Evasion


Hotels de montagne

En hiver, montagne rime désormais avec confort. Le rustique lourdaud a cédé la place au chic cosy. Et les chalets luxueux se poussent du col pour aller décrocher leurs cinq étoiles. Oubliés  les hôtels en béton aux parties communes accueillantes comme des halls de gare d'avant TGV. L'hôtellerie de montagne joue la carte des petites unités où les hôtes sont accueillis et choyés dans un décor tout en douceur. Notre sélection.

Megève : Les Fermes de Marie

Reconstituer sur deux hectares de terrain un véritable hameau savoyard à partir des éléments de vieilles fermes des alpages. Un pari insensé. Il a pourtant été réussi par Jocelyne et Jean-Louis Sibuet qui s'étaient déjà essayés à l'hôtel cocooning avec l'adorable Au Coin du Feu.. Une quinzaine d'années après leur ouverture, les Fermes de Marie demeurent un formidable succès d'hôtellerie. Un cas d'école aussi et la confirmation de l'incroyable culot et du talent des deux créateurs. Déjà naturellement patinées par les ans lors de leur création, les Fermes de Marie semblent aujourd'hui faire partie du paysage mégevan au même titre que la jolie église à bulbe du village ou que l'un des autres hôtels des Sibuet, le mythique Mont-Blanc.
Tapies sous la neige ou ébouriffées de fleurs en été, Les Fermes restent fidèles à leur image de chalets de carte postale. A l'extérieur, bois vieilli, balcons à l'ancienne, fenêtres à petits carreaux. A l'intérieur une décoration qui raconte un univers montagnard rêvé. Les tissus écossais y croisent de vieux meubles savoyards, les plafonds peints regardent du côté du Tyrol, les murs habillés de bois blond se parent de tableaux naïfs comme nos dessins d'enfants. Tranquille, la vénérable horloge de la réception regarde passer le temps. L'atmosphère magique des Fermes de Marie tient dans cette espèce d'alchimie composée par l'architecture de Jean-Louis, la décoration douillette de Jocelyne et la constante efficacité du personnel. Villégiature de charme, les Fermes, comme on dit ici, offrent une large palette de possibilités. Si la glisse n'est pas votre tasse de thé, vous opterez sans hésiter pour une cure de remise en forme à la Ferme de Beauté. Les soins y sont prodigués avec les produits à base de plantes de montagne (gentiane, edelweiss). Une ligne Pure Altitude, créée par Jocelyne Sibuet et diffusée dans le monde entier.

Chambre double à partir de 250 euros. Rens. 04 50 93 03 10
www.c-h-m.com


Chamonix : Le Hameau Albert 1er

Entre l'hôtel pension du Chemin de Fer, situé à proximité de la ligne du Montenvers à Chamonix, et Le Hameau Albert 1er, il y a plus d'un siècle d'histoire. D'une belle histoire de famille comme on les aime. C'est en effet Joseph Carrier, l'arrière-grand-père des propriétaires actuels (Pierre et Martine Carrier) qui a ouvert en 1903 ce premier établissement faisant également office de crèmerie. Au pied du Mont Blanc, le grand chalet de pierre aux formes massives d'origine s'est mué en un ensemble architectural en bois haut de gamme qui se réunit, au cœur d'un grand jardin, une grande demeure principale, une ferme et un chalet. Une quinzaine des vingt-sept chambres de l'Hôtel a été redessinée. Toujours aussi chaleureuses, elles offrent une version épurée du cocooning en montagne. Sols en bois sombre, murs clairs, fauteuils et tables design font bon ménage avec un vaisselier savoyard au traitement minimaliste. Superbes salles de bains dont certaines ouvrent leur fenêtre sur la montagne...En bordure du parc, la ferme abrite douze chambres aux murs de bois, mélange attrayant de modernité et de tradition. Des cocons raffinés avec vue sur les Aiguilles rouges. Pour un séjour vraiment exclusif, vous choisirez le Chalet Soli. Un salon avec cheminée et mezzanine, deux chambres spacieuses, un sauna : l'idéal pour des vacances d'exception. A l'heure de l'après-ski, le Hameau Albert 1er propose une très belle piscine intérieure-extérieure sous une charpente en bois ainsi qu'un centre de remise en forme, le Bachal, avec fitness, balnéothérapie et soins esthétiques. Les gourmets seront comblés par les deux tables de l'hôtel : le restaurant gastronomique (étoilé) de Pierre Carrier, l'Albert 1er et La Maison Carrier pour une cuisine de pays savoureuse.

Chambre double à partir de 160 euros. Rens. 04 50 53 05 09.
www.hameaualbert.fr 


Avoriaz : Les Dromonts 
 
Il en a vu des stars, l'Hôtel des Dromonts. A l'époque où  Avoriaz accueillait le Festival du Film Fantastique, cet hôtel en bois de cèdre, aux formes bizzaroïdes, dessiné par Jacques Labro (l'architecte de la station) était le refuge hivernal des comédiens et cinéastes invités. Le problème avec le moderne, c'est qu'il vieillit. Et pas toujours bien. Surtout à la montagne. Un constat qui n'a pourtant pas arrêté Christophe Leroy. Le talentueux chef des Moulins de Ramatuelle, cuisinier des grandes soirées de Saint-Tropez, a entrepris, il y a quelques  années un ambitieux programme de rénovation. Trois millions  d'euros et quelques mois de travaux plus tard, c'est un Hôtel  des Dromonts complètement restructuré (chambres plus vastes  notamment) qui accueille désormais les vacanciers ravis. On aime l'ambiance un rien kitsch qui subsiste dans le grand salon avec sa  belle cheminée, le charme des tables en bois recouvertes d'ardoise polie, le mélange de design et de tradition savoyarde, l'ambiance zen du centre de remise en forme...  
Lorsque la neige tombe à gros flocons, il fait bon paresser dans les fauteuils du Petit Salon devant un feu de cheminée ou s'adonner aux jeux de société en famille près de la bibliothèque du Grand Salon. Et surtout, ce qui fait tout l'attrait des Dromonts version Christophe Leroy, c'est la cuisine de La Table du Marché. Toujours créatif, le chef qui décline son art à Saint-Tropez et Marrakech, est sans cesse à la recherche de saveurs nouvelles. Cet hiver, il a confié les fourneaux des Dromonts à Sato, un excellent chef japonais. L'hôteldes Dromonts propose des forfaits Balade Gourmande ou Détente (avec soins au spa Thalgo). 

Chambre double à partir de 194 euros. Rens. 04 50 74 08 11
www.christophe-leroy.com 

   
Courchevel : Le Kilimandjaro 
 
C'est le douzième 4 étoiles de la station reine des Trois Vallées. Preuve que Courchevel est bien le sommet du luxe en montagne. Sur la route de l'altiport, regardant la montagne et les forêts de la Vanoise, le Kilimandjaro déploie son élégante architecture de pierre et bois. Un concept novateur associé à une décoration qui joue l'élégance discrète, il n'en fallait pas plus pour que ce resort devienne la coqueluche des amateurs de confort cosy. Le Kilimandjaro est en effet conçu comme un ensemble de onze chalets traditionnels qui offrent des chambres et des suites. Trois chalets, le Mélèze, le Nordmann et le Sequoia peuvent être réservés en exclusivité. Quatre chambres pour le premier, quatre suites pour le deuxième et deux suites et trois chambres pour le troisième...Bois ancien et tissus aux teintes douces pour les parties communes qui sont illuminées par une somptueuse piscine (la plus grande de Courchevel). Le restaurant "Le Cœur d'or" qui multiplie les petites salles à l'ancienne sur trois niveaux est déjà la dernière adresse qu'on se communique à Courchevel. Terrasse-soleil au déjeuner et confort romantique le soir avec un service d'une gentillesse rare. 
 
Chambre double en demi-penion pour 2 personnes à partir de 690 euros.
Rens. 04 79 01 46 46
www.hotelkilimandjaro.com  
  
  
Méribel : Le Grand Cœur 
 
Voici un hôtel qui porte bien son nom. Même s'il est sensiblement plus jeune que la station qui célèbre son soixante-dixième anniversaire en 2008, Le Grand Cœur peut légitimement  revendiquer la paternité du luxe et du raffinement à Méribel. Son appartenance à la chaîne des Relais & Châteaux depuis tout juste quarante ans en est une confirmation éclatante. Tout comme sa fréquentation par une clientèle d'habitués venus de tous les coins de la planète. Dans les salons, autour de la cheminée, au bar ou sagement attablés au restaurant, des hommes et femmes de lettres réputés côtoient des familles sud-américaines, la jet set voisine avec le monde des affaires et de la politique. En toute quiétude et discrétion. Ici, pas de frime. Les représentants des plus grandes fortunes d'Europe passent leurs vacances en gros pulls et pantalons de velours, comme les autres clients. Car on ne vient pas au Grand Cœur pour se faire voir mais pour en apprécier les attraits : situation exceptionnelle "skis aux pieds", décor chaleureux, cuisine savoureuse et surtout accueil personnalisé.  
Depuis dix ans, ce sommet de l'art de vivre en montagne est mené avec brio par un couple d'hôteliers de talent : Marielle et Edouard Ruchti. Efficaces et souriants, toujours prévenants, ils contribuent à créer dans leur établissement une atmosphère de convivialité raffinée. A l'heure où les hôtes installés dans les profonds fauteuils du bar se retrouvent pour l'apéritif, Marielle passe de groupe en groupe, échangeant des mots aimables avec chacun, prenant des nouvelles des enfants, des amis...Car le Grand Cœur est un peu comme ces maisons de famille où les membres les plus éloignés se réunissent une ou deux fois l'an et partagent, l'espace d'un séjour, des moments qui seront autant de souvenirs.  
La cinquantaine de chambres est à l'image du lieu : cosy, spacieuses, habillées de boiseries blondes et de tissus clairs. Le top, ce sont ces appartements dotés de cheminée et dont les baies vitrées ouvrent sur les sommets, plein sud. 
 
Chambre double à partir de 200 euros. Rens. 04 79 08 60 03
www.legrandcoeur.com 
    
  


 

Février 2008
Par Christian-Luc PARISON