Evasion


Afrique du sud, la chevauchée fantastique

Visuelle, auditive, sauvage et parfois farouche, l’Afrique du Sud et sa mosaïque de tableaux jette des passerelles vers la nature. Et quand le voyageur délaisse le 4x4 pour le pas des chevaux ou celui des éléphants, il entre dans le bestiaire africain pour une chevauchée fantastique.

Une faune préservée, choyée…

Jo’burg (Johannesburg), Cap Town, Kruger, Kalahari, autant de noms connus qui dessinent la carte de l’Afrique du Sud. Entre brousse, jungle, tourments rocheux, dunes, vignobles ou plages au sud, on a l’impression de traverser tout le continent africain. La faune est ici préservée, choyée, magnifiée. Trop au goût de certains…Principalement connu pour son fameux parcKruger, le pays offre pourtant des expériences moins touristiques loin des clichés. À trois heures de route de Jo’burg, on atteint le Waterberg, sorte d’altiplano aux nombreuses réserves privées et ranches. Cette région (sans paludisme) consacrée depuis 2001 par l’UNESCO, réserve de biosphère, se situe au nord du pays dans la province du Limpopo, fleuve qui a redonné son nom à la région Transvaal à la chute de l’apartheid.

La montagne de l'eau

Le Waterberg, littéralement « montagne de l’eau », tire son nom des 4 rivières qui le traversent et de ses montagnes qui servent de réservoirs à de nombreux lacs ou étangs. À pics abyssaux, canyons et vallées mouchetés de plans d’eau, plaines herbeuses, lignes de crêtes plantées dans le ciel…On est loin des sentiers (très) battus et du flot des touristes. Résultat de la fusion de plusieurs zones de conservation, la réserve du Waterberg qui s’étend sur 150 000 hectares est un modèle du genre en matière d’éco-tourisme. La diversité de sa faune et flore (129 espèces de mammifères, 350 d’oiseaux et plus de 2000 variétés de plantes), son patrimoine culturel (l’art rupestre San, premiers habitants du pays et dont la présence remonte à 20 000 ans, témoigne de la diversité biologique) en font une région prioritaire pour le gouvernement qui soutient de nombreux projets communautaires.

Éloge de l’Afrique

Tombés amoureux de l’Afrique du Sud en 1993, Shane et Laura Dowinton, tous deux d’origine anglaise, ont posé leurs valises près de Vaalwater petite bourgade au cœur du Waterberg. « Nous nous étions entendus pour venir en Afrique du Sud après avoir vécu en Australie, confie Laura. Le pays, les chevaux, la vie, tout correspondait à notre façon de voir les choses. Mais tous nos amis nous dissuadaient de venir dans un pays encore très instable à cette époque. » Du coup, le couple doute et opte pour les USA. Mais un problème de visas les ramène finalement à leur choix initial et ils prennent la direction du Waterberg. Ils rencontrent alors la famille Charles Baber au TripleB ranch. Particulièrement investie dans l’économie locale (avec un élevage de 1200 têtes de bétail de la race Bonsmara) et internationale (la ferme cultive, fabrique et exporte de l’huile de géranium et de lavande pour des grandes firmes comme Estée Lauder), la famille cherche à ce moment-là quelqu’un pour travailler ses chevaux et voit en Shane, spécialiste du comportement équin, l’homme de la situation.

L'aventure Horizon

C’est le début de l’aventure Horizon.. Huit ans après, le ranch compte environ 50 chevaux et peut accueillir 12 personnes dans 7 chambres au toit de chaume. Mots d’ordre : intimité et nature. On vit au rythme des promenades à cheval sur 15 000 hectares, du farniente au bord de la piscine, des excursions dans le Waterberg ou des pâtisseries au « tea time »…Pas besoin d’être un cavalier émérite pour partir à la découverte des animaux de la réserve car la cavalerie s’adapte à tous les niveaux. En plus des balades autour du ranch, Horizon propose des sorties de 2 à 3 jours au lodge de la réserve privée de Lindani, un petit paradis caché en bout de plaine, où l’on peut croiser le regard des rhinocéros blancs et où les seuls voisins au bord de la piscine sont une famille de phacochères. Parmi les différentes activités équestres, on peut s’essayer aux jeux western, au travail du bétail ainsi qu’au polocrosse, un mélange de polo et du jeu amérindien « lacrosse ». Autre expérience (moins sportive) à vivre : la promenade à dos d’éléphant…d’Afrique bien sûr. Une heure magique à presque 3 mètres du sol pour se balancer au pas chaloupé de mastodontes rapatriés du Zimbabwe pour mauvais traitements et qui connaissent une deuxième vie très chouchoutée. Après la balade, toute la troupe plonge pour un bain attendu dans le lac de la réserve de Shambala au milieu des hippopotames et des crocodiles…

Voilà un ranch pas comme les autres qui a le succès mérité des endroits où l’hospitalité et la plénitude ne laissent pas indifférents. La venue à Horizon expose le voyageur à un formidable effet secondaire : l’envie de revenir. Pour les galops dans la poussière, les baignages avec sa monture dans le lac, les bousiers aux vols titubants, le grognement des hippopotames au milieu des nénuphars, le jappement des chacals à la nuit tombée…Pour tout cela et tout le reste qui s’inscrit en mémoire.

Juin 2011
Par Claire BUART

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