Venise : La Biennale de tous les records
Pour sa 52e édition, c'est peu dire que la Biennale de Venise a vu grand : avec ses 76 pays, ses quelque 102 artistes et sa fréquentation record, l'événement enregistre la plus forte participation de son histoire. Une biennale engagée, politique, flirtant par à-coup avec le tragique et l'ironie. Une vision de l'art contemporain plus que jamais intégrée dans le temps présent. Tantôt incisif, tantôt volontiers provocateur, l'art contemporain est bien vivant !
Robert Storr : Un américain à Venise
2007 restera dans les Annales comme l'année des premières : le tout premier commissaire américain, Robert Storr, a en effet convoqué nombre de nouveaux venus : Turquie, Liban, Mexique, mais aussi pays de l'est et d'Asie Centrale, la Biennale se veut plus représentative que jamais. Traditionnelle grande oubliée, l'Afrique a fait également son apparition avec un pavillon placé sous le signe de l'interrogation railleuse et désolante : "L'art Africain pourquoi faire ?". Signe des temps, ce sera finalement au photographe malien septuagénaire Malick Sidibé qu'aura été remis, le 10 juin, le Lion d'Or, pour son travail vibrant sur le quotidien des habitants de Bamako. Au-delà de ce renouvellement, la Biennale et sa sélection pléthorique, tant dans la quantité que dans la dimension bavarde des oeuvres présentées, semblent s'être placées naturellement sous le signe de la violence. La guerre, les espoirs et les faiblesses, l'ironie mordante sont de fait sur-représentés. La tonalité générale n'en est que plus noire. L'art agit bel et bien comme un révélateur...
Pense avec les sens, ressens avec ton esprit - L'art dans le temps présent
Au regard de ce thème, les interprétations vont bon train. A côté des oeuvres marquantes et spectaculaires comme ce Christ crucifié sur un bombardier américain de Léon Ferrari ou la vidéo d'un enfant jouant au football avec un crâne humain devant un immeuble de Belgrade bombardé par l'Otan signée Paolo Canevari, on note une tendance au travail collaboratif. Que ce soit pour jouer aux fléchettes, emprunter un labyrinthe de verres et miroirs ou emporter les bonbons et posters géants de Gonzales-Torres, le spectateur est partie-prenante. Et cela fonctionne, preuve que le participatif et le ludique font toujours recette. Collaboratif également le travail de Sophie Calle et ces 107 femmes appelées à interpréter la lettre de rupture reçue par l'artiste malheureuse, tandis que Sharon Stone et BHL nous livrent un pastiche réjouissant d'une candidature aux élections présidentielles américaines. Critique aigüe ou triviale, collaboration et ouverture : il y a bien une tonalité générale à cette 52e Biennale, une cohérence sans doute bienvenue !
2007 restera dans les Annales comme l'année des premières : le tout premier commissaire américain, Robert Storr, a en effet convoqué nombre de nouveaux venus : Turquie, Liban, Mexique, mais aussi pays de l'est et d'Asie Centrale, la Biennale se veut plus représentative que jamais. Traditionnelle grande oubliée, l'Afrique a fait également son apparition avec un pavillon placé sous le signe de l'interrogation railleuse et désolante : "L'art Africain pourquoi faire ?". Signe des temps, ce sera finalement au photographe malien septuagénaire Malick Sidibé qu'aura été remis, le 10 juin, le Lion d'Or, pour son travail vibrant sur le quotidien des habitants de Bamako. Au-delà de ce renouvellement, la Biennale et sa sélection pléthorique, tant dans la quantité que dans la dimension bavarde des oeuvres présentées, semblent s'être placées naturellement sous le signe de la violence. La guerre, les espoirs et les faiblesses, l'ironie mordante sont de fait sur-représentés. La tonalité générale n'en est que plus noire. L'art agit bel et bien comme un révélateur...
Pense avec les sens, ressens avec ton esprit - L'art dans le temps présent
Au regard de ce thème, les interprétations vont bon train. A côté des oeuvres marquantes et spectaculaires comme ce Christ crucifié sur un bombardier américain de Léon Ferrari ou la vidéo d'un enfant jouant au football avec un crâne humain devant un immeuble de Belgrade bombardé par l'Otan signée Paolo Canevari, on note une tendance au travail collaboratif. Que ce soit pour jouer aux fléchettes, emprunter un labyrinthe de verres et miroirs ou emporter les bonbons et posters géants de Gonzales-Torres, le spectateur est partie-prenante. Et cela fonctionne, preuve que le participatif et le ludique font toujours recette. Collaboratif également le travail de Sophie Calle et ces 107 femmes appelées à interpréter la lettre de rupture reçue par l'artiste malheureuse, tandis que Sharon Stone et BHL nous livrent un pastiche réjouissant d'une candidature aux élections présidentielles américaines. Critique aigüe ou triviale, collaboration et ouverture : il y a bien une tonalité générale à cette 52e Biennale, une cohérence sans doute bienvenue !
Octobre 2007
Par Estelle BURGET