La Callas et Swarovski : Histoire d'une légende
Après les quelques 4 millions de visiteurs réunis à Parme, Tokyo, New York, Berlin, Prague, Barcelone, etc., "Maria Callas et Swarovski : Bijoux de scène" débarque, à l'occasion des 50 ans du premier récital de La Divine dans la Ville Lumière, à Paris. L'occasion de découvrir les bijoux ayant participé à l'édification du mythe de La Callas. Mémorable.
Une histoire de superstition ?
Si La Callas n'avait point arboré une couronne ornée de cristal Swarovski lors de sa toute première prestation à Vérone en 1947, peut-être la face du monde lyrique en eût-elle été changée ? Car, Maria Callas en était intimement persuadée, les bijoux en cristal que lui confectionnait alors l'Atelier milanais Marangoni participaient pour beaucoup à son magnétisme scénique en venant sublimer sa voix fauve et sensuelle. De là à parier que les perles drapées (dans I Puritani), les couronnes de lauriers dorées (dans Norma) et autres ras-de-cou ornés de cristaux rouge rubis ont été partie prenante du succès de la Prima Donna Assoluta, il n'y a qu'un pas qu'ont franchi assez logiquement La Callas et Marangoni. Pour chacune de ses représentations, la cantatrice enfermait donc consciencieusement les créations dans le coffre de sa limousine, certaine qu'elle était de leur impact sur son succès et sur la construction de sa légende.
Il y a donc quelque chose de profondément émouvant à découvrir, à l'aune des pièces exposées, l'histoire, tout simplement humaine, d'une superstition d'artiste évidemment rongée par le doute, mais si vite rejointe par l'édification d'un mythe. Car les bijoux de scène de l'atelier milanais son devenu à ce point indissociables de la Soprano que l'on ne peut nier qu'ils aient participé pour beaucoup à la sacralisation des personnages et, plus généralement, au renouvellement de l'art lyrique. On comprend mieux pourquoi l'exposition itinérante est parvenue à remporter un tel engouement critique et populaire aux quatre coins de la planète. Verdict en France dans quelques semaines.
Novembre 2008