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A Heidelberg, la poésie est un art de vivre

C'est pour tous les observateurs, la ville allemande numéro un en terme de qualité de vie. Foyer de la culture allemande, Heidelberg est justement fière de ses six siècles de tradition universitaire. Elle associe une vocation d'accueil à l'image d'un romantisme bon vivant.
Suivre les habitués le long du Chemin des Philosophes

De toutes les villes historiques d'Allemagne, Heidelberg est certainement la plus romantique. Exemple parfait d'harmonie entre une cité et son environnement, elle a su conserver le charme de ses vieilles pierres sans pour autant adopter le caractère figé des villes-musées. On vit aujourd'hui, et plutôt bien, dans ce cadre idéal dont chaque élément semble conçu pour combler le regard.
Avant de flâner dans les rues pavées de la vieille ville, vous suivrez les habitués le long du Chemin des Philosophes. Ce sentier parfumé qui escalade les pentes de la rive opposée du Neckar offre la plus belle vue sur Heidelberg. De là-haut, l'ocre profond des ruines du château contraste superbement avec les variétés de verts des forêts de l'Odenwald qui dominent la ville.
A Heidelberg, le Neckar s'offre une première courbe paresseuse au sortir de la vallée encaissée qui l'a conduit jusque là à travers un paysage de vignobles escarpés. Après la ville rouge et ses édifices magnifiquement restaurés, s'étend la plaine rhénane avec ses vastes agglomérations. Une autre Allemagne...

Il suffit de passer le pont...

Pour entrer dans la ville, il suffit de passer le Vieux Pont et son portail de pierre, le Brückentor, dont les deux tours rondes ont servi de prison au Moyen-Age. Les étudiants qui déambulent par petits groupes dans la rue principale réservée aux piétons, perpétuent la tradition. Ils ont soufflé, en 1986, les 600 bougies d'anniversaire de leur Université et continuent à arborer fièrement les insignes de leurs "Fraternités" respectives : petits bérets ronds et écharpes bicolores.
Chaque année, les nouveaux essaient de décrocher un diplôme très envié : le Kneipenschein, une distinction attribuée à ceux qui parviennent à boire une chope de bière dans chaque Kneipe (bistrot) de la ville. Cela demande un entraînement quotidien et explique l'atmosphère de fête qui règne le soir dans les plus célèbres cafés d'étudiants : Schnookeloch, Zeppl'n, Zum Roten Ochsen...

Une ville des arts

Ville de tradition, ville de science et de savoir, Heidelberg est aussi une ville des arts. Les ruines admirables du vieux château qui fut la résidence des Electeurs Palatins racontent à travers leur architecture, plusieurs siècles d'histoire allemande, du Gothique à la Renaissance. Les Romantiques du XIXème siècle ont trouvé là l'atmosphère fantastique en accord avec leur sensibilité exacerbée. C'est aujourd'hui le haut lieu des sons et lumières et des soirées musicales d'été.
Le Musée du Palatinat, avec le retable des Douze Apôtres sculpté par Riemenschneider, la bibliothèque de l'Université Ruprecht Carl, avec ses deux millions de volumes et sa collection de vieux manuscrits allemands, l'ancienne pharmacie, l'église Saint-Pierre : les buts de visite ne manquent pas.
Pour le pittoresque et l'anecdote, il faut voir le tonneau géant installé dans les caves du château (relié à la salle des fêtes, il débitait 2000 litres de vin par jour) et le Karzer. Sur les murs de ce cachot où les étudiants chahuteurs étaient enfermés au pain sec et à l'eau, des peintures et des graffiti témoignent de certaines détentions mémorables.

Une petite ville, mais une grande cité

Ses dimensions réduites font de Heidelberg une cité que l'on apprécie à pied. Le nez en l'air pour mieux admirer les façades baroques et pour dénicher, au-dessus d'un porche, l'inscription qui invitera à découvrir l'un des mille lieux où la petite histoire a croisé la grande. Au palais Morass, par exemple. Avant d'être transformé en Musée du Palatinat, la belle demeure du chirurgien Josef von Chelius a, un soir, vibré aux accents d'une sonate de Chopin. Pour remercier son hôte qui l'avait soigné en réussissant une délicate opération de la main, le compositeur était venu lui offrir un concert privé.
Difficile d'échapper au charme de Heidelberg, à l'atmosphère joyeuse de ses tavernes, à l'architecture triomphante de ses façades, aux instants magiques d'une promenade en bateau sur le Neckar. Il y a deux siècles, Goethe écrivait "la ville et ses environs ont quelque chose d'idéal".
C'est encore vrai aujourd'hui.
Septembre 2004
Par Christian-Luc PARISON
Nos bonnes adresses

Hôtel

  • Die Hirschgasse
    Hirschgasse 3.
    Tél. 00/49 6221 454 0.
    www.hirschgasse.de
    Une demeure de tradition qui affiche fièrement
    cinq siècles d'existence sous ses poutres de chêne.
    Ambiance très cosy dans les chambres habillées
    de tissus Laura Ashley.

    Restaurants

  • Zum Roten Ochsen
    Haupstrasse 217.
    Tél. 00/49 62 21 2 09 77.
    www.roterochsen.de
    Depuis six générations, la famille Spengel règne sur cette auberge
    qui fait partie des adresses préférées des étudiants. Env. 30 euros.

  • Rossi
    Rohrbachergasse, 4.
    Tél. 00/49 62 21 97 460.
    www.caferossi.de
    Une brasserie traditionnelle joliment décorée avec terrasse extérieure. Cuisine soignée. Env. 30 euros.

    Bon plan

    La carte HeidelbergCard proposée aux touristes pour 10 euros donne accès, pendant 2 jours, aux transports en commun (bus, tram et funiculaire).
    Elle permet d'entrer dans les 12 musées de la ville et au château.
    Une visite guidée de la ville est également offerte.
    Pour les familles : le 24 Stunden-Ticket. Transports en communs illimités pour 5 personnes pendant 24 heures. 5,1 euros.

    Disponibles à l'Office de tourisme de la gare, Willy Brand Platz 1. Tél 00/49 6221 194 33.

    Renseignements complémentaires :
  • Office national Allemand du Tourisme  21, Rue Leblanc 75015 Paris (Fermé au public)

    Fax : 01 40 20 17 00
    Tél. 01 40 20 01 88 et www.allemagne-tourisme.com