Evasion


La vie de château en Irlande avec Blue Book

Singing in the rain… Terre de landes et de tourbières, l’Irlande est aussi verte qu’un parcours de golf. Road-trip en quête de l’ADN irlandais avec des abbayes, des jardins, des potagers et des châteaux. Et petit tour de 3 hôtels de charme signés « Blue Book » pour des séjours chics ou atypiques. Loin des clichés.

Barberstown castle 4*



Une pluie fine irlandaise glisse sur les fenêtres de l’autocar. A 30 km de la capitale irlandaise, dans le comté de Kildare, le Barberstown Castle 4 étoiles semble sorti d’un conte de fée. C’est un lieu historique puisqu’il est attenant à un château du XIIIe siècle avec quelques hêtres centenaires. Il comprend une partie originale au milieu du bâtiment, une maison élisabéthaine du 16e siècle, une aile victorienne ajoutée en 1830 et une seconde aile construite par l’actuel propriétaire Kenneth Healy. Il reflète tout le confort et l’art de vivre des belles maisons irlandaises.



Entouré d'un jardin de 8 hectares, ce château 4 étoiles fut aussi la résidence du chanteur Eric Clapton. La décoration des 55 chambres avec du mobilier ancien a été réalisée par des artisans irlandais. Elles sont toutes différentes avec des cheminées, des objets d’antiquité, de vastes salles de bain, des écrans de télévision plats. Au bout d’un long couloir nous découvrons la notre, avec un lit à baldaquin, une imposante armoire familiale et une salle de bain dotée d’une immense baignoire. La pièce est baignée dans une douce lumière qui se décline sur les objets et les rideaux d’étamine irlandaise… jusqu’au brun doré du parquet et du mobilier de famille. Un canapé et des fauteuils bleus jouent les dissidents. C’est harmonieux et discrètement théâtral.



Le dîner se prend au Clapton’s Lounge ou au Barton Rooms, le restaurant chic où officie le chef français Bertrand Malabat, arrivé au château en 1999. Au choix, menu dégustation de 6 plats ou menu de saison. Le style est français avec une note irlandaise et des produits locaux comme les rillettes de truite de Goatsbridge. Les légumes sont délicieux, les viandes remarquables. Au choix bœuf ou mouton de la région, quelques poissons et plats végétariens. Elle maintient son caractère local par des jus pointus et des sauces poussées en goût. Nous terminons le repas avec une sélection de fromages irlandais et du pain cuit maison. Accompagnés d’une pinte de Barberstown, une bière produite par l’hôtel. Ce dernier organise des banquets médiévaux et des mariages civils (un seul par jour) dans la salle de banquet du XVIe siècle.



Nous avons aimé :
Prendre le goûter (scones tout juste sortis du four) dans les salons de style édouardiens
Wi-Fi gratuit et service d'étage
Hôtel non-fumeur
Restaurant, bar/salon et centre d'affaires ouvert 24 heures sur 24
Sports : golf, équitation et pêche
L’excursion aux jardins de Tully et Haras National d’Irlande

Jardin à la japonaise à Tully

(Excursion à 30 mn de Barberstown Castle)


Nous étions parti sans compter avec la sinuosité des sentiers de la campagne irlandaise et notre rencontre avec Ellen Mitchell, employée au Haras National d’Irlande à Tully, dans le comté de Kildare. Un site de 323,7 ha ! Le colonel William Hall Walker, qui avait servi dans l’armée des Indes, acheta une ferme en 1900 pour élever des pur-sang de course. Il marqua son passage sur ces lieux et fit de Tully l’un des meilleurs haras d’Europe. Fou d’astrologie, il dressait le thème astral de ses poulains et décidait selon leur horoscope de les entraîner ou de les vendre. Outre son amour pour les chevaux et l’astrologie, ce gentleman était passionné d’horticulture. Il fit appel à un paysagiste japonais,Tassa Eida, qui créa entre 1906 et 1910 des jardins de rocaille jalonnés d’érables rouges en automne, de cognassiers du Japon à la floraison rose et de conifères maintenus en bonsaï.



De belles surprises nous attendaient au coin des bois ! Ellen m’en a appris de belles sur la vie torride des étalons (jusqu’à trois saillies par jour, de mars à juin). J’ai fini par faire semblant de ne plus en être à un étonnement près. Va pour les juments qui n’ont que 9 jours pour souffler entre deux grossesses !

Castle durrow



Un petit bijou s’imposait : pourquoi pas un château, un de ceux qui ne savaient plus quoi faire de leurs terres. Avec des jardins en terrasses et quelques arbres ancêtres pour prouver que l’ensemble n’a pas poussé d’hier. C’est par les jardins que nous avons abordé Castle Durrow. Du nom du village irlandais de Durrow, célèbre pour son abbaye dont il ne reste que des pierres tombales, une enceinte et un puits saint.



Pour mieux connaître l’histoire des lieux, un jardinier nous fit faire le tour du propriétaire. Nous ne savons toujours pas à quelle surface en hectares correspondent 5.000 acres. Nous pouvons seulement affirmer que c’est très, très vaste. Telle était la superficie du domaine en 1716 quand William Flower fit construire le château. Annobli, il prit le titre de vicomte Ashbrook. Home sweet home. La façade en pierres bleu-gris sur 2 étages s’étire chapeautée de toits et regarde en contrebas la rivière Erkina. La demeure a été construite dans un style neo-palladien (originaire de Vénétie). Éblouissante surprise d’un hall et approche d’un escalier majestueux flanqué d’un vitrail. Les armoiries s’inspirent d’un sonnet de William Shakespeare « les 7 âges de l’homme ». En bas, sont inscrites les initiales WF et AM (William Flower et Augusta Marton). Et la devise de la famille « Mens conscia recti » (un esprit conscient de son droit).



En 1922 la propriété fut vendue. En 60 ans les propriétaires successifs ont pris le temps dans leur cavalcade historique de marquer leur passage. Des religieuses en firent un couvent et une école jusqu’à la fin des années 80. Au fil des ans, le domaine s’est effrité mais les jardins font encore 50 acres avec en sus des vergers, des bois et des écuries. Château de son état, il impose son classicisme du XVIIIe siècle, demeure somme toute modeste puisque nous n'avons compté que 46 chambres et que ses propriétaires, Peter Stokes et son épouse Shelly la considèrent comme une gentilhommière de campagne. Ils y vivent depuis 1998.



Propriétaire de 4 restaurants à Dublin, Peter Stokes a la familiarité des bonnes manières et la satisfaction d’avoir mené à bien des travaux de restauration pendant 4 années. Les chambres originales, jolies accaparent tous les matériaux anciens et modernes les plus séducteurs. Elles répondent sans doute à des fantasmes de voyage puisque certaines sont de style oriental et d’autres, pour compenser, sont sages et rassurantes (suites familiales). De l’originalité toujours avec le Chef Graham Gallagher qui propose une cuisine de saison avec les herbes et légumes du jardin ! On peut bien sûr aller voir le jardinier qui vous dira tout sur ses plantations et ses légumes bio et les métamorphoses de la nature avec les saisons.

Le plus :
Castle Durrow propose des forfaits mariages « all inclusive » en version adaptée (séjour serein garanti dans ce petit palace campagnard avec quelques avantages pour les jeunes mariés.

Nous avons aimé :
Les jardins en terrasse
La situation : Durrow est entourée de collines et zones boisées idéales pour la randonnée.
Le centre équestre Castlewood Durrow
On peut aussi pêcher la truite et le saumon dans la rivière Erkina en bas du château.

Kilkenny



De Killarney jusqu’à Dublin, nous nous sommes arrêtés à Kilkenny où la maison Smithwicks proposait de découvrir en 1 heure le processus de fabrication de la bière.Smithwick's (prononcer 'smit-icks') est une bière rousse faisant un peu de mousse en surface, texture onctueuse et goût légèrement amer. Une belle histoire qui a commencé avec la brasserie de la Kilkenny fondée en 1710 par John Smithwick, sur les ruines d'une abbaye du XIIIe siècle. Elle produit des bières rousses au goût amer et acidulé, adoucies par quelques notes de caramel. La bière Kilkenny est ainsi devenue un des fleurons de la ville la plus médiévale du comté irlandais. A l’instar de la cathédrale de Kilkenny, on lève les yeux et on la déguste comme une prière.

Mount Juliet Country Estate 4*



Situation : A 120 km au Sud de Dublin, Mount Juliet Estate se situe dans un grand domaine, à proximité de Waterford et de Kilkenny. Il est niché au cœur d'une propriété de plus de 600 hectares composés de jardins luxuriants et de bois, dans la campagne du comté de Kilkenny.



Logement : Dans la propriété même, il y a 31 chambres qui sont toutes décorées différemment. Le Club House, qui abrite 16 chambres, est une seconde option possible, plus près du terrain de golf. Les chambres y sont également luxueuses, même si elles sont moins classiques que dans l´imposante propriété principale.



Restaurants :A la carte du restaurant "Lady Helen" (1 étoile au Michelin) figurent des plats internationaux, tandis que le restaurant "Kendal" sert plutôt une cuisine française de brasserie, de type informel. Demeure la possibilité de se poser sur les banquettes du "President´s Bar" pour y prendre quelques snacks légers ou des salades, avec vue sur le terrain de golf.

Activités : Dans le domaine de "Mount Juliet Estate", on trouve un haras (il est possible de faire de l´équitation sur place), un terrain de golf conçu par Jack Nicklaus et considéré comme l'un des meilleurs d´Irlande, ainsi qu´un centre de bien-être où vous pouvez opter pour divers traitements de soins.

Nous avons aimé :


L’hôtel est situé dans le bâtiment principal du château au milieu d’un immense domaine comprenant un golf et un club hippique.
Chambre avec vue sur la campagne

Par Michèle Lasseur
Mai 2018
Sites internet
www.barberstowncastle.ie
www.irishnationalstud.ie
www.castledurrow.com
www.mountjuliet.ie
www.irelandsbluebook.com

Y aller
4 vols par jour Paris CDG-Dublin (à partir de 44,99€) et 1 vol par jour Paris CDG-Cork : à partir de 46,99€ avec Aer Lingus,
www.aerlingus.com
Tél. 0821 230 267.
(Vols aussi depuis Bordeaux, Lyon, Nantes, Nice, Rennes, Marseille, Montpellier, Perpignan, et Toulouse)