7 kilos de merveilles...
La superbe collection de vases anciens couchée sur la spectaculaire collection de planches du dernier livre des éditions Taschen ne pèse que 7 kilos ! Mais quelles merveilles....
La Collection des Antiquités du Cabinet de Sir William Hamilton peut-être considérée comme l'une des plus luxueuses publications du XVIIIème siècle.
Jusqu'à cette judicieuse réédition trilingue (français-anglais-allemand), on n'en trouvait, à prix d'or, que de rares fragments éparpillés chez les antiquaires et bouquinistes. Elle est désormais accessible au prix de 150 euros seulement.
La Collection des Antiquités du Cabinet de Sir William Hamilton peut-être considérée comme l'une des plus luxueuses publications du XVIIIème siècle.
Jusqu'à cette judicieuse réédition trilingue (français-anglais-allemand), on n'en trouvait, à prix d'or, que de rares fragments éparpillés chez les antiquaires et bouquinistes. Elle est désormais accessible au prix de 150 euros seulement.
Un grand livre pour de petits détails
Cette étonnante compilation de planches, forme un volume de 31 x 7x 46 cm et illustre une superbe collection de vases anciens.
Grâce à ce format l'édition retrouve sa force et résiste utilement au numérique : la qualité des détails est indéniablement plus grande. Certes il faut un lutrin, mais quel plaisir de se plonger au coeur des détails. C'est souvent là que se trouve le secret de l'oeuvre d'Art.
"Le petit pan de mur jaune" que Proust aimait par dessus tout dans la "Vue de Delft" de Vermeer et d'où il a tiré une si profonde réflexion, ou encore les secrets que l'historien d'Art Daniel Arasse révélait dans dans Le détail - pour une histoire rapprochée de la peinture en témoignent.
Mais pour cela il faut "posséder" l'oeuvre d'art et avoir le temps de la regarder et regarder encore... Rien de tel qu'une reproduction fidèle si vous n'êtes pas conservateur de musée ou riche et chanceux propriétaire d'une pièce unique...
Une belle histoire qu'aurait pu tourner Stanley Kubrick
...Comme Sir William Hamilton (1730-1803), diplomate et collectionneur britannique. Ministre plénipotentiaire de l'ambassade britannique de Naples, pendant 37 ans, Sir William développa un vif intérêt à la fois pour les antiquités et la vulcanologie, ce qui l'amena d'une part à étudier les fouilles de Pompéi et d'Herculanum et d'autre part à publier le premier essai scientifique sur le Vésuve. Lors de son séjour à Naples, il réunit la plus belle collection de vases anciens de son époque, qu'il vendit en 1772 au British Museum de Londres.
Avant que ces objets inestimables ne fussent envoyés en Angleterre, d'Hancarville fut chargé d'établir une documentation écrite et iconographique sur ces vases. Il faut s'arrêter un instant sur le personnage, second membre de cet étrange couple éditeur. Entre le Barry Lindon de Thackeray, et ses contemporains Beaumarchais, Cagliostro ou Casanova, d'Hancarville comme le dit Sebastian Schütze dans la présentation du livre, "est une des figures les plus hautes en couleur du XVIIIème siècle", qui comme chacun sait n'en manquait pas.
Ce fils de drapier, né en 1719 est "extraordinairement doué, dévoré d'ambition et peu embarassé de scrupules" estime Sebastian Schütze. Ce n'est pas ici le lieu de faire la biographie de ce personnage de roman, autoproclamé baron d'Hancarville, mais il faut savoir savoir cependant qu'après une courte carrière militaire il parcourut les grandes et petites cours d'Europe, du Portugal à l'Allemagne et de France en Italie, en nourrissant l'ambition d'être considéré comme un des grands antiquaires de son époque, mais en fuyant surtout maris jaloux et créanciers...
Jamais encore des vases anciens n'avaient été présentés avec autant de détails et de magnificence
Lorqu'il arrive à Naples, son charme d'homme du monde et ses connaissances - Sebastian Schütze rappelle qu'il avait "assimilé les recherches contemporaines sur l'antiquité d'une manière étonnamment exhaustive et qu'il parvint ainsi régulièrement à des découvertes étonnantes" - séduisent Sir William Hamilton qui lui confie la charge d'établir une documentation écrite et iconographique de sa collection.
Naples étaient devenue, à juste titre après la découverte des villes enfouies par le Vésuve, une étape incontournable du "grand Tour" des érudits et des "personnes de qualité".
Sir William avait fait preuve dans ses recherches d'un flair étonnant. Jamais encore des vases anciens n'avaient été présentés avec autant de détails et de magnificence. Le célèbre catalogue fut publié en quatre volumes, après bien des tribulations : d'Hancarville fut notamment contraint de s'enfuir à Florence soupçonné qu'il était d'avoir publié aussi un "Monumens de la vie privée des douze césars, suivi du monumens du culte decret des dames romaines, d'après une suite de pierres gravées sous leur règne", une petite récollection pornographique qui a trouvé sa place dans l'Enfer de quelques bibliothèques...
Mais Hamilton est tenace et réussit à poursuivre avec son "baron" la publication de ces somptueuses planches, réalisées par les meilleurs artistes italiens. L'ouvrage va d'emblée trouver un accueil plus que favorable en Europe et avoir une influence considérable sur les arts.
L'Edition Taschen a été tirée d'un magnifique exemplaire emprunté à la bibliothèque de la duchesse Anna Amalia de Weimar pour une reproduction la plus fidèle possible, afin que le lecteur puisse avoir accès à la même qualité d'image qui fit naître le goût classique en Grande-Bretagne puis en Europe, et qui servit de modèle à des manufactures de porcelaine telles que Wedgwood.
Cette étonnante compilation de planches, forme un volume de 31 x 7x 46 cm et illustre une superbe collection de vases anciens.
Grâce à ce format l'édition retrouve sa force et résiste utilement au numérique : la qualité des détails est indéniablement plus grande. Certes il faut un lutrin, mais quel plaisir de se plonger au coeur des détails. C'est souvent là que se trouve le secret de l'oeuvre d'Art.
"Le petit pan de mur jaune" que Proust aimait par dessus tout dans la "Vue de Delft" de Vermeer et d'où il a tiré une si profonde réflexion, ou encore les secrets que l'historien d'Art Daniel Arasse révélait dans dans Le détail - pour une histoire rapprochée de la peinture en témoignent.
Mais pour cela il faut "posséder" l'oeuvre d'art et avoir le temps de la regarder et regarder encore... Rien de tel qu'une reproduction fidèle si vous n'êtes pas conservateur de musée ou riche et chanceux propriétaire d'une pièce unique...
Une belle histoire qu'aurait pu tourner Stanley Kubrick
...Comme Sir William Hamilton (1730-1803), diplomate et collectionneur britannique. Ministre plénipotentiaire de l'ambassade britannique de Naples, pendant 37 ans, Sir William développa un vif intérêt à la fois pour les antiquités et la vulcanologie, ce qui l'amena d'une part à étudier les fouilles de Pompéi et d'Herculanum et d'autre part à publier le premier essai scientifique sur le Vésuve. Lors de son séjour à Naples, il réunit la plus belle collection de vases anciens de son époque, qu'il vendit en 1772 au British Museum de Londres.
Avant que ces objets inestimables ne fussent envoyés en Angleterre, d'Hancarville fut chargé d'établir une documentation écrite et iconographique sur ces vases. Il faut s'arrêter un instant sur le personnage, second membre de cet étrange couple éditeur. Entre le Barry Lindon de Thackeray, et ses contemporains Beaumarchais, Cagliostro ou Casanova, d'Hancarville comme le dit Sebastian Schütze dans la présentation du livre, "est une des figures les plus hautes en couleur du XVIIIème siècle", qui comme chacun sait n'en manquait pas.
Ce fils de drapier, né en 1719 est "extraordinairement doué, dévoré d'ambition et peu embarassé de scrupules" estime Sebastian Schütze. Ce n'est pas ici le lieu de faire la biographie de ce personnage de roman, autoproclamé baron d'Hancarville, mais il faut savoir savoir cependant qu'après une courte carrière militaire il parcourut les grandes et petites cours d'Europe, du Portugal à l'Allemagne et de France en Italie, en nourrissant l'ambition d'être considéré comme un des grands antiquaires de son époque, mais en fuyant surtout maris jaloux et créanciers...
Jamais encore des vases anciens n'avaient été présentés avec autant de détails et de magnificence
Lorqu'il arrive à Naples, son charme d'homme du monde et ses connaissances - Sebastian Schütze rappelle qu'il avait "assimilé les recherches contemporaines sur l'antiquité d'une manière étonnamment exhaustive et qu'il parvint ainsi régulièrement à des découvertes étonnantes" - séduisent Sir William Hamilton qui lui confie la charge d'établir une documentation écrite et iconographique de sa collection.
Naples étaient devenue, à juste titre après la découverte des villes enfouies par le Vésuve, une étape incontournable du "grand Tour" des érudits et des "personnes de qualité".
Sir William avait fait preuve dans ses recherches d'un flair étonnant. Jamais encore des vases anciens n'avaient été présentés avec autant de détails et de magnificence. Le célèbre catalogue fut publié en quatre volumes, après bien des tribulations : d'Hancarville fut notamment contraint de s'enfuir à Florence soupçonné qu'il était d'avoir publié aussi un "Monumens de la vie privée des douze césars, suivi du monumens du culte decret des dames romaines, d'après une suite de pierres gravées sous leur règne", une petite récollection pornographique qui a trouvé sa place dans l'Enfer de quelques bibliothèques...
Mais Hamilton est tenace et réussit à poursuivre avec son "baron" la publication de ces somptueuses planches, réalisées par les meilleurs artistes italiens. L'ouvrage va d'emblée trouver un accueil plus que favorable en Europe et avoir une influence considérable sur les arts.
L'Edition Taschen a été tirée d'un magnifique exemplaire emprunté à la bibliothèque de la duchesse Anna Amalia de Weimar pour une reproduction la plus fidèle possible, afin que le lecteur puisse avoir accès à la même qualité d'image qui fit naître le goût classique en Grande-Bretagne puis en Europe, et qui servit de modèle à des manufactures de porcelaine telles que Wedgwood.
Octobre 2004
Par Yves CALMEJANE