A l'IIe Maurice : Le golf comme un défi
Un an après son ouverture, le golf de l'île-aux-Cerfs s'est imposé comme l'un des plus beaux parcours du monde. Mais aussi l'un des plus difficiles ! Affronter ses 18 trous est une expérience personnelle.
Grandiose.
Grandiose.
Dessiné par le très exigeant champion allemand Bernhard Langer
L'image a fait le tour de la planète. En novembre 2003, l'île aux Cerfs, paradis naturel du littoral Mauricien, se transformait en golf. Idée de génie ou scandale écologique ? Nous nous permettrons de pencher en faveur de la première hypothèse. Car le parcours du One & Only Le Touessrok Golf Course, dessiné par le très exigeant champion allemand Bernhard Langer, s'étend sur 38 ha de l'île jusque-là non exploités. Et répond à un cahier des charges plus que strict concernant le respect de l'environnement (pas de rejet d'eau polluée dans la mer, engrais exclusivement organiques, respect des mangroves, création d'une pépinière pour entretenir les espèces fragiles comme l'ébénier...).
Même s'il n'y a plus de cerfs en ces lieux, nous sommes bien sur une île. Pour rejoindre le départ de ce 18 trous "par 72" d'une longueur de 6.500 m, on prend donc un bateau sur le ponton de l'hôtel One & Only Le Touessrok, l'un des plus beaux palaces de l'île Maurice.
Paul et Virginie
Après 5 mn de traversée d'un lagon turquoise, les choses sérieuses peuvent commencer. Car Bernhard Langer a fait les choses à sa manière, sans se soucier des affres dans lesquels il allait plonger le golfeur moyen. Côté carte postale, c'est parfait. Presque tous les trous ont vue sur l'océan, les "11" et "12" s'offrant même le luxe de longer une plage de sable blanc avec une sublime montagne, appelée "Le chat et la souris", en toile de fond. Voilà qui forme l'un des plus beaux panoramas golfiques au monde.
Quant aux forêts de palétuviers et aux blocs de lave omniprésents sur les fairways, ils renverraient directement à l'univers doré de Paul et Virginie, s'ils n'avaient la fâcheuse manie de venir se camper à l'endroit précis où atterrissent les balles !
Même les pros...
C'est simple, chaque trou de ce parcours pose au golfeur un problème. Entre l'eau, les arbres, les rochers, on ne sait où donner de la balle. Sur certains départs, on se demande même si les architectes ne nous ont pas joué une énorme farce tant le défi semble insurmontable.
Même les premiers pros invités à jouer sur ce parcours ont fait poliment remarquer que Bernhard Langer avait peut-être poussé le tee un peu loin. A commencer par le trou n°1, qui répond au doux nom de Lava Rock et demande de survoler un étang naturel puis une paroi rocheuse d'origine volcanique, découverte lors de la construction du parcours !
Survoler les palétuviers
Inutile d'étaler la litanie des difficultés de ce tracé étroit et bourré de pièges. Arrêtons-nous juste un instant sur le trou n°3, "par 3" de 159 m, d'apparence anodine, dont le green surélevé était si difficile à accrocher qu'il vient d'être remodelé et agrandi pour que le vacancier garde un bon souvenir de ce parcours de rêve...
Trois autres trous, les "14", "15" et "17", ont dû être rabotés pour redonner à l'ensemble un côté humain. Reste le "18", qui demande de survoler à deux reprises des mers de palétuviers pour atteindre le green. Réussir le "par 4" est tout simplement un exploit...
"Pas question d'en faire un golf de loisirs, aussi beau soit-il..."
Un détail résume le caractère extraordinaire de ce golf à nul autre pareil : même le practice (terrain d'entraînement), conçu comme un véritable trou pour permettre d'y jouer dans des conditions réalistes, est d'une beauté à couper le souffle. Il possède ses propres greens, un obstacle d'eau, et offre une vue paradisiaque sur les montagnes environnantes.
Derrière la difficulté de ce tracé se cache une réalité qu'explique Patrick Bowers, vice-président international d'IMG, la société qui gère le golf de l'île-aux-Cerfs. "Pour respecter nos engagements écologiques, nous ne pouvons accueillir autant de joueurs qu'un club classique. Il n'était donc pas question d'en faire un golf de loisirs, aussi beau soit-il. Nous avons choisi de créer l'un des parcours les plus sélectifs qui soient, pour que les golfeurs du monde entier aient envie de se mesurer à lui. Jouer ici doit être une expérience inoubliable, et tant pis pour le score..."
L'image a fait le tour de la planète. En novembre 2003, l'île aux Cerfs, paradis naturel du littoral Mauricien, se transformait en golf. Idée de génie ou scandale écologique ? Nous nous permettrons de pencher en faveur de la première hypothèse. Car le parcours du One & Only Le Touessrok Golf Course, dessiné par le très exigeant champion allemand Bernhard Langer, s'étend sur 38 ha de l'île jusque-là non exploités. Et répond à un cahier des charges plus que strict concernant le respect de l'environnement (pas de rejet d'eau polluée dans la mer, engrais exclusivement organiques, respect des mangroves, création d'une pépinière pour entretenir les espèces fragiles comme l'ébénier...).
Même s'il n'y a plus de cerfs en ces lieux, nous sommes bien sur une île. Pour rejoindre le départ de ce 18 trous "par 72" d'une longueur de 6.500 m, on prend donc un bateau sur le ponton de l'hôtel One & Only Le Touessrok, l'un des plus beaux palaces de l'île Maurice.
Paul et Virginie
Après 5 mn de traversée d'un lagon turquoise, les choses sérieuses peuvent commencer. Car Bernhard Langer a fait les choses à sa manière, sans se soucier des affres dans lesquels il allait plonger le golfeur moyen. Côté carte postale, c'est parfait. Presque tous les trous ont vue sur l'océan, les "11" et "12" s'offrant même le luxe de longer une plage de sable blanc avec une sublime montagne, appelée "Le chat et la souris", en toile de fond. Voilà qui forme l'un des plus beaux panoramas golfiques au monde.
Quant aux forêts de palétuviers et aux blocs de lave omniprésents sur les fairways, ils renverraient directement à l'univers doré de Paul et Virginie, s'ils n'avaient la fâcheuse manie de venir se camper à l'endroit précis où atterrissent les balles !
Même les pros...
C'est simple, chaque trou de ce parcours pose au golfeur un problème. Entre l'eau, les arbres, les rochers, on ne sait où donner de la balle. Sur certains départs, on se demande même si les architectes ne nous ont pas joué une énorme farce tant le défi semble insurmontable.
Même les premiers pros invités à jouer sur ce parcours ont fait poliment remarquer que Bernhard Langer avait peut-être poussé le tee un peu loin. A commencer par le trou n°1, qui répond au doux nom de Lava Rock et demande de survoler un étang naturel puis une paroi rocheuse d'origine volcanique, découverte lors de la construction du parcours !
Survoler les palétuviers
Inutile d'étaler la litanie des difficultés de ce tracé étroit et bourré de pièges. Arrêtons-nous juste un instant sur le trou n°3, "par 3" de 159 m, d'apparence anodine, dont le green surélevé était si difficile à accrocher qu'il vient d'être remodelé et agrandi pour que le vacancier garde un bon souvenir de ce parcours de rêve...
Trois autres trous, les "14", "15" et "17", ont dû être rabotés pour redonner à l'ensemble un côté humain. Reste le "18", qui demande de survoler à deux reprises des mers de palétuviers pour atteindre le green. Réussir le "par 4" est tout simplement un exploit...
"Pas question d'en faire un golf de loisirs, aussi beau soit-il..."
Un détail résume le caractère extraordinaire de ce golf à nul autre pareil : même le practice (terrain d'entraînement), conçu comme un véritable trou pour permettre d'y jouer dans des conditions réalistes, est d'une beauté à couper le souffle. Il possède ses propres greens, un obstacle d'eau, et offre une vue paradisiaque sur les montagnes environnantes.
Derrière la difficulté de ce tracé se cache une réalité qu'explique Patrick Bowers, vice-président international d'IMG, la société qui gère le golf de l'île-aux-Cerfs. "Pour respecter nos engagements écologiques, nous ne pouvons accueillir autant de joueurs qu'un club classique. Il n'était donc pas question d'en faire un golf de loisirs, aussi beau soit-il. Nous avons choisi de créer l'un des parcours les plus sélectifs qui soient, pour que les golfeurs du monde entier aient envie de se mesurer à lui. Jouer ici doit être une expérience inoubliable, et tant pis pour le score..."
Cet article est paru dans Demeures & Châteaux |
www.demeuresetchateaux.fr |
Janvier 2005
Par Laurent CAILLAUD