Exposition "Picasso Céramiste à Vallauris"
Vallauris, la cité des potiers, organise une exposition exceptionnelle de pièces uniques de céramique de Picasso, du 3 juillet au 30 novembre 2004, intitulée : Picasso, céramiste à Vallauris. Une centaine de céramiques, souvent inédites, qu'il a réalisées sur place entre 1947 et 1961, sont présentées.
Nombre d'entre-elles sont offertes à la vue du public pour la première fois, car issues de collections publiques et privées provenant du monde entier.
Certaines ont été cuites dans l'ancien four à bois de l'atelier Madoura, ce qui leur confère une qualité d'émaillage tout à fait exceptionnelle.
Picasso, céramiste à Vallauris, réunit sur leur lieu de création plus d'une centaine de pièces uniques réalisées par le maître entre 1947 et 1962.
Nombre d'entre-elles sont offertes à la vue du public pour la première fois, car issues de collections publiques et privées provenant du monde entier.
Certaines ont été cuites dans l'ancien four à bois de l'atelier Madoura, ce qui leur confère une qualité d'émaillage tout à fait exceptionnelle.
Picasso, céramiste à Vallauris, réunit sur leur lieu de création plus d'une centaine de pièces uniques réalisées par le maître entre 1947 et 1962.
Picasso qui fréquentait la Côte d'Azur depuis le début des années 1920, est venu à Vallauris l'été 1946. Il demande alors à deux potiers, Huguette et Georges Ramié, de travailler dans leur atelier. C'est le début d'une nouvelle voie avec l'exécution de deux taureaux miniatures en argile, alors que les potiers de Vallauris se limitaient à faire des objets utilitaires.
La céramique un élément-clé pour la compréhension des oeuvres sur papier ou sur toile de Picasso
La cuisson au four à bois des premières pièces leur confère une qualité d'émaillage tout à fait exceptionnelle. Les suivantes, cuites au four électrique, bénéficient d'effets plus maîtrisés.
Autour du seul tableau de Picasso représentant les fumées des fours à bois peint en 1951, l'exposition évoque les principaux thèmes picassiens traités en céramique.
Les figures féminines, les scènes mythologiques, corridas et natures mortes... se retrouvent souvent dans la plupart des autres disciplines : lithographie, oeuvres en volume, sculpture, gravure, collages...
Si ces sujets paraissent familiers, le répertoire formel, lui, est directement conditionné par le matériau. La terre par ses possibilités plastiques offre sa docilité aux mains du tourneur Jules Agard puis à celles de Picasso, qui la forme et la déforme suivant son désir.
Ainsi naissent les admirables tanagras, lointaines répliques des antiques statuettes béotiennes. D'autres fois, les seuls changements d'échelle et de position d'éléments traditionnels : anses, bec verseur, pied, concourent à suggérer le caractère anthropomorphe ou zoomorphe voulu par Picasso. Ne parle-ton pas pour décrire une pièce en volume, dans le langage technique, de lèvres, de bec, d'oreilles, d'épaule, de panse ou de pied ?
Voyage, à travers des pièces souvent peu connues du grand public
Pour d'autres oeuvres, la planéité de la vaisselle ou des carreaux offre au peintre un support lisse et sensible prêt à recevoir le pinceau chargé d'engobe ou le stylet scarificateur.
Les grands plats ou les assiettes reçoivent plus volontiers des scènes historiées ; leur circularité évoque l'arène pour les épisodes tauromachiques. On peut y voir également des faunes dansant à l'intérieur d'un espace arcadien, ou la description linéaire d'un visage merveilleusement présent : version moderne d'un portrait Renaissance, dessiné à la sanguine et aux trois crayons.
Ce voyage, à travers des pièces souvent peu connues du grand public, propose de faire découvrir aux visiteurs tant la singularité de Picasso céramiste, ses exploits et ses défis, que Picasso éternel, par des oeuvres qui se trouvent impliquées dans l'ensemble de ses créations, une technique servant de point de départ ou de révélateur à une autre, comme la céramique a pu l'être pour la peinture ou la gravure.
Picasso, la céramique et Vallauris : un trio indissociable
Depuis ce jour du 26 juillet 1947 où Picasso entama un dialogue fort et passionné avec la céramique dans l'atelier Madoura, des liens sincères se nouèrent avec la ville de Vallauris. Des liens affectifs et authentiques qui trouvèrent leur pleine expression lors de l'inauguration de la statue de l'homme au mouton le 6 août 1950 et qui ne cessèrent jamais même après l'installation du Maître à Cannes puis à Mougins.
Picasso, la céramique et Vallauris : un trio indissociable que le musée Magnelli, musée de la Céramique se devait de retrouver à travers une exposition présentant des céramiques originales du maître, réunies dans la ville même où Picasso a redécouvert cette technique ancestrale.
Contrairement aux idées reçues, la céramique n'est pas un art mineur dans l'immense production de Picasso mais un élément-clé pour la compréhension des oeuvres sur papier ou sur toile.
Les différentes expositions proposent d'honorer le génie créatif de Pablo, au coeur même de la petite ville de potiers qui l'avait accueilli avec générosité et enthousiasme, il y a plus de cinquante ans.
Sandra Benadretti-Pellard Commissaire de l'exposition
"Un apprenti comme Picasso ne trouverait pas d'emploi" (Suzanne Ramié)
C'est en 1946 que Picasso lors d'un séjour à Golfe-Juan rencontre les époux Ramié à Vallauris. Ces derniers dirigent l'atelier Madoura, une fabrique de céramiques. Invité, il modèle quelques figurines mais c'est en 1947 que commence véritablement la collaboration entre Picasso et les Ramié.
Cette collaboration est favorisée par l'installation dès 1948 de Picasso à Vallauris (et ce jusqu'en 1955 puis par son séjour régulier à Cannes, villa La Californie).
Comme dans tout ce qu'il entreprend, Picasso est un artiste complet abordant avec une égale aisance toutes les étapes techniques nécessaires pour la réalisation d'une céramique.
Les formes utilisées sont souvent des plus traditionnelles : assiettes, plats longs ou rectangulaires, plats espagnols (à large bord et dont la partie centrale est renflée), pichets, vases... ou encore des pièces de fabrication industrielle comme les tomettes ou des carreaux de formes diverses.
Le décor peint est naturellement une des étapes qui passionne le plus Picasso. En effet et en premier lieu la palette du céramiste n'est pas celle du peintre. A cela s'ajoute la complicité des moyens permettant la création des couleurs : engobes (couleurs à base d'argile liquide), émaux, pastels...
Un travail de sculpteur
Par ailleurs, le décor peint se double parfois d'un travail de sculpteur. Ainsi, sur certaines pièces, Picasso incise, taille ou ajoute des éléments. Le répertoire iconographique que l'on observe sur les céramiques de Picasso est assez précis : soleil et têtes de faunes occupent le fond des plats ronds ou rectangulaires, des scènes de corrida s'installent dans des plats longs, des natures mortes se déploient dans plats ou assiettes, les tomettes servent de support à des bacchanales où se mêlent buveurs, musiciens ou danseurs. Parmi les animaux favoris de l'artiste, la chouette et le taureau occupent une place de choix.
Finalement, à l'instar de nombreuses autres créations de l'artiste, les céramiques de Picasso reflètent une culture méditerranéenne qui se nourrit tout particulièrement de certains thèmes de l'antiquité grecque.
La céramique un élément-clé pour la compréhension des oeuvres sur papier ou sur toile de Picasso
La cuisson au four à bois des premières pièces leur confère une qualité d'émaillage tout à fait exceptionnelle. Les suivantes, cuites au four électrique, bénéficient d'effets plus maîtrisés.
Autour du seul tableau de Picasso représentant les fumées des fours à bois peint en 1951, l'exposition évoque les principaux thèmes picassiens traités en céramique.
Les figures féminines, les scènes mythologiques, corridas et natures mortes... se retrouvent souvent dans la plupart des autres disciplines : lithographie, oeuvres en volume, sculpture, gravure, collages...
Si ces sujets paraissent familiers, le répertoire formel, lui, est directement conditionné par le matériau. La terre par ses possibilités plastiques offre sa docilité aux mains du tourneur Jules Agard puis à celles de Picasso, qui la forme et la déforme suivant son désir.
Ainsi naissent les admirables tanagras, lointaines répliques des antiques statuettes béotiennes. D'autres fois, les seuls changements d'échelle et de position d'éléments traditionnels : anses, bec verseur, pied, concourent à suggérer le caractère anthropomorphe ou zoomorphe voulu par Picasso. Ne parle-ton pas pour décrire une pièce en volume, dans le langage technique, de lèvres, de bec, d'oreilles, d'épaule, de panse ou de pied ?
Voyage, à travers des pièces souvent peu connues du grand public
Pour d'autres oeuvres, la planéité de la vaisselle ou des carreaux offre au peintre un support lisse et sensible prêt à recevoir le pinceau chargé d'engobe ou le stylet scarificateur.
Les grands plats ou les assiettes reçoivent plus volontiers des scènes historiées ; leur circularité évoque l'arène pour les épisodes tauromachiques. On peut y voir également des faunes dansant à l'intérieur d'un espace arcadien, ou la description linéaire d'un visage merveilleusement présent : version moderne d'un portrait Renaissance, dessiné à la sanguine et aux trois crayons.
Ce voyage, à travers des pièces souvent peu connues du grand public, propose de faire découvrir aux visiteurs tant la singularité de Picasso céramiste, ses exploits et ses défis, que Picasso éternel, par des oeuvres qui se trouvent impliquées dans l'ensemble de ses créations, une technique servant de point de départ ou de révélateur à une autre, comme la céramique a pu l'être pour la peinture ou la gravure.
Picasso, la céramique et Vallauris : un trio indissociable
Depuis ce jour du 26 juillet 1947 où Picasso entama un dialogue fort et passionné avec la céramique dans l'atelier Madoura, des liens sincères se nouèrent avec la ville de Vallauris. Des liens affectifs et authentiques qui trouvèrent leur pleine expression lors de l'inauguration de la statue de l'homme au mouton le 6 août 1950 et qui ne cessèrent jamais même après l'installation du Maître à Cannes puis à Mougins.
Picasso, la céramique et Vallauris : un trio indissociable que le musée Magnelli, musée de la Céramique se devait de retrouver à travers une exposition présentant des céramiques originales du maître, réunies dans la ville même où Picasso a redécouvert cette technique ancestrale.
Contrairement aux idées reçues, la céramique n'est pas un art mineur dans l'immense production de Picasso mais un élément-clé pour la compréhension des oeuvres sur papier ou sur toile.
Les différentes expositions proposent d'honorer le génie créatif de Pablo, au coeur même de la petite ville de potiers qui l'avait accueilli avec générosité et enthousiasme, il y a plus de cinquante ans.
Sandra Benadretti-Pellard Commissaire de l'exposition
"Un apprenti comme Picasso ne trouverait pas d'emploi" (Suzanne Ramié)
C'est en 1946 que Picasso lors d'un séjour à Golfe-Juan rencontre les époux Ramié à Vallauris. Ces derniers dirigent l'atelier Madoura, une fabrique de céramiques. Invité, il modèle quelques figurines mais c'est en 1947 que commence véritablement la collaboration entre Picasso et les Ramié.
Cette collaboration est favorisée par l'installation dès 1948 de Picasso à Vallauris (et ce jusqu'en 1955 puis par son séjour régulier à Cannes, villa La Californie).
Comme dans tout ce qu'il entreprend, Picasso est un artiste complet abordant avec une égale aisance toutes les étapes techniques nécessaires pour la réalisation d'une céramique.
Les formes utilisées sont souvent des plus traditionnelles : assiettes, plats longs ou rectangulaires, plats espagnols (à large bord et dont la partie centrale est renflée), pichets, vases... ou encore des pièces de fabrication industrielle comme les tomettes ou des carreaux de formes diverses.
Le décor peint est naturellement une des étapes qui passionne le plus Picasso. En effet et en premier lieu la palette du céramiste n'est pas celle du peintre. A cela s'ajoute la complicité des moyens permettant la création des couleurs : engobes (couleurs à base d'argile liquide), émaux, pastels...
Un travail de sculpteur
Par ailleurs, le décor peint se double parfois d'un travail de sculpteur. Ainsi, sur certaines pièces, Picasso incise, taille ou ajoute des éléments. Le répertoire iconographique que l'on observe sur les céramiques de Picasso est assez précis : soleil et têtes de faunes occupent le fond des plats ronds ou rectangulaires, des scènes de corrida s'installent dans des plats longs, des natures mortes se déploient dans plats ou assiettes, les tomettes servent de support à des bacchanales où se mêlent buveurs, musiciens ou danseurs. Parmi les animaux favoris de l'artiste, la chouette et le taureau occupent une place de choix.
Finalement, à l'instar de nombreuses autres créations de l'artiste, les céramiques de Picasso reflètent une culture méditerranéenne qui se nourrit tout particulièrement de certains thèmes de l'antiquité grecque.
Juillet 2004