Paris : A quand la place des Grandes Femmes ?
Si Paris symbolise, aux yeux des touristes qui y séjournent, la capitale mondiale des arts et de la beauté, du luxe, du romantisme et de la féminité, force nous est de constater que cet imaginaire est singulièrement absent dans la toponymie parisienne. Alors que militaires illustres, industriels, écrivains, hommes d'Eglise et de pouvoir ont logiquement (?) une place privilégiée sur les plaques de nos rues, squares, place et autres jardins, les femmes, avec quelque 128 noms sur plus de 6000 voies, sont à l'évidence les grandes oubliées de l'Histoire. Pour donner un sens à ces noms féminins trop rares et combattre une ostensible inégalité, Paris - Aux noms des Femmes retrace vie et destin de celles femmes qui ont survécu à l'Histoire et dont les rues célèbrent le nom. De Simone Weil à Joséphine Baker, promenons-nous dans le passé...!
Le nom de rue : un révélateur de société
Instrument de commémoration collective ou, à l'inverse, outil pour conjurer l'oubli, la coutume de donner aux rues les noms de ceux qui ont marqué, dans une certaine mesure, l'Histoire, n'est pas neutre. Nul besoin d'un doctorat en sémiologie pour percevoir la force de ce signe et le caractère éminemment révélateur du choix d'un nom plutôt qu'un autre. Or, si la toponymie parisienne a évolué par strates, faisant la part belle, selon les périodes aux hommes de lettres (laissant sciemment sur le côté les penseurs dont les œuvres suscitent contestation : quid de la rue Sade ou du square Bataille... ?) ou aux militaires, jamais les femmes n'ont réussi à réellement s'imposer dans cette misogynie ambiante. Un constat qui ne devrait pas manquer de faire sursauter la féministe qui sommeille en nous...
2% des noms de rues attribués aux femmes !
Le verdict tombe comme un couperet : avec ses 2% de noms féminins, Paris ne conserve la mémoire que de 128 femmes dont 32 n'ont été retenues qu'en raison de leur lien initial avec le terrain légué. Accrochez-vous bien, seulement 96 femmes auraient eu une action personnelle justifiant l'octroi d'une plaque... Epouses, veuves ou sœurs de personnages illustres (Eugénie Eboué, veuve de Félix ou Clotilde, épouse de Clovis) et maîtresses célèbres (Diane de Poitiers, maîtresse de Henri II ou Madame de Pompadour, favorite de Louis XV) car la femme n'est jamais autant utile que quand elle participe au succès de l'homme, le nombre de femmes qui ont réellement fait l'Histoire se réduit comme une peau de chagrin... Symbole désolant de cette injustice, Marie Curie qui aura dû patienter 34 ans après sa mort pour s'inscrire aux côtés de son mari...!
Voir Paris autrement
Pour ne plus errer dans les rues de la capitale en ignorant tout de l'action de Dulcie September contre l'apartheid ou sans resituer le destin de George Sand, une quarantaine de femmes écrivains, journalistes ou universitaires ont écrit pour nous le dictionnaire des plaques. Forme intelligente de revanche sur l'Histoire, un ouvrage indispensable pour découvrir et redécouvrir ces femmes qui ponctuent fatalement notre quotidien et ne plus fixer rendez-vous place Marguerite de Navarre ou rue Yvonne Le Tac sans raison. Place Dalida, nous voilà !
Instrument de commémoration collective ou, à l'inverse, outil pour conjurer l'oubli, la coutume de donner aux rues les noms de ceux qui ont marqué, dans une certaine mesure, l'Histoire, n'est pas neutre. Nul besoin d'un doctorat en sémiologie pour percevoir la force de ce signe et le caractère éminemment révélateur du choix d'un nom plutôt qu'un autre. Or, si la toponymie parisienne a évolué par strates, faisant la part belle, selon les périodes aux hommes de lettres (laissant sciemment sur le côté les penseurs dont les œuvres suscitent contestation : quid de la rue Sade ou du square Bataille... ?) ou aux militaires, jamais les femmes n'ont réussi à réellement s'imposer dans cette misogynie ambiante. Un constat qui ne devrait pas manquer de faire sursauter la féministe qui sommeille en nous...
2% des noms de rues attribués aux femmes !
Le verdict tombe comme un couperet : avec ses 2% de noms féminins, Paris ne conserve la mémoire que de 128 femmes dont 32 n'ont été retenues qu'en raison de leur lien initial avec le terrain légué. Accrochez-vous bien, seulement 96 femmes auraient eu une action personnelle justifiant l'octroi d'une plaque... Epouses, veuves ou sœurs de personnages illustres (Eugénie Eboué, veuve de Félix ou Clotilde, épouse de Clovis) et maîtresses célèbres (Diane de Poitiers, maîtresse de Henri II ou Madame de Pompadour, favorite de Louis XV) car la femme n'est jamais autant utile que quand elle participe au succès de l'homme, le nombre de femmes qui ont réellement fait l'Histoire se réduit comme une peau de chagrin... Symbole désolant de cette injustice, Marie Curie qui aura dû patienter 34 ans après sa mort pour s'inscrire aux côtés de son mari...!
Voir Paris autrement
Pour ne plus errer dans les rues de la capitale en ignorant tout de l'action de Dulcie September contre l'apartheid ou sans resituer le destin de George Sand, une quarantaine de femmes écrivains, journalistes ou universitaires ont écrit pour nous le dictionnaire des plaques. Forme intelligente de revanche sur l'Histoire, un ouvrage indispensable pour découvrir et redécouvrir ces femmes qui ponctuent fatalement notre quotidien et ne plus fixer rendez-vous place Marguerite de Navarre ou rue Yvonne Le Tac sans raison. Place Dalida, nous voilà !
Mars 2006