Voyages & Croisières


Croisière de charme en Dahabeya sur le Nil

De temples magiques de Louxor en passant par la Vallée des Rois ou des Reines pour arriver à Assouan, porte de l'Afrique, la "Dahabeya", une embarcation de charme du XIX siècle en bois, à voile latine, vous entraîne, au fil du Nil, sur les traces des dynasties royales. Une croisière de charme où le dépaysement est au rendez-vous.
Le charme de la Dahabeya

Après l'arrivée à Louxor, dix minutes en voiture suffisent pour rencontrer sa majesté le Nil, l'un des fleuves les plus longs du monde (6.500 km). Il étire son ruban d'argent au cœur de l'Egypte millénaire.
En toile de fond, trois Dahabeyas jouant les indolentes, se balançant nonchalamment au rythme de l'eau, attendent leurs hôtes pour une croisière dans le temps.
Le salon bibliothèque et les six cabines affichent fièrement un style anglo-égyptien, à grands renforts de rideaux fleuris, lambris vernis, moucharabiehs aux fenêtres et laitons vieillis. Une atmosphère délicieusement surannée se dégage de ce bateau plein de charme. Photos anciennes, portraits noir et blanc d'égyptologues ou d'écrivains connus, assiettes en faïence, Chesterfield moelleux, tout cela concourt à créer une atmosphère qui n'est pas sans rappeler celle des célèbres romans d'Agatha Christie. La magie opère. Hercule Poirot n'est pas loin !


Des cabines aux noms célèbres

Le pont supérieur ou solarium offre également une élégance fin XIXème. Il fait bon y prendre son petit-déjeuner ou déjeuner buffet à l'abri des regards. Chacun se restaure à son rythme et à son heure, sans aucune contrainte. Un vrai plaisir.
Les six cabines de 12 m² portent chacune le nom d'un homme célèbre : Omar Sharif, Youssef Chahine, Mohamed Al Barao...
A l'intérieur, une enfilade de trois fenêtres enrichies de moucharabiehs et une jolie petite salle d'eau lumineuse, également avec ouverture, donnent de la respiration. Après une courte nuit, le braiment d'un ânon et le murmure des prières des muezzins brisent le calme du petit matin.


Première étape Louxor

Pour le passager encore ensommeillé, c'est un vrai bonheur d'émerger de sa cabine et de découvrir la lumière qui enlace peu à peu la nature et le fleuve.
Le Nil ondoie du nord au sud avec la grâce d'une danseuse egyptienne.
Première étape incontournable, la Louxor moderne. Elle est née des ruines de Thèbes, autrefois capitale du nouvel empire (1550-1069 avant Jésus-Christ).
Après une courte visite nocturne du Temple, grandiose avec ses illuminations et la découverte des tombeaux environnants, dans la Vallée des Rois, la croisière se poursuit sur un rythme indolent. Comble du luxe, un guide à bord permet aux voyageurs de mieux faire connaissance avec l'Egypte.


Un rythme nonchalant

Notre Dahabeya, baptisée "El Bey", aborde les rivages et les sites archéologiques célèbres, au gré des envies de chacun.
Notre programme : s'alanguir à l'ombre des dais, siroter un cocktail de fruits, déjeuner paresseusement tout en ne perdant pas une miette du spectacle des berges grouillantes de vie. Les scènes d'hommes aux champs, d'enfants courant après les chèvres, tirant des bourricots récalcitrants, ou de femmes récurant bidons et bassines dans le fleuve, défilent sous nos yeux. Au loin, la montagne dorée de Thèbes où dorment pour toujours Aménophis, Séti, Ramsès, Horemheb et Néfertari.
Mais Medinet Habou, conçu par Ramsès III, temple le plus plaisant et le plus coloré de cette rive ouest, relativement peu touristique, laisse pantois, quelque trois mille ans plus tard.


D'Horus à Kom Ombo, la magie opère

Puis les palmiers sur les rives cèdent la place à des champs de canne à sucre et des bananeraies. Edfou s'annonce. Incontournable, le temple Horus à Edfou, est l'un des mieux conservés en Egypte. Ses portails de 15 mètres, sa salle hypostyle surdimensionnée, et son saint des saints, le Naos, laissent rêveur.
Le périple se poursuit, El Bey appareillant pour la nuit. Douceur féérique d'un dîner oriental à bord, magie d'une nuit bercée par les eaux murmurantes sous la coque du bateau.
Le lendemain, le temple ptolémaïque Kom Ombo, dédié au dieu crocodile Sobek nous attend. Au XIXème, il ne laissait déjà pas indifférent Gustave Flaubert qui écrivait en 1850 "Les ruines du temple sont descendues jusque dans le Nil ; le fleuve, de là, fait un coude à gauche."

Assouan la charmeuse

L'arrivée à Assouan, ses célèbres felouques, toutes voiles dehors, reste un moment hors du temps.
Prendre le thé au Old Cataract, y jouer les héroïnes d'Agatha Christie, est un passage obligé. On évitera la nouvelle extension de l'hôtel au modernisme déplacé en ces lieux.
Confortablement installé devant un earl grey, on prend le temps d'apprécier la vue sur les îles Eléphantines à la magie intemporelle. Au coucher du soleil, la lumière ensorcelante coule sur les ruines du temple et du marabout de Mohammed Ali.

Mais le clou du spectacle, le point d'orgue de cette scénographie naturelle reste au fil de l'eau, le mariage du Nil et de ses rives.

Février 2007
Par Katya PELLEGRINO

Mon avis :
A conseiller à tous ceux qui souhaitent visiter différemment la Vallée des Rois et des Reines, de Louxor à Assouan. Ici on ne parle pas de luxe au niveau du service ou de la nourriture, très corrects, mais plutôt de luxe dans la manière de voyager.
Une jolie croisière hors du temps, à privilégier entre amis, puisque les Dahabeyas ne comportent que 6 cabines. Nous sommes loin des hordes de touristes agglutinées sur les bateaux. Ici détente et culture riment avec discrétion et intimité. Le capitaine, Mustapha, en l'occurrence, peut s'arrêter hors des haltes obligatoires et organiser un joli déjeuner pique-nique sur l'île Kitchener.
J'ai aimé l'ambiance cosy et chaleureuse de ce bateau, l'impression de se retrouver entre soi, sans un rythme de marathon et sans la cohue. Avoir également un guide à notre disposition à bord est un plus non négligeable.
Toutes les excursions ne sont pas obligatoires et chacun peut programmer sa journée en fonction de son envie.
Attentions et gentillesse sont au programme. Evitez évidemment de boire l'eau du robinet ou de manger des crudités. Les estomacs fragiles ni résistent pas. Les autres non plus...

Un peu d'histoire sur les croisières
Le Nil traversant l'Egypte du nord au sud, a été de tout temps emprunté par les pharaons, les marchands, les guerriers ou les voyageurs.
C'est après l'expédition de Bonaparte, que les premiers touristes débarquèrent au Caire pour louer un bateau à voile et rallier Assouan (850 km) en huit à quinze semaines.
Gustave Flaubert fait partie des amoureux de l'Egypte ; il y vint à plusieurs reprises.
En 1870, un certain Thomas Cook, contribua au développement de l'Egypte, remplaça les bateaux à voile par des vapeurs, organisant des croisières sur le Nil.

Renseignements et réservations
STI voyages, spécialiste de l'Egypte
+33 1 55 37 23 41/42
STI Voyages.fr

Tarif à partir de 1580 € (en juillet) par personne pour 10 jours/9 nuits dont 8 jours/7 nuits en croisière à bord de la Dahabeya.
Prestations incluses :
Vols A/R, pension complète, 2 nuits au Jw Marriot au Caire, visites au Caire et sur les sites : Temples de Louxor, de Karnak, de Médinet Habou, de Kom Ombo, d'Edfou, de Philae, la Vallée des Rois (3 tombeaux), des Reines (2 tombeaux), les Colosses de Memnon, la promenade en felouque pour le jardin botanique de Lord Kitchener, le musée Gayer Anderson, le site de Gizeh.
Cette croisière peut être programmée à la carte sans vols à partir de 795 € (en mai et juillet) ou toute l'année.
On peut également privatiser l'ensemble du bateau.


A savoir
- De préférence visiter le Temple d'Horus à Edfou l'après-midi, le matin il est envahi par les hordes de touristes des autres bateaux.
Enfoui dans le sable, il a été découvert en 1859. C'est le temple le mieux conservé d'Egypte. Le mythe raconte qu'ici le Dieu Horus mena une bataille féroce contre son oncle Seth, cruel assassin d'Osiris, père d'Horus
- Ne pas oublier pendant les excursions, son chapeau, sa crème solaire et surtout un châle, même si le soleil est présent, il peut faire frais.
- 1922 : découverte de la tombe de Toutankhamon par Howard Carter
- 1995 : découverte de la tombe du fils de Ramsès II par un égyptologue américain
- C'est au temple de Louxor, l'un des monuments antiques les plus grandioses d'Egypte (voir surtout la nuit illuminé) que l'on retrouve le jumeau de l'obélisque situé à Paris, don du vice-roi Méhémet- Ali au peuple de France au XIXème.
- Médinet-Habou deuxième par la taille après Karnak, le temple de Ramsès III prend modèle sur le Ramesseum.
- Le dessin que l'on retrouve un peu partout sculpté sur les pierres, correspond à la clé de vie, à savoir la carte de l'Egypte.
- Les deux branches en forme de boucle représentent Damiette et Rosette (affluents), la tige le Nil, la barre perpendiculaire, l'ancienne capitale Memphis, et au bout de la boucle la Méditerranée.
- Le lotus symbolise le Sud et la papyrus le Nord
- L'ancre la vie
- Les hiéroglyphes comportent 700 signes et n'ont pas de voyelles. Les égyptiens avaient donc inventé les phonogrammes.
- Attention, le bleu égyptien du ciel est féroce, prenez vos précautions même en janvier.
- Choisissez vos dates de préférence hors saison pour profiter des sites pratiquement à votre disposition.
- Prendre un five o'clock tea au Old Cataract au moment du coucher de soleil (16h30/17h) et se laisser emporter par le charme des lieux.