A La Une

The Greenhouse : une cave de plus de 3000 bouteilles

Ce restaurant français très contemporain est caché derrière un joli et petit jardin zen à la pelouse lisse et aux jets d'eau spectaculaires. Le personnel français vient des meilleures maisons du continent et donc rien n'est laissé au hasard. À commencer par les détails de la table. Plusieurs pains sont proposés - dont un magnifique à la châtaigne et un autre au fromage - qui sont cuits dans les cuisines de Morton's, le club appartenant au même groupe. Le beurre est unique à Londres, comme les fromages puisqu'ils viennent de chez Bernard Anthony, qui n'a que Greenhouse comme client. Qu'il s'agisse de la soupe au potiron au gingembre, du thon, de la poularde, des escargots, du riz de veau comme des champignons, chaque plat (le chef, Antonin Bonnet, est un homme précis) est conçu avec délicatesse, une grande perfection dans la cuisson et une présentation dans l'assiette irréprochable. La gentry de Londres vient aussi pour y choisir un vin parmi les 3000 références, sélectionnées par Benoit Allauzen, le sommelier. Un record à Londres. On y trouve même un champagne Salon de 1959 (à plus de 4 000 livres le flacon) ou du Dom Pérignon 1976. Et il faut goûter le fameux "Balfour" rosé, l'effervescent du Kent, certes un peu trop dosé en sucre , mais réjouissant pour les papilles ! Et un coup de chapeau aux desserts chocolatés et au sorbet caramel au beurre salé de Rodolphe Tronc (26 ans).

Morton's : un club so british

Mais que serait Londres sans ses clubs ? Une sorte de George Brummell avec une cravate chiffonnée. Celui-ci donne directement dans Berkeley square (comptez 800 £ d'inscription par an), une façon toute élégante de se retrouver entre membres, dès le petit-déjeuner, à déjeuner ou à dîner, entre personnes de bonne compagnie. Car l'accueil y est cordial. On aime les larges fauteuils du rez-de-chaussée, le champagne du bar et la belle salle lumineuse du premier avec un jeune personnel souriant et connaisseur. Le dos de sole meunière, le filet de bœuf du Limousin, le canard des Landes, le steack frites comme le veau de l'Aubrac restent des valeurs sûres dont les Britanniques raffolent. Une vraie belle table qui renouvelle celle des clubs habituels. Élégance, harmonie, qualité. Arnaud tient ses troupes avec discrétion. Il faut dire que le personnel est aussi "copieux" que les plats... Surtout, ne repartez pas sans avoir goûté la pina colada avec son ananas glacé, une pure merveille !

Umu : la cuisine "Kaiseki" la plus aboutie

Nous avons vécu un vrai moment de bonheur dans ce restaurant (une étoile au Michelin) aux couleurs chaudes et à la lumière tamisée. Un vrai coup de foudre pour l'élégance de chaque plat, contenu comme contenant. Ichiro Kubota, 33 ans, qui s'est frotté aux grands chefs français, est un petit génie de la cuisine Kaiseki, c'est à dire une cuisine originaire de Kyoto, princière, raffinée, qui exhale les meilleurs produits de la terre et de la pêche.
Chez "Umu", tous les poissons sont acheminés directement du Pacifique, de l'Atlantique et de la Méditerranée; les légumes comme l'aubergine ainsi que les herbes ou les ingrédients spécifiques comme le tofu, le wasabi, le nori (algue séchée), le daikon (radis blanc) ou le miso (pâte d'haricot de soja) par exemple, viennent du Japon. Le choix s'opère entre plusieurs menus, variantes de sept à douze plats qui se succèdent comme pour nourrir un appétit jamais rassasié. Un exemple de réussite parfaite : la lotte royale servie avec navets et champignons sur un petit plateau individuel en bois laqué rouge et noir. Ou encore, ce plat magique : Unagi Seiro, de l'anguille de mer mijotant sur un brasero, servie avec une soupe miso, à part. En ouvrant le couvercle on est envahi par une épaisse vapeur blanche qui s'en dégage. L'on déguste avec un verre de saké ou un bol de thé Houjicha. Il n'y a plus qu'à fermer les yeux. Le mystère opère. Frédéric Sérol, le jeune maître des lieux est un vrai professionnel qui arbitre la salle sans aucune ostentation mais avec une discrétion toute.... japonaise.