Kiev, un petit air de Bohème !
Étonnante capitale au double visage posée le long du Dniepr, Kiev se doit d’être abordée par son fleuve. Chargée d’histoire, d’incessantes invasions et de traditions orthodoxes, elle est l’une des plus anciennes villes millénaires de Rhuténie. Cette cité aux presque 3 millions d’âmes joue aux grandes, avec ses palais baroques, ses maisons bourgeoises, ses vastes places et parcs boisés et ses églises orthodoxes, certaines classées au Patrimoine mondial de l’humanité. Luxe Magazine l’a apprivoisé, le temps d’un week-end !
Le Dniepr, un fleuve de 2300 km
Légendaire, effrayant, superbe, le Dniepr, ce fleuve de plus de 2300 km, traverse la Russie, la Biolérussie et l’Ukraine pour se jeter dans la mer Noire. Ce cours d’eau baignant les rives de l’actuelle capitale Ukrainienne a ouvert l'horizon de bien des marins en quête d'aventures et de conquêtes. Il fut par ailleurs d’une importance capitale pour tout un pan de l’histoire scandinave et notamment pour l’Ukraine, deuxième pays le plus vaste après la Russie.
Un patrimoine religieux et orthodoxe exceptionnel
Fondée par les Khazars, le nom de la ville Kiev provient du prénom d’un des quatre princes slaves, fondateurs de la ville : Kyi, Avec Shchek, Khoryv et leur sœur Lybid. Durant toute son histoire, Kiev, l’une des plus vieilles villes d’Europe de l’Est connut plusieurs périodes, passant de la grandeur au déclin. C’est notamment au cours du IX au XIII siècles qu’elle connut son apogée grâce à un développement urbain et architectural exceptionnel, dont il reste quelques emblématiques monuments rénovés ou reconstruits depuis lors. Notamment la cathédrale Sainte Sophie, (11 siècle) avec ses 13 coupoles dorées, à voir absolument, l’église St Michel (12ème siècle) qui lui fait face de l’autre côté d’une grande avenue arborée, le Palais Mariinski ou l’Opéra. Sans parler de la Laure de Petchersk, un monastère du 11ème, d’une superficie de 22 hectares, s’érigeant sur deux collines. Devenu un grand centre religieux, il abrite également des catacombes où vivaient des ermites.
Kiev et son double visage
Kiev à une double facette. Sa ville haute, juchée sur la colline qui fut autrefois cernée de remparts, est en fait le véritable centre-ville historique de Kiev. Plutôt nobiliaire et religieuse, elle s’enorgueillit de palais baroques, de ministères et d’églises plus belles les unes que les autres, dont certaines inscrites au Patrimoine Mondial de l’Unesco (cathédrale Sainte Sophie, église St Michel…) Sa ville basse ou nouvelle (si l’on peut la nommer ainsi), sertissant la première, s’étend le long du fleuve, sur près de 30 km, habitée d’artisans, de commerçants, d’artistes et bien entendu d’immeubles HLM moins glamours de l’autre côté de la rive. Elle se laisse découvrir et apprivoiser au fil des balades.
Kiev, un petit air de bohème
Il faut se promener nez au vent, car Kiev se découvre au gré de ses rues, dont certaines encore mal pavées. Beaucoup portent des noms médiévaux du 11 et 12 siècles. Au hasard des rencontres, le visiteur se régale de parcs ombragés où déguster une bière Stella Artois, (fabriquée en Ukraine) dans des kiosques disséminés sous des arbres millénaires, de ruelles escarpées où se dressent des façades colorées et ornées de fresques d’inspiration baroque du 19ème, découvrent des sculptures réalisée avec des œufs peints de l’artiste ukrainienne Oksana ‘Mas et surtout ressentent l’histoire de la religion si souvent réprimée, à la cathédrale St Sophie ou à l’église St Michel. Ici se hume un petit air de bohème, une certaine douceur de vivre, près de la place St André, parfois brutalement interrompue par le croisement d’une avenue animée de klaxons et d’interjections brutales, d’alignements de magasins aux marques occidentales connues (Chanel, Gucci, Dolce Gabana, Ferrari…) dans la rue Khreshchiatik ou d’immeubles de style soviétique totalement délabrés.
Se prélasser sur les plages le long du fleuve Dniepr
Allez faire un tour Place de l’Indépendance, baptisée ainsi suite à la Révolution Orange dirigée par Loulia Timochenko. Si le soleil est de la partie, le long des berges de Dniepr, des plages aménagées serties de végétation, permettent de se faire bronzer en toute tranquillité. Le soir il faut aller se balader dans le quartier de Podol (ville basse), près de la Place des Contrats, animé par ses nombreux bars et restaurants et surtout sacrifier au bortsch, soupe à base de betterave et de porc, et à sa vodka. Quant aux restaurants, ils n’ont rien d’extraordinaire, donc ne pas s’attendre à une nourriture gastronomique. Éviter les restaurants folkloriques sauf si l’envie d’entendre Kalynka vous démange !
Un lieu, le Grand Hôtel de Kiev Fairmont
Il existe peu d’hôtels de luxe implantés à Kiev, certains ont vu le jour juste avant la coupe de football de l’Euro. La chaine Fairmont en fait partie. Pour ne pas avoir de mauvaise surprise, et retrouver un confort occidental rassurant, le Grand Hôtel de Kiev de la chaîne Fairmont, face au Dniepr offre un emplacement intéressant. Situé derrière le quartier chic et animé de Podol et près du funiculaire qui vous monte au centre historique de la ville en quelques minutes, il est bien placé. Ouvert en mars 2012, il offre aux étrangers un cadre traditionnel et luxueux, avec un service impeccable, des chambres classiques, spacieuses et confortables, (demander celles qui font face au fleuve, même si elles sont par définition un peu plus bruyantes). Complété par un restaurant le Strand Grill, proposant une cuisine contemporaine mâtinée de spécialités ukrainiennes revisitées, un brunch au champagne le dimanche, un bar lounge convoquant la clientèle locale le soir, au son d’accents jazzy ou de tubes américains, le cadre est planté, il ne vous reste plus qu’à aller humer l’air de la ville et vous plonger dans son histoire.
Novembre 2012
Par Katya PELLEGRINO