Dolce Vita à la Rosière
La Rosière se cache …
Elle se cache, surplombant la vallée de la Tarentaise, loin des stations stars. La discrète, nichée à 1850 mètres au cœur d’une forêt d’épicéas, bénéficie d’un enneigement maximal. Unique station des Alpes du Nord jouxtant la frontière italienne, elle permet tous les marivaudages… avec le soleil.
Entres légendes et Histoire
L’histoire européenne est inscrite dans ces monts. Il faut aller la quérir skis au pied, lors d’une longue ballade. Premier vestige : le fort de La Redoute Ruinée édifié en 1890, situé au col de la Traversette, qui surplombe stratégiquement les versants italiens et Français, haut lieu de la bataille des Alpes en 1940.
Un peu plus bas, le col du Petit Saint Bernard frôle la frontière. On raconte que le carthaginois Hannibal et ses 37 éléphants y serait passé en 218 avant Jésus Christ, qu’en 45 avant notre ère, Jules César aurait fait tracer une voie, empruntée jusqu’en 1858 date de la construction de l’actuelle route.
En contrebas se trouve l’hospice Saint Bernard qui a donné son nom au col du « Petit Saint Bernard ». Là, pendant 10 siècles, les moines ont accueilli marchands, pèlerins, soldats. Les gros chiens éponymes gardaient le monastère des pillards, nombreux en hiver. Ils furent plus tard employés à retrouver les pèlerins égarés dans le brouillard, ou les victimes des avalanches. Le petit tonneau de rhum en revanche n’a jamais existé. Sauf dans l’imaginaire de voyageurs transis de froid. Justement il faut songer à se réchauffer.
Dolce Vita et gastronomie italienne
Premier arrêt en Italie : boire un « café arrangé » et…très alcoolisé. Il faut ensuite se laisser glisser au fil des pistes, belles et accessibles, admirer le style parfait des italiens rencontrés et chercher à mi-chemin de la piste N°7, le très discret «Lo Riondet », une belle maison de bois et pierres. Ici on accueille les skieurs affamés depuis 30 ans. Une affaire familiale. La Mama, gironde blonde aux yeux bleus pétillants, prétend qu’on la séquestre dans la cuisine au début de la saison pour ne l’en laisser sortir qu’au printemps. Tant mieux. Il faut goûter ses pâtes au gibier, chamois en l’occurrence, le plateau de charcuteries accompagnées de vins locaux. Un petit génépi et vous voilà prêts à affronter les pentes italiennes. 5 pistes noires qui s’inclinent hardiment vers la Thuile.
Un panorama éblouissant
Au retour, s’arrêter pour contempler les sommets acérés. Les Alpes en mode majeur s’offrent à vous en un panoramique à 360°, une beauté à couper le souffle. Devant nos yeux s’étirent les mythiques sommets : Mont Blanc, Grandes Jorasses, Dent du Géant, Cervin. On repasse au fort de la Redoute Ruinée. Tout contre les pierres brunes, un petit cabanon propose des vins chauds qui délient la langue et réchauffent mains et pieds engourdies. On regagne la station pour un après ski riche : promenade, conduite de chiens de traineau, patin à glace, restaurants savoyards Le Génépi, L’Ancolie…