Restaurants : Prenez de la hauteur !
Les Barmes de l’Ours : Une toque sous les étoiles
Le refuge haut de gamme de Val d'Isère, récemment auréolé d'une 5e étoile, pouvait difficilement se passer d'une cuisine étoilée. Aux commandes des cuisines depuis 2008, le chef Anthony Maubert a réussi à conserver dès sa première saison sur les terres avalines l’étoile tant convoitée et ses 2 toques au Gault Millau. Pour ce faire, ce breton de 29 ans, ex. Lasserre, Airelles ou encore Maison de Marc Veyrat, s'est attaché à travailler sans relâche les traditions culinaires, notamment d'altitude. Là, sous une belle charpente encadrée de colonnes à chapiteau ajouré, à la lueur des lumières tamisées et de l’âtre flamboyant, la Table de l’Ours nous invite à succomber à la tentation avec sa Tartiflette à la truffe et son Foie gras de canard et mondeuse servi en opéra exotique et flocons de neige. Les fines bouches apprécieront la Poitrine de pigeon aux mandarines servie avec une polenta valdotaine à la mode d’Aoste, le Mille et une feuilles en cascade de myrtille acidulée ou encore la Douce promenade dans nos montagnes avalines, sublimerecette de lait des alpages en confiture glacée, génépi et café épicé servi en grole. On fond !
Prix : Entrée-plat-dessert 85 €, Menu Face à face 140 €, Menu La randonnée de l’ours 175 €
Quand Le Savoie met son Grain de Sel...
Autre 5 étoiles à Val d'Isère, Le Savoie a lui aussi fait appel à un jeune chef émérite pour mettre son Grain de Sel dans la gastronomie locale. C'est donc Alexandre Fabris, tout juste 28 ans et pur produit de la tradition gastronomique bourguignonne, qui fait montre chaque jour d'une virtuosité étonnante dans ses interprétations personnelles des plus grands classiques de la cuisine française. Et pour cause, celui qui a fait ses classes aux côtés de Marc Menaud et Vincent David (3 étoiles), de Jacques Lameloise (3 étoiles), avant d’être second chez Bérard (1 étoile) anoblit jour après jour les recettes d’antan. En phase avec son temps et avec chaque saison, il travaille les légumes d’hiver (racines de persil, rutabaga, salsifis, pommes Vitellote) et jette son dévolu sur ces recettes requérant un temps infini de préparation (œufs en meurette servis avec un croustillant de queue de bœuf et leur cuisson de 8 heures 30 (!), selle d’agneau au foin cuite dans un pain blanc au froment, pot au feu de foie gras servi avec un bouillon de canard et des crosnes au jus de truffe...). Difficile de ne point saliver...
Au Bistrot de l’Avenue Lodge : La mer à la montagne !
Overdose de tartiflette et de fondue bourguignonne ? Foncez Au Bistrot de l’Avenue Lodge, toujours à Val d'Isère, le restaurant de l’hôtel éponyme, et dégustez les huîtres de chez Gillardeau, du homard, des coquilles Saint-Jacques fraîches et du caviar français. Car ici, après une journée harassante sur les pistes, c'est bel et bien de légèreté et de fraîcheur que l'on s'abreuve. Bilan : la cuisine de Patrick Duclos (Guy Savoy, Petrus, les restaurants Dutournier...) opte pour le bio et l'allégé sans bouder toutefois, que les appétits solides se rassurent, les bons plats de nos terroirs. Le plus ? Une addition qui ne prend pas d'altitude..!
Prix : entrées de 13 à 20 €, poissons et viandes de 24 à 35 €, desserts de 9 à 15 €
L'Ormelune : Tonique et bon marché
Tonique et décontracté, le restaurant de l'Ormelune (Val d'Isère) accueille ses hôtes, notamment en soirée, dans une ambiance cosy, lumière tamisée à l'appui, histoire de savourer un repas simple mais savoureux, face à l'immense cheminée noire, confortablement attablés dans des fauteuils crapaud en velours de couleur acidulée. Dans cet hôtel plutôt décalé, à la déco vitaminée, on se laisse séduire par une sympathique Côte de veau poêlée, un Filet de bar et sa sauce vierge ou son jus d’oignon ou par des Nouilles chinoises sans faire fondre sa carte Platinium. Une adresse coup de cœur à tester.
Prix : entrées de 7 à 14 €, plats de 14 à 24 €, desserts de 6 à 8 €
Une adresse terrible !
De Cocteau - à qui il doit son nom de baptême - à Roger Vadim, de Fernandel à Brigitte Bardot, il n'est pas une de ces figures mythiques qui n'ait festoyé au restaurant de l'Hôtel Mont Blanc à Megève : Les Enfants Terribles. Entré dans la mémoire collective voici plus de 60 ans et considéré comme le "21e arrondissement de Paris" par Jean Cocteau lui-même, le restaurant s'est offert un relifting en 2007 et a renoué avec la tradition, avec sa cuisine ouverte sous la houlette de Thierry Guinot. A la carte, toutes les saveurs d’une bonne rôtisserie, dont l’incontournable steak au poivre, fer de lance du restaurant, et l’opulence d’un banc d’écaillers, pour combler à la demande les besoins iodés de ses clients. Les plus gourmands d’entre eux se laisseront tenter par le légendaire Baba au rhum ou les institutionnelles profiteroles. Classique, efficace et historique, que demander de plus ?!
Prix : environ 60 € à la carte
Vertigo : Hic et Nunc !
Après avoir chamboulé les codes hôteliers parisiens avec le Murano Resort et le Kube Hotel, Jérôme Foucaud défraie à nouveau la chronique avec un concept éphémère inédit en plein cœur de Megève, face au sommet immaculé du Mont-Blanc : le projet Vertigo. En attendant l'Hôtel 5 étoiles à l'horizon décembre 2012, Vertigo joue la carte de l'événement. Pour preuve, cet hiver et ce jusqu'au 27 mars, onze chefs étoilés se succèdent durant 10 semaines aux manettes du restaurant gastronomique éphémère aménagé à l’intérieur, dans une alcôve préservée de l’agitation, avec vue directe sur le Mont-Blanc. Premier venu Emmanuel Renaut, chef et propriétaire du Flocon de Sel à Megève. Attention, seulement 20 convives par jour. A tenter sans hésiter.
Prix : menus dégustation entre 70 € et 125 € avec des accords vins et champagne millésimé en apéritif
A venir Alain Perillat, Philipe Mile, Michel Rostang, Philippe Etchebest...
Restaurant « le K. » de l’hôtel Kaya aux Menuires
C’est avant tout un restaurant ouvert à une clientèle internationale. Chaque soir, un menu baptisé L’Ephémère vous propose le choix entre deux entrées, deux plats et deux desserts, agréablement précédés en guise d’amuse-bouche d’un velouté de légumes. On regrettera de ne pouvoir choisir un plat à la carte. Un compromis de nature à satisfaire la clientèle internationale (beaucoup de touristes viennent de Russie, Ukraine…), mais qui laissera peut-être un peu plus sceptiques les palais plus avertis. Le service est attentionné malgré quelques maladresses, le cadre design et chaleureux.
Restaurant « La Bouitte » aux Menuires
On a déjà dit dans ces colonnes tout le bien qu’on pensait de La Bouitte. Difficile de mettre des mots sur une aventure culinaire comme celle à laquelle nous entraînent « les Meilleur » père et fils et leur équipage. Car il s’agit là d’appareiller pour un voyage en aveugle : à chaque escale, vous ouvrirez les yeux sur une nouvelle surprise où sont conviés l’odorat, la vue, le palais… Aurions-nous des sens jusqu’ici ignorés, que cette cuisine vient nous révéler ? Citation d’un client : « dans les moments les plus difficiles de l’existence, avoir goûté une fois une telle cuisine, permet de croire en l’homme ».