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Sculptures croisées : Auguste Rodin & Anselm Kiefer

Dans le cadre du centenaire de la disparition de Rodin, le musée Rodin présente une "rencontre" entre deux démiurges pétris de liberté et sans contrainte artistique.

Tours Cathédrales et plâtres méconnus



En 2013, Kiefer est invité à travailler sur l’ouvrage Les Cathédrales de France publié par Rodin cent ans auparavant. Lorsque Kiefer s’immerge dans l’œuvre de Rodin, il entame un long périple en consultant des croquis d’architecture, des dessins érotiques… mais, son regard est vite attiré par les nombreux sujets déclinés en plâtre et, par une profusion d’abattis présentés au Musée Rodin de Meudon.




Dans les vitrines installées dans la Chapelle du musée, Kiefer agence les débris de ces progénitures qu’il s’approprie puis, les mêle à d’autres matériaux. Chaque vitrine devient alors une ode au mystère, un univers poétique.
Il en est de même avec sa peinture. Le rachat d’une partie du plomb du toit de la cathédrale de Cologne en 1985 a eu sur l’artiste une dimension symbolique. Tel un alchimiste, Kiefer se confronte à la matière : les couches sont labourées, les empâtements pétris. De ces substances oppressantes, surgissent "les Tours Cathédrales" noircies, blessées mais triomphantes !



Et l’exposition se poursuit au sein de l’hôtel Biron où sont présentés pour la première fois des plâtres méconnus de Rodin qui témoignent des préoccupations que les deux artistes ont en commun. Attirés par l’accident, disponibles au hasard, Auguste Rodin et Anselm Kiefer explorent tous les domaines et s’autorisent d’audacieuses manipulations. Dans l’œuvre "Absolution", Rodin constitue une œuvre avec plusieurs figures : torse d’Ugolin assis, la Terre et la Tête de la Martyre recouverte d’un grand drapé. Réalisée vers 1900, cette œuvre proclame, cent ans après sa mort, le génie de l’artiste, explorateur et puissant éclaireur.

Juillet 2017
Par Hélène Feltin
musee-rodin.fr
Jusqu’au 22 octobre 2017