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Mission accomplie pour la nouvelle Mercedes SLK

L'Histoire vous joue parfois de vilains tours. A quarante années près - une paille sur l'échelle chronologique de l'humanité - les yé-yé ont manqué cette Mercedes SLK, deuxième du nom. Car cette magnifique auto représente la synthèse de tout ce qui s'est fait de plus abouti et de plus excitant en termes de roadster depuis les MG et Triumph TR qui rythmèrent la jeunesse de Richard Anthony et Franck Alamo.
La SLK de 2004 commence sa carrière en faisant preuve d'une grande ingratitude : elle enterre tout simplement son aînée, celle qui lui ouvrit la voie du succès en 1996. Premier coupé-cabriolet de l'ère moderne (avant la Peugeot 206 CC), cette Mercedes réussissait à concilier les joies du cabriolet 2 places et le confort du coupé.
La SLK créait donc l'événement voilà huit ans

A part quelques modèles de très haut standing - et encore - aucun constructeur n'est en effet parvenu à ce jour à rendre une capote de toile aussi silencieuse qu'un toit en dur. La SLK créait donc l'événement voilà huit ans, avec son couvre-chef qui se repliait sur lui-même pour disparaître dans le coffre en 25 secondes. Les premiers propriétaires n'ont d'ailleurs pas raté de multiplier les occasions d'épater les foules en jouant avec le système au premier feu rouge venu. Seulement huit ans, c'est largement l'âge mûr pour une voiture, surtout quand elle joue essentiellement sur son charme pour se vendre. Les défauts de jeunesse de la première SLK devenaient criants, à commencer par un espace intérieur limité, un châssis antédiluvien, un moteur 4 cylindres au bruit désagréable et un volume de coffre riquiqui une fois le toit replié.

la SLK a pris du muscle et du nerf

Stuttgart vient de corriger le tir avec la nouvelle mouture. De manière magistrale. Ce coupé-cabriolet reprend le meilleur du dessin de la supercar de la gamme, la SLR, élaborée par Mercedes et McLaren. Notamment la calandre, qui évoque irrésistiblement les monoplaces de Formule 1.
Oubliée la silhouette proprette de la première génération, la SLK a pris du muscle et du nerf. En témoignent son capot nervuré et ses flancs aux arêtes travaillées. Plus large (+ 6 cm), plus longue (+ 8 cm), elle est visuellement accrochée à la route. L'intérieur est suffisamment vaste pour envisager de traverser la France avec un passager sans risquer la claustrophobie. Bien fini, il bénéficie d'un design qui fait prendre quelques rides à la concurrence. Et qui culmine avec l'élégant bossage au sommet de la planche de bord, reprenant le style de la calandre. Un autre bon point au chauffage de nuque qui permet d'éviter de porter écharpe et casquette pour rouler cheveux au vent.

La SLK est amusante à conduire

La version 200 Kompressor que nous avons essayée constitue l'entrée de gamme. Son 4 cylindres 1,8 l à compresseur développe 163 ch, suffisants pour une utilisation courante, et qui acceptent de mener l'ensemble à bon rythme sur petite route avec - et c'est nouveau - un très joli bruit lors des franches accélérations. Sur autoroute et en ville, ce moteur sait se faire oublier et permet de rouler sereinement en disposant d'une belle réserve de couple à tous les régimes.
Grâce à un poids contenu de 1 390 kg et un châssis équilibré, la SLK est amusante à conduire et saine en toutes circonstances. Les amateurs de grosses cylindrées attendront juillet pour le V6 de 272 ch et octobre pour le V8 AMG de 360 ch.
Quelle que soit la version, une simple pression sur une molette permet d'escamoter en 22 secondes le toit dans le coffre. Celui-ci passe alors de 300 à 208 l, une contenance très honorable. La SLK devient alors un petit cabriolet sportif et très rigide, même sur mauvais revêtement. Hélas, tout ceci a un prix : 37.400 euros en version de base. La liste des options, et leur prix donnent par ailleurs le tournis.
Mais faire tourner les têtes est l'apanage des séductrices.


Cet article est paru dans
Demeures & Châteaux
www.demeuresetchateaux.fr
Mai 2004
Par Laurent CAILLAUD
Comparatif : Les Roadsters font de la résistance

Le toit rétractable n'a pas enterré la capote en toile traditionnelle, qui garde encore ses partisans.

- Chrysler Crossfire - Cousine de la SLK au sein du groupe Daimler-Chrysler, la Crossfire apparaît en version décapotable, mue par un V6 3,2 l d'origine Mercedes. Elle fait pardonner ses imperfections de finition par une ligne ébouriffante et un prix contenu : 39.500 euros.

- MG TF 160 - Exception culturelle jusqu'au bout des jantes, le roadster anglais se distingue par son architecture à moteur central (derrière les sièges). A 27.100 euros, il s'affiche comme une bonne affaire avec son moteur 1,8 l de 160 ch.

- AUDI TT Roadster - L'Audi TT coupé perd ses deux places arrière en version cabriolet. Au grand bénéfice de son style, irréprochable. Hélas, le tarif des quatre anneaux est toujours aussi élevé : 35.000 euros pour la 1,8 l de 180 ch.

- BMW Z4 - Rivale déclarée de la Mercedes SLK, la Z4 mise sur l'originalité de son style pour séduire. Son toit souple lui permet un tarif assez compétitif face à la SLK : 32.100 euros avec le 6 cylindres 2,2 l de 170 ch.