La Polynésie, un avant-goût de paradis (1ère partie)
Perdue au milieu du Pacifique, la Polynésie française, à 17.000 km de l’hexagone, reste un fantasme et un mythe à elle seule. Composée d’un chapelet de 118 îles et atolls, cette ribambelle de confettis, ne représente que le sommet de volcans endormis au fond de l’océan. Maeva ("bienvenue" en polynésien) au royaume des sens en compagnie des hôtels Starwood. Luxe-magazine vous présente en deux volets ces îles paradisiaques.
Première partie : Papeete et Moorea.
Première partie : Papeete et Moorea.
Papeete, la mal-aimée
Nulle part ailleurs ne se mérite mieux qu’ici le terme de paradis et de douceur de vivre. Car toute la magie des îles vous attend au fil des atolls. Première rencontre : Papeete.
Au premier abord, la capitale peut décevoir. Faite de bric et de broc, entre cabanes, ravissantes maisons coloniales et architecture approximative, elle n’éblouit pas.
Mais elle mérite d’être mieux connue. Avec ses montagnes dont la plus haute culmine à 2241 mètres (le mont Orohena), sa côté escarpée avec de longues bandes de sable noir d’origine basaltique, la vallée de la Punaruu, le musée de Tahiti, le Maraea Arahurahu, ancien lieu de culte sacré et sur la côte Est le Trou du Souffleur, elle présente un visage particulier, célébré par Paul Gauguin, Alain Gerbault, Victor Segalen et tant d’autres.
Goûter, sentir, regarder
Reste le quartier du marché. Cette immense halle de 8000 m² reconstruite en 1987 (la première datait de 1927) grouille de marchands gouailleurs et exhale des senteurs florales capiteuses. Ici c’est un pur bonheur pour l’ouïe et la vue. Les étals débordent de fruits et légumes : bananes à cuire, papayes, mangues, arbre à pain, pommes étoiles,taro (tubercule), manioc,patate douce, légumes chinois, pamplemousses sucrés, et surtout le monoï, cette huile de coco et de fleurs de tiaré qu’il faut acheter.
Il faut goûter au Firi Firi, un beignet au lait de coco, essayer la sauce de Miti hue, du lait de coco fermenté avec de l’ail et du sel ou le Mitifafaru, de l’eau de mer marinée avec des déchets de poisson et de chevrette. Très particulier !
Une visite s’impose également chez Robert Wan, un producteur célèbre pour ses perles depuis 35 ans et ses produits de beauté, à base de perles. Ses boutiques de bijoux méritent le détour.
Moorea, une île jardin
Après avoir arpenté Papeete et fait le tour de l‘île, direction Moorea par le ferry. Massif volcanique de 135 km², elle fait partie de l’archipel des Iles de la Société. Depuis le pont du bateau, la silhouette accidentée de Moorea, peint sur un ciel de feu le tracé indécis de ses sommets. Entre la baie d’Opu Nohu et celle de Cook, quelques bungalows soulignent de brun le vert intense de ces géants volcaniques. Bienvenue au Sheraton Moorea. Se retrouver sur des farés sur pilotis, face au lagon transparent, reste un rêve. Hôtel bien placé pour partir à la découverte de l’île. Sans ostentation, et d’un style plutôt classique, il n’est pas prétentieux et se prête joliment à la découverte de l’île pour une nuit ou deux.
Après une courte nuit, décalage horaire oblige, au Sheraton, bercé par le clapotis sous le bungalow sur pilotis, Moorea se doit d’être visitée. Mais tout d’abord ne rien faire, se laisser envahir par cette douceur et langueur unique dans les îles. Puis seulement après, partir à la rencontre de la mystérieuse. Découvrir l’intérieur des terres avec un 4x4.
Une île préservée et luxuriante
La route qui ceinture Moorea est frangée de bananiers, cocotiers et arbres à pain décoiffés par le mara’amu « le vent tropical ». Cette île jardin est semé d’hibiscus, lauriers-roses et manguiers. Des fragrances de vanille, fleurs de tiaré, et herbe mouillée, se mêlent aux effluves de monoï. Goûtez à pleine bouche la saveur d’un pamplemousse fraîchement cueilli de l’arbre. Savourez une banane ou un citron vert. Extasiez vous devant le spectacle végétal qui s’offre à vous, avec ses plantations de bananier, ses champs de fleurs de « rosegingembre» ou «rose porcelaine ». Restez pantois devant la vue exceptionnelle sur les baies de Cook et d’Opu nohu. En arrière-plan, le Mont Rotui, « la montagne sacrée » semble veiller avec bienveillance sur ses habitants. Mais surtout ne pas y laisser son âme.
Ensuite prendre un catamaran, le Margouillat, celui de Jean-Marie et de Tahiri, avec cette gentillesse légendaire qui caractérise les polynésiens, reste une inoubliable invitation à la découverte de l’île. Se baigner parmi les tikis sculptés par un polynésien en quête de reconnaissance, se trouver nez à nez avec un empereur ou un papillon jaune et caboter sous les chauds alizés, avec au loin la ligne blanche du récif qui empêche le bleu du ciel de se confondre avec celui de la mer. Un plaisir qui n’existe que sous ces cieux si cléments et si doux.
Moorea appelle le rêve, la tranquillité.
Octobre 2008
Par Katya PELLEGRINO