Boston, la ville la plus européenne des Etats Unis
Un vol d’oiseau de France
6h45 de vol et 6 heures de moins en décalage horaire nous séparent de Boston en partant de France. Un vol d’oiseau me direz-vous, qui mérite sans façon d’être tenté.
Le touriste risque d’être sous le charme de cette métropole qui préserve avec amour ses traditions et nous plonge au cœur de ses racines.
En arrivant, surtout ne pas s’allonger, mais profiter du décalage pour humer l’air de la ville et commencer à se l’approprier. Vite défaire ses valises au Liberty Hôtel, un établissement original et contemporain (LeadingHôtel of the World), qui fut une prison jusqu’en 1990, remarquablement situé au pied de Beacon Hill, CharlesStreet (rue des antiquaires ) et de Charles River. Autre facette innovante de cet hôtel : sa décoration.
Oubliées les recettes traditionnelles, place aux codes du design le plus actuel.
Chambres très confortables, au décor contemporain, sans chichis et surtout de grandes baies du sol au plafond, permettent de plonger le regard dans la ville.
Beacon Hill
La première prise de contact pour les romantiques qui veulent humer l’air du temps se fera à Beacon Hill. A l’origine, ce quartier fondé par de vieilles familles d’armateurs fut ensuite investi par les intellectuels, surnommés les « Brahmins ». Flânez le long des ruelles ombragées et pentues bordées de maisons géorgiennes en brique rouge ourlées de balcons en fer forgé et de réverbères encore allumés au gaz. Ce quartier cossu s’enorgueillit également d’une rue nommée Charles Street, véritable petit joyau recelant nombre d’antiquaires, d’échoppes à petits carreaux surmontés d’enseignes en métal martelé et de petites épiceries traditionnelles qui n’ont pas été chassées par les grands magasins.
Sur Beacon street, vous respirerez à pleins poumons grâce à son parc, Boston Common. C’est d’ailleurs dans cette rue que se situe le Massachusetts State House de style néo classique construit pas l’architecte de l’époque Charles Bulfinch.
De là vous continuerez sur le centre historique de Boston avec son célèbre Faneuil Market Place Hall.
Faneuil Hall : le souffle de l’indépendance
Faneuil Hall fut édifié en 1742 par un français huguenot, Peter Faneuil, et faisait office de marché et de salle de réunion. Considéré comme le « Berceau de la Liberté », il a été le lieu historique de la révolte des colons contre l’Angleterre qui prononcèrent leur discours en faveur de la liberté. Totalement rénové en 1806, il abrite aujourd’hui une salle de conseil qui a accueilli, entre autres, John Fitzgerald Kennedy.
N’oubliez pas que Boston est le bastion des Kennedy et que de nombreux lieux rendent hommage à cette grande famille catholique.
Le nouveau Faneuil Hall comprend aujourd’hui le Quincy Market, (un marché couvert). Profitez-en pour grignoter sur le pouce, vous y trouverez toutes les cuisines du monde. Je vous suggère de goûter surtout à la spécialité locale, le homard, ou encore la fameuse Clam Chowder, une soupe à base de pommes de terre et de fruits de mer, cuite dans le lait.
Back Bay, le bastion des élégantes
Après une bonne nuit de repos bien méritée, vous pourrez dîner à l’hôtel, au restaurant Clink qui sert une cuisine très européenne dans un décor épuré et une vue plongeante sur Charles river. Au menu, carpaccio de bœuf, poulet au grain de ferme, que je vous recommande, ou le poisson de saison. Les tarifs sont raisonnables et vous serez à pied d’œuvre.
Le lendemain, vous vous lèverez tôt, décalage horaire oblige. Au programme, Back Bay et son quartier cossu et riche ainsi que le décrivait Henry James en 1909, resté un bastion de la bourgeoisie. Ses avenues, copiées sur le modèle haussmannien, alignent boutiques haut de gamme et grandes marques internationales. Les Newbury Street et CommonwealthAvenue connues des élégantes sont de véritables hommages à l’ère Victorienne, conçues toujours par le même architecte de l’époque, Charles Bulfinch.
Pour le shopping, le Prudential Center comblera vos besoins. Entre marques de luxe et créateurs locaux, vous trouverez votre bonheur.
Un peu plus loin, non loin de Copley Square, n’hésitez pas à entrer à la Boston Library Public un autre monument de la ville qui ressemble au style de la bibliothèque Sainte Geneviève située dans le quartier Latin à Paris. Et pour cause, ses architectes Mckim et White s’en sont fortement inspirés !
North End : une atmosphère italienne
Autre quartier, autre atmosphère. A l’époque coloniale, le North End était surnommé et connu comme l’Islande du Nord de Boston. Puis en 1815, les irlandais poussés par la famine, sur les rivages du Nouveau Monde, s’établirent dans ce quartier. Témoin de cette époque, face à la statue en bronze de Paul Revere, (héros de la révolte contre les anglais) s’érige la plus ancienne église de Boston, « the Old North Church, qui a vu célébrer le baptême et les obsèques de Rose Fitzgerald Kennedy.
Aujourd’hui c’est au tour des italiens d’avoir investi ce quartier qui résonne joyeusement d’invectives italiennes et l’on voit fleurir sur la Hanover Street ou la Salem street, restaurants et boutiques typiques, essayant d’attirer le regard des touristes.
Ici l’Italie a repris ses droits et certaines épiceries ont conservé un petit air des années 50, affichant leurs produits locaux.
Le port et le South End
Poussez jusqu’à Battery Warf, sur les quais, et essayez le restaurant Sensing de Guy Martin, qui a pris place au sein du nouvel hôtel Fairmont, un établissement aux allures contemporaines, donnant sur Charles River.
Cuisine légère et aérienne, presque féminine pourrait-on dire, les tarifs sont doux (entre 9 et 30 $, soit 6 € à 20 €) et le chef nous offre un bel éventail de son talent.
A un jet de pierre, visiter l’Aquarium, avec ses 20.000 espèces. Musée intéressant surtout avec des enfants. Et un peu plus loin, si vos pieds vous le permettent encore, poussez jusqu'au Institute of Contemporay Art, (ICA) dont la façade totalement vitrée offre une vue imprenable sur le port.
Pour finir avant de partir, prenez un taxi et baladez vous dans le South End. Quartier plutôt hispano américain et gay qui ressemble un peu à notre marais et rassemble une multitude de boutiques, créateurs et restaurants. Ce lieu a été totalement réhabilité et mérite une visite. Le soir, beaucoup d’animation dans les rues.
Enfin, votre visite ne serait pas complète si vous ne vous évadiez pour une journée dans les Berkshires, l’Amérique de Norman Rockwell, à moins de deux heures de Boston. Célèbre illustrateur, qui plus d’un demi-siècle durant, a croqué pour le Sundays Morning, les « gens heureux » ! Allez vous perdre dans ce paradis pour gens stressés, aux paysages verdoyants, aux lacs poissonneux et aux villages à taille humaine (Sotckbridge, Lenox, Great Barrington,Richmond …)
L’envie de s’y installer vous effleurera l’espace d’ un instant, mais la perspective des 60 cm de neige pendant l’hiver vous rendra toute la raison !