Romance en Zambie
Le Royal Livingstone
Arriver au Royal Livinstone, en bateau, permet de prendre en douceur toute la mesure de ce pays si différent des autres pays d’Afrique. Un pays grand comme la France et la Grande-Bretagne réunies, préservé du tourisme de masse, qui s’est ouvert, il y a une quinzaine d’années à peine.
Le bateau file sur le Zambeze, où, entre nénuphar et roseaux, émergent parfois furtivement des petites oreilles rondes d’hippopotames, avant de disparaître dans un concert de grognements.
Après quelques circonvolutions, à quelques mètres en amont de la cataracte, sur la partie gauche du Zambèze, les façades blanches des pavillons du Royal Livingstone, se laissent deviner au travers des frondaisons d’acacias, disséminées dans le parc sauvage.
Un esprit colonial et britannique
Nous arrimant au ponton, nous découvrons avec ravissement l’hôtel, qui a su recréer dans toute sa splendeur une atmosphère britannique et l’opulence coloniale.
En premier lieu, la terrasse en teck, qui s’avance effrontément sur le Zambeze, garnie de confortables banquettes ou de rockings chair, présagent de féeriques couchers de soleil.
Inspirés du style Cape Dutch des manoirs sud africains et anglais, l’hôtel articule ses pavillons autour de vastes vérandas, face au fleuve, dans une ambiance résolument "british", mâtinée de style colonial.
Cet esprit se retrouve dans la décoration des chambres qui affichent toutes le même style. Tons ivoire pour la chambre, vert céladon pour les salles de bain, tableaux noir et blanc reconstituant la faune et la flore africaine, et quelques objets en bois sculpté de touche zambienne, forment les éléments essentiels de ces lieux.
Appréciables, les terrasses où l’on goûte avec plaisir au repos et à la contemplation, installés dans les fauteuils en teck. Ici la contemplation est de mise et nous ne nous lassons pas de suivre Le Zambeze, alangui, qui s’offre sans pudeur à nos regards avides
Le tea time, dans la tradition britannique
Le tea time, un grand moment à vivre entre nostalgie et romantisme, de préférence en tête à tête, dans la pure tradition anglaise. La bise porte les notes jazzy, égrenées par un pianiste en tenue noire et chemise blanche.
On paresse, lové, dans un grand fauteuil cossu, sirotant un robois tea, sous l’œil attentif de serveurs noirs zélés, gilet en peau et chemise blanche.
Pendant ce temps, les ventilateurs, dont les pales tournent au ralenti, offrent une brise tiède, dans la moiteur de l’air.
Les chutes Victoria, un spectacle vertigineux
Au petit matin, le breakfast est dégusté à la terrasse du restaurant face à la magie du fleuve, sans cesse renouvelée. Au loin, au-delà des roseaux et des îlots de verdure, une colonne de fumée blanche s’élève dans un grondement assourdi : Les chutes Victoria.
L’appel des chutes devient pressant et on ne résistera pas à les contempler. Très proches, elles nous attendent, à peine à 15 mn de l’hôtel par un sentier privé.
En approchant, le grondement se précise et nous assistons, émerveillés, à ce spectacle grandiose. Surgis des gorges, à plus de 100 mètres de haut (entre 100 m et 180m), quelque cinq cent cinquante millions de litres d’eau à la minute déferlent dans un fracas assourdissant.
A ce spectacle s’ajoute l’énorme nuage de brume, souvent accompagné d’arcs-en-ciel, surgissant en permanence de ces falaises, surnommée par les indigènes Mosi-Oatunya, « la fumée qui tonne » !
C’est en 1865, que le docteur David Livingstone, après un périlleux périple en Afrique, les découvrit et les baptisa en hommage à sa reine, Chute Victoria !
Classées au Patrimoine mondial de l’Unesco, elles figurent parmi les sept merveilles naturelles de la planète.
Un petit tour de 15 minutes parachève ce spectacle grandiose et nous permet de mesurer le gigantisme du fleuve, qui étalé comme une femme endormi, s’échappe avec la grâce d’une danseuse.
Safari, baignade et Livingstone Express !
La journée ne serait pas complète sans un tour en safari boat sur le fleuve. Le long de ses berges, entre îlots et banc de sable, les hippopotames jouent à cache-cache, surgissant des eaux sombres dans des grognements sourds. Derrière un arbre, une silhouette se découpe, majestueuse : un éléphant, des herbes dans sa trompe regarde avec curiosité un crocodile, qui se rafraîchit, la gueule ouverte.
Enfin émotion de la journée, une baignade dans une piscine naturelle du fleuve, juste en bordure des chutes. Un moment inoubliable.
La cerise sur le gâteau, sera le dîner servi dans le Livingstone Express, un train des années 20, restauré par Bushtrack et managé par Sun International. Ce train rénové dans la plus pure tradition anglaise, par RovosRail, comporte 5 wagons dont 2 salons. Fonctionnant au charbon et à l’eau, il file dans la brousse zambienne, nous faisant revivre l’espace de deux heures, confortablement installés, dans des canapés profonds, un drink à la main, la vie des colons britanniques.
La Zambie, un parfait port d’attache pour découvrir d’autres délices.