Sur la route des Rois
D'Amman, capitale de la Jordanie à Aqaba, ville balnéaire au bord de la mer Rouge, la route des Rois, véritable épine dorsale qui culmine à une altitude moyenne de 1000 m oscille du nord au sud du pays sur plus de 320 Km. Dévalant le mince ruban fertile des collines qui se perchent vers la mer Morte et la vallée du Jourdain, serpentant dans le Wadi Al-Mujib, zigzaguant dans les immensités désertiques, "Kings Highway" traverse une terre biblique par excellence et donne à voir une nature qui raconte la naissance du monde, son histoire et l'avènement d'une civilisation.
Paysages bibliques
L'origine de cette route reste à définir. Pour certains, elle puiserait son nom de l'hébreu à l'époque biblique. Moïse, en remontant du Sinaï, aurait demandé au roi des Edomites de traverser sa région afin d'accéder à la Terre Promise. Pour d'autres, ce serait 'ancienne route caravanière de la soie reliant Damas à Aqaba. Premier canyon à la beauté sculpturale : le Wadi Al-Mujib parois à pic, fractures, cicatrices rappellent que la Jordanie se trouve dans une zone de divergence des plaques tectoniques. La route qui file jusqu'à Aqaba, 3e agglomération du royaume et seule fenêtre maritime du pays, est un décor sans fin, aux paysages drapés de robes rouges. À 70 Km d'Aqaba, en allant vers la frontière de l'Arabie Saoudite, le désert du Wadi Rum étonne par sa verticalité. Le village de Rum est surveillé par le djebel Um Ishrin, une des plus hautes montagnes du pays (1753 m). Hérissé de djebels de grès noir, jaune, rouge de plus de 30 millions d'années, ce désert est la plus ancienne strate géologique connue de l'écorce terrestre.
Petra "la Rose des pierres"
À 280 km d'Amman siège la cité mythique de Petra ("pierre" en grec). Convoitée par les Macédoniens, les Romains, les Byzantins, les Omeyyades, les Croisés, malmenée par les séismes, érodée, polie, asséchée, celle qui était autrefois une oasis luxuriante où chantaient cascades et fontaines, est aujourd'hui une beauté rose léchée par la lumière. Canalisations, mini-barrages, tout rappelle le savoir-faire et la maîtrise des Nabatéens en matière hydrique. L'arrivée au Kazneh, image stéréotype certes (Tintin, Coke en Stock ou Indiana Jones et la dernière croisade) ne faillit cependant pas à sa réputation d'endroit légendaire.
Entre sel et terre
Par la route du Wadi Araba, on atteint la mer Morte, sorte de grand "lac" qui s'étend (plus de 75 Km de long et entre 6 et 16 de large) entre Israël et Jordanie et aurait englouti les cités bibliques de Sodome et Gomorrhe. Le Mont Nébo est un passage obligé avant de rejoindre l'aéroport d'Amman. On dit que sur cette petite colline de 804 m d'altitude repose la sépulture de Moïse. Qu'il serait monté juste avant de mourir, comme Dieu le lui avait ordonné pour contempler la Terre Promise. De ce promontoire sacré, la Jordanie et ses hésitations géologiques se livre à ciel ouvert : en bas la mer Morte, auréolée de sel, blanche, aveuglante, stérilise un sol où il pleut rarement. Creusés et jaunis par le soleil, les wadis ondulent comme de grosses vagues pierreuses. Jérusalem, la ville trois fois sainte, est à 46 Km, Bethléem et Naplouse à moins de 50 Km. La Jordanie est ce témoin fragile d'histoires qui se mêlent et refusent de se rencontrer.
L'origine de cette route reste à définir. Pour certains, elle puiserait son nom de l'hébreu à l'époque biblique. Moïse, en remontant du Sinaï, aurait demandé au roi des Edomites de traverser sa région afin d'accéder à la Terre Promise. Pour d'autres, ce serait 'ancienne route caravanière de la soie reliant Damas à Aqaba. Premier canyon à la beauté sculpturale : le Wadi Al-Mujib parois à pic, fractures, cicatrices rappellent que la Jordanie se trouve dans une zone de divergence des plaques tectoniques. La route qui file jusqu'à Aqaba, 3e agglomération du royaume et seule fenêtre maritime du pays, est un décor sans fin, aux paysages drapés de robes rouges. À 70 Km d'Aqaba, en allant vers la frontière de l'Arabie Saoudite, le désert du Wadi Rum étonne par sa verticalité. Le village de Rum est surveillé par le djebel Um Ishrin, une des plus hautes montagnes du pays (1753 m). Hérissé de djebels de grès noir, jaune, rouge de plus de 30 millions d'années, ce désert est la plus ancienne strate géologique connue de l'écorce terrestre.
Petra "la Rose des pierres"
À 280 km d'Amman siège la cité mythique de Petra ("pierre" en grec). Convoitée par les Macédoniens, les Romains, les Byzantins, les Omeyyades, les Croisés, malmenée par les séismes, érodée, polie, asséchée, celle qui était autrefois une oasis luxuriante où chantaient cascades et fontaines, est aujourd'hui une beauté rose léchée par la lumière. Canalisations, mini-barrages, tout rappelle le savoir-faire et la maîtrise des Nabatéens en matière hydrique. L'arrivée au Kazneh, image stéréotype certes (Tintin, Coke en Stock ou Indiana Jones et la dernière croisade) ne faillit cependant pas à sa réputation d'endroit légendaire.
Entre sel et terre
Par la route du Wadi Araba, on atteint la mer Morte, sorte de grand "lac" qui s'étend (plus de 75 Km de long et entre 6 et 16 de large) entre Israël et Jordanie et aurait englouti les cités bibliques de Sodome et Gomorrhe. Le Mont Nébo est un passage obligé avant de rejoindre l'aéroport d'Amman. On dit que sur cette petite colline de 804 m d'altitude repose la sépulture de Moïse. Qu'il serait monté juste avant de mourir, comme Dieu le lui avait ordonné pour contempler la Terre Promise. De ce promontoire sacré, la Jordanie et ses hésitations géologiques se livre à ciel ouvert : en bas la mer Morte, auréolée de sel, blanche, aveuglante, stérilise un sol où il pleut rarement. Creusés et jaunis par le soleil, les wadis ondulent comme de grosses vagues pierreuses. Jérusalem, la ville trois fois sainte, est à 46 Km, Bethléem et Naplouse à moins de 50 Km. La Jordanie est ce témoin fragile d'histoires qui se mêlent et refusent de se rencontrer.
Octobre 2007
Par Claire BUART