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Jan Fabre : La controverse est au Louvre

Dessinateur, sculpteur, plasticien, chorégraphe ou encore vidéaste, on peut dire que Jan Fabre a plus d'une corde à son arc. Ce quinquagénaire flamand exprime ses idées, qu'elles plaisent ou non. Prodige ou imposteur, quoi qu'on en pense, Jan Fabre ne laisse personne indifférent. Son exposition, "L'ange de la métamorphose", au Musée duLouvre du 11 avril au 7 juillet, fait beaucoup parler d'elle.

Un artiste décalé dont la réputation n'est plus à faire


 


L'esprit de Jan Fabre est assurément particulier voire provocateur. Sa plus grande source d'inspiration lui vient... des scarabées ! Il utilise les carapaces de ces coléoptères comme matière première de nombre de ses œuvres. On adhère ou on déteste... Mystérieuses silhouettes d'anges fabriquées à partir d'ossements humains, têtes de chouettes empaillées, dessins au stylo-bille bleu, toiles portant la trace de son sang et de son sperme... Autant de créations rendant compte de l'inspiration du maître qu'il trouve dans la notion de métamorphose ou du passage de la vie à la mort, thèmes qui l'obsèdent.


Il n'empêche que cette énigmatique conception de l'Art fascine. Ancien étudiant de l'Ecole des Arts Décoratifs et de l'Académie Royale des Beaux-Arts d'Anvers, il a séduit plus d'une personnalité, dont la reine Paola de Belgique, conquise par le revêtement utilisé par l'artiste pour la Salle des Glaces du Palais Royal de Bruxelles. Grâce aux 1,4 million de carapaces de scarabées recouvrant le plafond de ce musée datant du XIXème siècle, l'art contemporain est désormais partie intégrante du patrimoine belge. Cet art de la nouvelle vague flamande des années 1980 a su se faire une place sur la scène contemporaine et côtoie la tradition avec brio.


Une invitation au dialogue


 


Aujourd'hui, Jan Fabre tente de relier son univers avec les grandes thématiques des collections du musée du Louvre :  lamort et la résurrection, les vanités, le sacrifice, l'argent, la folie, le carnaval, la bataille ou encore l'atelier. Une trentaine d'oeuvres, dessins, sculptures, installations, vidéos et films de performance viennent ainsi rythmer le parcours "dramaturgique mental" imaginé par l'artiste. Autant de créations qui côtoient les chefs-d'oeuvre classiques de Rogier van der Weyden, Jérôme Bosch, Quentin Metsys, Rembrandt ou encore Rubens, avec lesquels elles dialoguent afin d' être redécouvertes par les visiteurs. Dialogue avec l'artiste également puisque Jan Fabre sera invité à nous faire partager sa vision du monde au cours de nombreux échanges prévus pendant la durée de l'exposition.






 

Mai 2008

Photos :
1-Bruges 3004 (Ange en os), 2002
Prêt de la collection Mamac, Nice
Photo Attilio Maranzano
Crédit photo : Angelo, Adagp, 2008.

2-Autoportrait en plus grand ver du monde, 2008
Collection de l'artiste
Photo Attilio Maranzano
Crédit photo : Angelo , Adagp 2008.

L'Ange de la métamorphose
Musée du Louvre
Tous les jours de 9h à 18h sauf le mardi et le jeudi.
Noctures mercredi et vendredi jusqu'à 22h.
Prix : 9 € ; 6 € après 18h le mercredi et le vendredi.
T : O1 40 20 53 17