Les frères Pourcel s'offrent un restaurant à Genève
Marc-Antoine Nissile, le directeur général, est plutôt confiant : "Nous avons travaillé des mois avant l'ouverture pour tenter de créer une atmosphère nouvelle à Genève dans ce quartier du Pâquis, en pleine mutation que l'on appelle "le Soho genevois". En créant un établissement contemporain sur les fondations de l'ancien hôtel Rivoli que la famille Dupasquier a acheté en 2005, on a voulu lui donner une touche résolument asiatique puisque la mère d'Anne-Marie Dupasquier a des origines philippines, mais en même temps avec une touche bien européenne puisque Pierre Dupasquier (son mari) est jurassien. Au total, 37 chambres, deux suites "junior" (35 m 2) et deux suites duplex (53 et 40 m2) qui donnent sur un patio avec un mur d'eau, initiative rare à Genève.
Un bar et un restaurant
Reste les attractions de cet de l'hôtel classé "4 étoiles supérieures" : le restaurant (22 places) et le bar (30 places). Jacques Pourcel, l'aventurier-voyageur du petit groupe qu'il a monté avec son frère et Olivier Château, en est l'ambassadeur. Thibaut Peyroche d'Arnaud, connu pour sa Table de l'Horloge à Uzès et qui travailla aux côtés des Pourcel, est pour au moins cinq ans le chef accrédité, qui traduit cette cuisine d'appétit, "neuve, modeste, sans ambitions étoilées, bien distincte de la rude concurrence genevoise", comme le souligne Jacques Pourcel.
Tapas et cuisine de bistrot chic
Beau et bon, voici le leitmotiv de la cuisine des Pourcel. Tapas Est et Ouest très "tendance" avec ce foie gras déposé sur de la betterave, des pommes de terre fourrées à la truffe; une raviole de crevette dans un bouillon thaï plongée dans une coupelle en fine porcelaine fine. Au dessert, choisir à tout prix le lait de coco au yaourt, dés d'ananas frais, doucement parfumé par une gousse de vanille et la crème brûlée au matcha, sucre roux (hum !). Il faut dire que Mikaël Milano, le pâtissier, sait cuire les fruits et joue avec le contraste des matières.
Filet de pageot de ligne
Au restaurant, une plus grande sérénité s'exprime par la lumière un peu trop claire et le décor plus sévère. On aime l'idée d'un flan de fenouil avec son jus de fenouil en préparation des papilles. Osées les rouelles de lapin désossé accompagnées de graines de mizuna à l'huile de noisette et caramel balsamique, avec une vinaigrette de poireaux et cébettes.
Choix original de vins blancs comme ce domaine de la Jonquière (Hérault) de la famille Cabissole ou ce sauvignon du Languedoc, coteau Dardagny 2006, fruités et servis bien frais. Un regret : le personnel devrait mieux goûter chaque plat pour savoir en parler aux clients.