, traction avant, devient propulsion quand elle passe au V8 ! Un puzzle technico-commercial comme seuls les Britanniques peuvent en concocter, mais qui ne déroute pas les clients. En quelques mois, les ventes semblent en effet reprendre la route du succès. Une tendance à vérifier en 2005.
Un Coupé 75, splendide exécution deux portes de la berline
Autre nouveauté liée à son centième anniversaire, la marque vient de dévoiler un Coupé 75, splendide exécution deux portes de la berline.
La commercialisation de ce concept-car n'a pas été confirmée, mais on peut déjà rêver à une version V8, que semble annoncer la double sortie d'échappement chromée.
Le patron du style Peter Stevens se veut optimiste : "L'héritage est une grande force pour une marque car il vous donne une indéniable référence et de solides bases pour construire le futur. Je veux que les gens se détournent de la brutalité postmoderne et apprécient les lignes élégantes et sans âge du design de la 75 Coupé".
Longtemps brinquebalé entre ses propriétaires et actionnaires successifs (dont Honda et BMW), Rover est redevenu 100 % britannique. Et entend bien le faire savoir.
L'ensemble de la gamme s'est offert un lifting particulièrement réussi et présente, sous son écusson ou sous celui de la division MG, quelques exécutions sportives détonantes (Voir ci-dessous). Et pour marquer son centième anniversaire, Rover vient de lancer deux déclinaisons spéciales de la 75, avec une version ultra-luxueuse en série limitée et un sublime coupé, non encore commercialisé.
Voiture de reine
Le premier siècle de Rover a été plutôt mouvementé. La marque automobile vit le jour en juillet 1904, à Coventry. Ces voitures se distinguèrent d'emblée par des solutions techniques sophistiquées et un prix d'achat élevé.
Volontairement bourgeois, surtout après la Deuxième Guerre mondiale, les modèles ornés du drakkar se voulaient plus discrets que ceux du voisin Jaguar, mais plus luxueux que les Triumph. En 1948, un appel d'offres de l'armée britannique déboucha sur la conception du 4x4 Land-Rover, qui devint le porte-drapeau planétaire de la marque.
Au niveau des berlines, la P5 de la fin des années cinquante allait marquer un tournant stylistique, surtout dans sa magnifique version "coupé 4 portes", utilisée par la reine Elisabeth II lors de ses déplacements privés. Une voiture dont la cote d'amour en collection est reconnue dans le monde entier.
L'adoption sur ce modèle du V8 3,5 l d'origine Chrysler - qui fit ensuite les beaux jours de la première génération de Range-Rover - positionnait Rover comme constructeur de berlines puissantes et racées. La consécration vint avec la fameuse SD1, plus connue sous le nom de 3500, qui reçut le titre de "Voiture de l'année" en 1976.
Des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix chaotiques
Mais Rover, intégré au groupe British Leyland, allait connaître des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix chaotiques. Produisant aussi bien des Austin que des Honda rebadgées, la marque perdit peu à peu son identité, même si les volumes de vente étaient au rendez-vous. Enième dos-d'âne sur ce parcours tourmenté, Rover fut racheté par BMW en 1994. Le géant bavarois, intéressé avant tout par les divisions "Mini" et "Land-Rover", garda ces deux marques dans son escarcelle et revendit le reste de Rover (dont MG) en 2000.
Une créativité décuplée
Depuis quatre ans, Rover est donc redevenu indépendant. Sa situation financière fragile ne l'empêche pas d'afficher une créativité décuplée. A commencer par la berline 75, qui fut lancée fin 1999 sous l'ère BMW. Saluée pour son élégance, notamment en version break "Tourer", et ses tarifs compétitifs, il lui manquait cependant un supplément d'âme pour faire revivre le grand frisson. C'est chose faite avec la deuxième génération.
Arborant le nouveau logo de la marque, stylisé et modernisé, elle se distingue par une grille de calandre plus haute et totalement intégrée dans de nouveaux pare-chocs plus galbés. Les blocs optiques à projecteurs halogènes apportent leur lot de dynamisme à l'ensemble, quand la partie arrière perd quelques chromes au profit d'une plus grande limpidité.
Signe tangible de cette fierté britannique retrouvée, l'Union Jack trône désormais sur les montants latéraux arrière... Présentée en version luxueuse "Heritage", la 75 se décline aussi en version "Sport", avec suspension spécifique, carrosserie dépourvue de chrome et intérieur noir.
Un anniversaire explosif
Mais l'événement marquant le centième anniversaire de la marque est le lancement d'une série limitée à 100 exemplaires pour la France, inaugurant une nouvelle calandre inspirée des années cinquante. Baptisée "100th anniversary", elle est basée sur la 75, en 2,0 l diesel (131 ch - 36.700 euros) ou V6 essence 2,5 l (177 ch - 43.100 euros).
Très luxueuse (cuir pleine peau, système audio Harman Kardon...), cette série spéciale préfigure la version V8 de 260 ch, qui sera commercialisée chez nous en mars 2005. Avec un moteur emprunté à la Ford Mustang... et déjà proposé sur la MG ZT, sœur jumelle dévergondée de la Rover 75.
La simplicité n'étant visiblement pas une priorité maison, la Rover 75, traction avant, devient propulsion quand elle passe au V8 ! Un puzzle technico-commercial comme seuls les Britanniques peuvent en concocter, mais qui ne déroute pas les clients. En quelques mois, les ventes semblent en effet reprendre la route du succès. Une tendance à vérifier en 2005.
Un Coupé 75, splendide exécution deux portes de la berline
Autre nouveauté liée à son centième anniversaire, la marque vient de dévoiler un Coupé 75, splendide exécution deux portes de la berline.
La commercialisation de ce concept-car n'a pas été confirmée, mais on peut déjà rêver à une version V8, que semble annoncer la double sortie d'échappement chromée.
Le patron du style Peter Stevens se veut optimiste : "L'héritage est une grande force pour une marque car il vous donne une indéniable référence et de solides bases pour construire le futur. Je veux que les gens se détournent de la brutalité postmoderne et apprécient les lignes élégantes et sans âge du design de la 75 Coupé".
Cet article est paru dans Demeures & Châteaux |
www.demeuresetchateaux.fr |
Février 2005
Par Laurent CAILLAUD