Sri Lanka, la Perle de l'Océan Indien (1ère partie)
Depuis l’an 250 avant Jésus-Christ, l’île de Ceylan devenue Sri Lanka, reste un haut-lieu du bouddhisme. Dans la jungle, des capitales abandonnées déploient depuis des siècles des merveilles de pierre à la gloire du Bouddha et partout le Maître veille, sous ses paupières closes…
Mais que vous soyez sous le charme de la vieille ville fortifiée de Galles, ébahis devant l’incroyable architecture bouddhique d’Anuradhapura, gourmands sous le délicat mélange de parfums d’un rice and curry, admiratifs devant l’harmonie des jardins de Polonnaruwa, émus face à la citadelle de Sigirîya l’ émanation de spiritualité qui transpire de cette île, changera votre regard sur le Sri Lanka.
Ici rizières, cocotiers, jungles, et plantations de thé exaltent avec allégresse la couleur de l’espérance.
Découverte avec Katya Pellegrino de cette île pas comme les autres en deux volets.
Mais que vous soyez sous le charme de la vieille ville fortifiée de Galles, ébahis devant l’incroyable architecture bouddhique d’Anuradhapura, gourmands sous le délicat mélange de parfums d’un rice and curry, admiratifs devant l’harmonie des jardins de Polonnaruwa, émus face à la citadelle de Sigirîya l’ émanation de spiritualité qui transpire de cette île, changera votre regard sur le Sri Lanka.
Ici rizières, cocotiers, jungles, et plantations de thé exaltent avec allégresse la couleur de l’espérance.
Découverte avec Katya Pellegrino de cette île pas comme les autres en deux volets.
les rizières - © @LuxeMagazine
@LuxeMagazine - © @LuxeMagazine
Cette île au passé tumultueux a retrouvé depuis 2009 sa tranquillité. Même si au printemps dernier, il y eut des attentats contre églises et hôtels de luxe, le pays est redevenu calme, nulle panique du côté de la population et on se sent en sécurité.
Même si les églises, mosquée et temples hindous cohabitent en totale harmonie, l’ancienne Ceylan est en majorité bouddhiste.
Des chefs d’œuvre d’art et d’architecture bouddhiques s’élèvent dans le triangle formé par les trois anciennes capitales de l’île : Anuradhapura (du VI siècle av JC), Polonnaruwa (jusqu’au XIII siècle) et Kandy (de 1592 au début du XIX siècle) que nous découvrons dans cette première partie.
L’Ulagalla hôtel, un petit paradis
Ulagalla @ LuxeMagazine - © @luxemagazine
De l’aéroport, dans une chaleur moite et étouffante, Ananda notre guide est venu nous chercher à 04H du matin. Nous nous engouffrons rapidement dans la voiture. Les villages que nous traversons sont encore endormis et seuls quelques chiens errants cherchent le bitume chaud pour s’allonger.
Des champs de rizière défilent devant nos yeux encore ensommeillés quand subitement quelques halos orange, annonciateurs du roi soleil fait irruption, éclairant la végétation tropicale encore froissée de sa nuit.
Après un dernier virage, nous voici à Ulagalla. Sous nos yeux apparait un ancien manoir du XIXème, habillé d’un toit en briques rouges, perché sur des colonnes en pierres. Un bassin garni de fleurs de lotus apporte un sentiment de fraicheur, appréciable sous cette chaleur.
Bassin d'eau à Ulagulla @ LuxeMagazine - © @luxemagazine
Lobby Ulagalla @ LuxeMagazine - © @luxemagazine
Nichés au cœur d’un domaine luxuriant de 58 hectares, 25 bungalows sur pilotis, dominent la jungle environnante.
Ici les singes s’en donnent à cœur joie et se balancent d’un hibiscus à l’autre.
Dans les bungalows, entourés de baies vitrées, l’esprit colonial domine et du lit à baldaquin, on plonge son regard avec bonheur dans la jungle environnante. De notre terrasse perchée à 10 mètres du sol on descend trois marches, pour s’allonger paresseusement sur un transat ou bien se rafraîchir dans notre bassin.
Ce rien, cette flânerie considérée comme une philosophie de l’existence, nous l’interrompons pour aller visiter à 30 mn la ville sacrée d’Anurâdhapura, célèbre pour ses sanctuaires bouddhistes et ses palais
Anurâdhapura, une ancienne capitale royale.
Stupa du site Anuradhapura au coucher du soleil @ LuxeMagazine - © @luxemagazine
Bouddha à Anuradhapura @ LuxeMagazine - © @luxemagazine
Cette ancienne capitale royale (4ème siècle avant JC), était parsemée de monastères et abritait plus de 10 000 moines et des fagobas (stupas) immenses. Aujourd’hui beaucoup ont disparu et il n’en reste que des vestiges. Certaines, merveilles de pierres sont dissimulées dans les sous-bois. Puis on se balade le long des rives rafraîchissantes des lacs, des allées sinuant paisiblement à travers la verdure et de loin en loin, d’imposants stupas se découvrent. C’est également à Anurâdhapura qu’a été planté un banian sacré aux branches couvertes de bannières, éclairées par les lampes d’offrande, auquel a été rajouté une bouture provenant de celui sous lequel Bouddha connut l’éveil. Sept moines servent l’arbre sacré.
Ses ruines mises joliment en valeur sont un lieu de pèlerinage et classées au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le retour se fera sans encombre et un dîner de curry à l’étage ouvert sur la jungle nous attend, avant de plonger dans les bras de Morphée, pour un sommeil réparateur.
TUI Tuk @LuxeMagazine
Instants de vie @LuxeMagazine
Tuk tuk - © @LuxeMagazine
Scène de vie au Sri Lanka @LuxeMagazine - © @LuxeMagazine
Des étals de couleur - © @LuxeMagazine
© @LuxeMagazine
Le lendemain, une grande journée nous permet de découvrir 2 sites importants : Sigirîya et Polonnaruwa.
En chemin, nous voyons s’éveiller la vie des Sri Lankais. Petits étals où se mélangent régimes de bananes, légumes et surtout des piles de coco à déguster de suite, des femmes penchées dans les champs de rizière, des chiens gambadant sur la route, des tuk tuk de couleur vive se faire la course en pétaradant.
Sigiîiya et la démesure d’un roi illuminé
Sigirîya - © @LuxeMagazine
Sigîriya @LuxeMagazine
Né de l’esprit de Kasyapa, un roi mégalomane et parricide il y a plus de 1500 ans, il conçut une forteresse accrochée à flanc de montagne sur un rocher, dominant la jungle et les lacs. Aussi connu sous le nom du Rocher du Lion, ce monolithique rouge de 370 M, ce vertige de pierre aux vestiges mystérieux est l’un des plus surprenants. C’est aussi un palais des plaisirs hédonistes.
Après avoir éliminé son père qu’il fit emmurer vivant et fait fuir son demi-frère, il construisit un royaume de pierres, de jardins, de pavillons élégants, de bassins féériques, d’une gigantesque galerie à ciel ouvert où l’on découvre des danseuses célestes, le tout dans les nuages. Un véritable nid d’aigle qui fut repris par son frère Maghelan, 18 ans après.
Une architecture ingénieuse
Sigîriya @LuxeMagazine
Ses jardins d’agrément représentent bien son sens de la beauté. L’ingéniosité de Kasyapa, se retrouve dans l’utilisation de la nature. Tantôt une grosse pierre sert de mur ou de fondation, tantôt une anfractuosité sert de toiture. Le système hydraulique est aussi très sophistiqué à l’époque (Vème siècle).
Ce site incroyable, fut visité encore pendant 5 siècles puis tomba dans l’oubli jusqu’au milieu du XIX (comme un peu le Machu Picchu péruvien). Il est d’ailleurs classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Y grimper en montant les 1200 marches sur un escalier métallique à colimaçon à flanc de montagne est une certaine gageure et il ne faut pas avoir peur du vide. A mi-chemin, nous découvrons la Galerie des Demoiselles ornée de fresques du Vème siècle, qui selon la légende représentent les courtisanes du roi Kasyapa.
Une vue à 360 ° au sommet
Plateforme au lion Sigirîya - © @LuxeMagazine
Enfin, après avoir traversé plusieurs passerelles nous atteignons la plate-forme du Lion. En levant la tête durant notre ascension, nous apercevons des nids de frelons, qui selon les locaux, représentent les gardiens de la forteresse et souvent attaquent les touristes. Vous pouvez imaginer la vigilance que nous avions !
De la statue géante qui gardait l’entrée du palais, il ne reste que les pattes, mais elles sont monumentales
Enfin nous finissons la montée en grimpant les escaliers suspendus dans le vide et à flanc de montagne. Arrivés au sommet nous tombons en arrêt sur la vue époustouflante à 360 ° qui subjugue. A perte de vue, des entrelacs de jungles, de lacs (environ 4 000 en période de mousson) de montagnes, de végétation tropicale... Au loin le célèbre Adam’s Peak qui recèle une cavité d’environ 2 mètres où une empreinte de pas est censée appartenir selon la religion, au Bouddha, à Shiva ou au pied d’Adam. Célèbre et unique lieu au monde de pèlerinage.
Puis en quittant ce site incroyable et après avoir passé une heure et demie à se faire faire un massage ayurvédique dans un spa local, nous partons visiter Polonnaruwa, la cité-jardin.
Polonnaruwa, une merveilleuse cité-jardin
Un des Temples de Polonnaruwa @ LuxeMagazine - © @luxemagazine
Site de Polonnaruwa @ LuxeMagazine - © @luxemagazine
Polonnaruwa - © @LuxeMagazine
Polonnaruwa - © @LuxeMagazine
Savez-vous qu’au 12ème Siècle après JC, la capitale médiévale de Pollonaruwa était l’un des plus grands centres urbains du sud de l’Asie ?
Imaginez la ville nichée dans une région boisée légèrement vallonnée. Singes, lézards géants et oiseaux y abondent et semblent moins farouches que partout ailleurs. Même le groupe Pop, Duran Duran, a fait une référence à Pollonaruwa dans son vidéo clip « Save a prayer » !
Le site, situé à 140 Km de Colombo, (mais attention, comptez plusieurs heures pour y arriver) fut la deuxième capitale de l’île. De nombreuses ruines gardent l’empreinte du talent des artistes de l’époque. Et l’on doit à l’un des derniers rois guerriers, Parakramabahu le Grand, non seulement le développement de la ville mais également son grand lac artificiel, à l’Ouest de la ville, la Mer de Parakrama.
Ici nous admirons une de ses statues monumentales le Gal Vihara, et le Quadrilatère, le secteur le plus sacré où nous sentons sourdre une spiritualité intense.
Après avoir arpenté en s’émerveillant, ces ruines qui exhalent encore leur histoire, nous rentrons à l’hôtel et en chemin nous achetons des noix de coco à boire !
Coco à boire - © @LuxeMagazine
La ville royale de Kandy
Une des places à Kandy - © @LuxeMagazine
Aujourd’hui nous partons pour Kandy. La route pour y arriver est pleine de surprises. Nous captons sur le chemin la vie quotidienne des srilankais : buffles domestique, havres et poussifs dans l’eau, bœufs ou zébu tirant difficilement les charrues, silhouettes courbées péniblement sur la terre, cultivant presque exclusivement le riz, et de-ci de-là quelques habitations précaires annonçant la vie ou quelques vendeurs proposant quelques fruits et légumes de leur jardin et les femmes lavant le linge dans le fleuve. Images intemporelles et bibliques qui traversent les siècles !
Nichée dans les montagnes luxuriantes de la région vallonnée du nord de l’Ile, Kandy fut la dernière capitale du royaume indépendant du Sri Lanka et le symbole d’une indépendance politique farouche. Elle survécut à deux siècles d’incursions coloniales de la part des Portugais et des Hollandais, mais hélas tomba entre les mains des Britanniques en 1815. Ce fut le roi de l’époque qui par une décision amorale (il décida de tuer toute la famille de son premier ministre et ami, dont deux enfants de 9 et 13 ans suite à des rumeurs infondées et d’entourage jaloux. Ce qui amena les autres ministres à demander aux Britanniques d’agir et de destituer le roi.
Kandy : le Temple de la Dent - © @LuxeMagazine
Buddha au Temple de la Dent @Luxe-Magazine
On y retrouve ici encore un peu l’héritage britannique à travers quelques maisons représentant l’architecture typique de la ville
Cette ville coloniale aux allures de sous-préfecture, évoque une languide fumeuse d’opium au bord du lac
Après un déjeuner sur le pouce, mérité, nous allons visiter le célèbre Temple de la Dent qui abrite la relique sacrée de la dent du Bouddha. Selon la légende, celle-ci aurait été dérobée sur le bûcher funéraire du Bouddha puis introduite clandestinement dans les cheveux d’une princesse. A l’intérieur le temple surprend par sa simplicité et sa taille modeste. La dent est elle-même emboîtée à l’intérieur de 7 cassettes comme les poupées russes, mais nous ne la verrons pas.
A la lisière occidentale, le Kandy lac, attire et fascine, déployant son miroir où se reflète la course des nuages et les verdoyants massifs de l’Udawatakelle.
Santani Wellness Resort & Spa
Santani vue sur la vallée @ LuxeMagazine - © @ LuxeMagazine
Après avoir grimpé une route sinueuse, bordée d’arbres touffus et d’une végétation luxuriante, habitée de singes effrontés, notre chauffeur, Ananda, bifurque subitement à gauche pour nous mener à notre hôtel pour deux nuits. Belle surprise, au Santini Resort & Spa (harmonie en srilankais) l’architecture qui se déploie devant nos yeux, nichée au sommet d’une montagne luxuriante, à près de 1000 m de haut, est unique et très contemporaine. Ici le regard ne plonge que dans le vert des arbres, des champs de rizière, des plantations de thé. Comme nous l’explique Vickum, le propriétaire des lieux, Santini offre un sanctuaire réparateur où le bien-être durable est obtenu en s'équilibrant avec la nature, ainsi que par le soin que nous nous donnons et que nous recevons des autres. Cette harmonie guide à ses yeux, tout ce que nous faisons sur terre pour permettre aux rythmes de la nature de vous rendre à la vie.
Santani et son restaurant perché en pleine nature - © @LuxeMagazine
En procurant un environnement luxuriant et une architecture épurée, composée de verre et de bois, l’œil n’accroche aucun objet qui pourrait le distraire et l’esprit est tout entier tourné vers soi et son centre intérieur pour se ressourcer. Un apprentissage éclairé tourné vers une vie saine où le mental se ressource. Une vingtaine de cubes en verre et bois prolongés d’une terrasse, sont accrochés sur la colline pour ne plus faire qu’un avec la nature.
Au petit matin, dans l’air flotte une brume qui entoure les pics rocheux et la nature généreuse. Elle caresse la forêt environnante Seul le bruit des oiseaux et des insectes vous réveillent et les parois de verre laissent filtrer les rayons du soleil. Partout où l’œil se pose, cocotiers, palmiers nains, palétuviers, hibiscus, manguiers entourent la discrète silhouette des bungalows et le regard plonge avec délice dans cette masse luxuriante.
Le restaurant de Santani avec une vue dominante sur la vallée - © @LuxeMagazine
Après avoir délaissé nos chaussures et pris notre petit-déjeuner pieds nus, (ici c’est le principe) dans la salle-à-manger verrière, direction le spa où un médecin ayurvédique définit vos doshas et vous prescrit ainsi l’ensemble des soins et massages qui vous permettront de vous désintoxiquer de vos addictions technologique et de laisser de l’espace à votre mental. Le spa est conçu comme les bungalows, sous forme de cube en béton ciré totalement ouvert sur la nature. Aucune paroi de verre ne vous sépare de la jungle. Un ressourcement bienfaiteur.
Au coucher du soleil, un dîner sri lankais composé d’un curry traditionnel nous est proposé. Très goûteux et pour une fois pas trop épicé. Pour les personnes fragiles, un menu occidental est aussi prévu.
Ici, balades, yoga, giro tonic méthode, massages et détente sont au programme.
Le lendemain départ pour les plantations de thé à Demorada, non loin d’Ella. A 4H de route de Kandy.
Dans la seconde partie, vous ferez connaissance avec les Plantations de thé, Galles et Cap Weligima.
Avril 2019
Par Katya PELLEGRINO