Martin Kippenberger (1953-1997)
L'artiste allemand Martin Kippenberger (1953-1997) fut à l'origine d'un corpus remarquablement riche et diversifié. Il alla jusqu'à déclarer être l'incarnation ultime de l'art des années 80. La Tate Modernde Londres présente à partir du 8 février prochain plus de 200 de ses oeuvres dans le cadre d'une rétrospective de premier plan. L'exposition vise à révéler des aspects nouveaux ou méconnus de la personnalité hors norme de Martin Kippenberger, disparu en 1997. La plupart des oeuvres sélectionnées n'ont jamais été montrées en Grande-Bretagne, et certaines pièces en provenance de collections privées font l'objet de prêts exceptionnels. Cette exposition, organisée en collaboration avec K21 de Düsseldorf, est l'occasion de reconsidérer le travail de l'artiste, disparu il y a presque dix ans, et de mettre en lumière l'influence qu'il exerce toujours sur l'art contemporain en Europe.
Comme Andy Warhol, Martin Kippenberger intégrait dans son travail et ses expositions le processus de production artistique, le marché et les réseaux du monde de l'art. Il puisait son inspiration dans la culture populaire, l'art, l'architecture, la musique, la politique, l'histoire et son expérience personnelle. Utilisant souvent des objets et des matériaux tirés de la vie quotidienne et à l'origine d'une prolifération de multiples, de livres ou d'interventions éphémères, Martin Kippenberger se confrontait à la supposée "mort de la peinture" sur fond de fin apparente des avant-gardes et d'impossibilité de créer quoi que ce soit d'original ou d'authentique.
L'exposition de la Tate Modern se déploie dans huit salles selon une présentation largement chronologique. Une grande variété de médias et une quarantaine de peintures environ y sont présentées, ainsi que quatre grandes installations, dix sculptures et plus d'une cinquantaine d'oeuvres sur papier, en complément d'une centaine de posters dont la Tate a récemment fait l'acquisition. La grande installation de Martin Kippenberger, The Happy End of Franz Kafka's Amerika; est au coeur de l'exposition. Elle n'a encore jamais été montrée en Grande-Bretagne et sa dernière présentation date de 2000 aux Etats-Unis. Cette installation est composée d'un arrangement d'une cinquantaine de tables et de chaises, disposées sur la reconstruction d'une pelouse de terrain de football. Elle peut être lue comme la mise en scène théâtrale des entretiens d'embauche à très grande échelle décrits par Franz Kafka dans son roman posthume Amerika. Cette oeuvre comprend du mobilier courant du 20ème siècle ainsi que des objets utilisés dans des expositions antérieures, des travaux d'autres artistes et des acquisitions provenant de marchés aux puces.
Prenant The Happy End of Franz Kafka's Amerika comme point de départ de l'exposition, les diverses pistes de réflexions appréhendent Martin Kippenberger, le concepteur d'expositions et l'artiste préoccupé par ses productions à venir. Il questionne leur position, leur thème ou leur discours ainsi que leur présentation dans l'espace, travail organisé plutôt que simples objets. Lieber Mater, male mir (Cher Peintre, peint pour moi) (1981) ou l'Installation WeiBen Bilder (L'installation des peintures blanches) (1991) illustrent par exemple la volonté de Kippenberger de déléguer l'acte de peindre à d'autres que l'artiste. Ses premières oeuvres, telle que Bitte nicht nach Hause schicken (SVP ne m envoyez pas à la maison) (1983), sont également présentées dans le cadre de l'exposition. Une salle est particulièrement dévolue à plus d'une vingtaine de peintures exécutées entre 1983 et 1996, toutes de même dimension (180x150 cm). Leurs sujets vont de thèmes inspirés du réalisme socialiste, telle Sympathische Kommunistin (Sympathique Femme communiste) (1983), à des oeuvres de facture plus abstraite comme Muttergedächtnisstube (Shrine-to-Mother Room) (1985).
L'exposition de la Tate Modern se déploie dans huit salles selon une présentation largement chronologique. Une grande variété de médias et une quarantaine de peintures environ y sont présentées, ainsi que quatre grandes installations, dix sculptures et plus d'une cinquantaine d'oeuvres sur papier, en complément d'une centaine de posters dont la Tate a récemment fait l'acquisition. La grande installation de Martin Kippenberger, The Happy End of Franz Kafka's Amerika; est au coeur de l'exposition. Elle n'a encore jamais été montrée en Grande-Bretagne et sa dernière présentation date de 2000 aux Etats-Unis. Cette installation est composée d'un arrangement d'une cinquantaine de tables et de chaises, disposées sur la reconstruction d'une pelouse de terrain de football. Elle peut être lue comme la mise en scène théâtrale des entretiens d'embauche à très grande échelle décrits par Franz Kafka dans son roman posthume Amerika. Cette oeuvre comprend du mobilier courant du 20ème siècle ainsi que des objets utilisés dans des expositions antérieures, des travaux d'autres artistes et des acquisitions provenant de marchés aux puces.
Prenant The Happy End of Franz Kafka's Amerika comme point de départ de l'exposition, les diverses pistes de réflexions appréhendent Martin Kippenberger, le concepteur d'expositions et l'artiste préoccupé par ses productions à venir. Il questionne leur position, leur thème ou leur discours ainsi que leur présentation dans l'espace, travail organisé plutôt que simples objets. Lieber Mater, male mir (Cher Peintre, peint pour moi) (1981) ou l'Installation WeiBen Bilder (L'installation des peintures blanches) (1991) illustrent par exemple la volonté de Kippenberger de déléguer l'acte de peindre à d'autres que l'artiste. Ses premières oeuvres, telle que Bitte nicht nach Hause schicken (SVP ne m envoyez pas à la maison) (1983), sont également présentées dans le cadre de l'exposition. Une salle est particulièrement dévolue à plus d'une vingtaine de peintures exécutées entre 1983 et 1996, toutes de même dimension (180x150 cm). Leurs sujets vont de thèmes inspirés du réalisme socialiste, telle Sympathische Kommunistin (Sympathique Femme communiste) (1983), à des oeuvres de facture plus abstraite comme Muttergedächtnisstube (Shrine-to-Mother Room) (1985).
Février 2006