Rome, Week-end au cœur de l'Histoire
La ville éternelle est, avec Paris, Londres et New-York, l'une des premières destinations touristiques du monde, et attire chaque année plusieurs millions de touristes étrangers. Il faut dire que la capitale italienne ne manque pas de curiosités, que le transport y est facile et que l'on peut choisir de la visiter en deux ou trois jours. Par Pascal Boyer.
Si le Colisée, la fontaine de Trévi et la cité du Vatican, font bien sûr partie de l'inconscient collectif et méritent d'être visités, ne serait-ce qu'une fois, Rome a aussi un visage beaucoup plus large et sait parfaitement mêler l'historique et le contemporain.
Une histoire exceptionnelle
La place de Rome dans l'Histoire est unique, et la ville affiche partout les traces d'un passé très riche. Pas moins de 400 églises et 300 fontaines jalonnent la ville, sans compter les innombrables vestiges qui ont traversé les siècles comme pour mieux témoigner.
Ecartant la légende de Remus et Romulus, les historiens font remonter les premières traces
de la cité au VIIIe siècle avant notre ère : les Etrusques y réunirent à l'époque plusieurs petits villages, avant de fonder une véritable ville sur la colline du Capitole, au VIème siècle avant JC. La République romaine naquit pour sa part au IIème siècle, et étendit son pouvoir à tout le pays au prix de guerres incessantes. Et c'est en marchant sur Rome que Jules César prit le pouvoir, avant de connaître la carrière que l'on sait. Son neveu Octave, plus connu sous le nom d'Empereur Auguste, prit sa succession et devint le premier empereur romain. Il pacifia l'Empire et organisa l'administration des provinces selon un modèle qui allait faire école dans le futur. D'autres empereurs lui succédèrent, l'Histoire retenant surtout les noms des plus tyranniques : Caligula et Néron. L'histoire de Rome rencontre son destin au IIIème siècle, avec la conversion de l'empereur Constantin à la toute nouvelle religion catholique et ses conséquences directes : l'expansion rapide du catholicisme et la création de la Papauté (l'évêque de Rome devenant naturellement le premier Père - Pape en latin - de la nouvelle religion). A partir de là, la Papauté jouera toujours un rôle fondamental dans le développement de la ville. C'est à elle que celle-ci doit l'édification de la chapelle Sixtine (décidée par Sixte IV) et sa décoration par Michel-Ange (sous Jules II). Durant les siècles suivants, la Renaissance et la période Baroque lui donneront également nombre de monuments déterminants. Mais il faudra attendre 1871 pour que Rome devienne officiellement capitale italienne, lors de l'unification du pays, et les accords de Latran en 1929 pour que le souverain pontife dispose d'un état indépendant : le Vatican.
Votre visite : des premiers palais au premier
centre commercial, Rome a tout inventé
Si Rome est une destination courue, l'expérience montre aussi qu'elle est le plus souvent une destination de week-end, quitte à y revenir. Une première visite pourra commencer par les multiples antiquités concentrées au centre de la ville. De l'incontournable Colisée aux Forums Romain et impériaux du Mont Palatin, on constatera que l'état de conservation des différents vestiges est très inégal, et va de la ruine au monument presque intact. Du Forum Romain (lieu de commerce, de culte et de débats politiques sous l'Empire) il suffira de traverser la place Venizia pour gagner la place du Capitole et ses palais, qui ont depuis toujours représenté un haut lieu de la politique romaine. L'occasion de se souvenir que le Capitole est la plus petite des sept collines de Rome, mais aussi la plus prestigieuse. Tout proche, le Théâtre de Marcellus est quelquefois pris pour le Colisée par les visiteurs, du fait de sa façade en rotonde. Ses 130 mètres de diamètre lui permettait d'accueillir 15.000 spectateurs, sa construction fut décidée par Jules César lui-même.
La visite des Marchés Trajan permettra de se faire une idée de ce qu'était l'activité commerciale sous l'Empire romain : avec ses nombreuses cellules où s'installaient les commerçants, il s'agit purement et simplement du premier centre commercial de l'Histoire !
A la Galerie Borghese, on admirera les tableaux des grands peintres italiens : Raphaël, Boticelli, le Caravage, le Titien...
D'innombrables fontaines font également partie du patrimoine romain, la plus célèbre d'entre elles étant la fontaine de Trévi, construite en 1762 et rendue mondialement célèbre par Federico Fellini avec La Dolce Vita, dans laquelle il est de coutume de jeter des pièces de monnaie, qui en jonchent le fond. La quittant, on se rendra Place Navone, qui a la forme du stade qu'elle fut à partir de l'an 86, sous le règne de Domicien.
Point d'orgue de la visite romaine, le Vatican jouit d'une notoriété inversement proportionnelle à sa taille, puisqu'il ne couvre que 0,44 km2. Sa population était officiellement de 798 habitants fin 2006, et le plus petit Etat du monde est désormais doté d'une fête nationale : le 22 octobre, jour anniversaire de l'inauguration du pontificat de Jean-Paul II (en 1978). On y admirera la Basilique Saint Pierre, la Chapelle Sixtine et les plus importants musées d'Italie, qui recouvrent toutes les époques artistiques depuis l'Egypte ancienne jusque l'époque contemporaine. Pour celui de la Chapelle Sixtine, on veillera à arriver 45 mn avant l'ouverture afin de ne pas endurer de longues heures de queue : aux heures d'affluence, la fréquentation du musée est comparable aux couloirs du métro parisien aux heures de pointe. Mais ce haut-lieu touristique, qui attire chaque année plus de trois millions de visiteurs, ne doit pas faire oublier la Chapelle Nicoline, l' Appartement Borgia ou les Chambres peintes par Raphaël. Enfin la visite serait incomplète, historiquement, sans un détour par la colline du Palatin, où les empereurs ont tous voulu établir leur résidence personnelle, à la hauteur de leur pouvoir. Du Palais Impérial au Cirque Maximus, voilà pourquoi cette partie de la ville révèle tant de ruines colossales. Pour la petite histoire, on soulignera que c'est ici qu'est né le mot palais, en raison du faste des demeures du mont Palatin.
Sortir à Rome
Comme toutes les grandes capitales, Rome ne manque pas d'hôtels répondant à tous les goûts et tous les budgets. Choisissant de délaisser les établissements les plus connus, nous avons décidé de séjourner à l'hôtel Adriano, qui présente la particularité d'avoir été restauré sur les bases de fondations datant du XVIIème siècle. Les murs épais propres aux constructions du quartier et l'atmosphère particulière que distille la salle du petit déjeuner, façon voûtes modernes, vont dans ce sens. Mais la propriétaire, la quarantaine dynamique, a choisi de revisiter son hôtel d'une note design d'inspiration new-yorkaise, aussi les parties communes mêlent-elles avec bonheur gros œuvre massif et décoration épurée. Les chambres, de dimensions assez modestes, sont pourvues de tout le confort moderne, y compris télévision écran plat et prises internet pour l'ordinateur personnel. L'hôtel ne possédant pas de restaurant, on dînera dehors. Animation garantie dans le quartier Trastevere, à l'ambiance chaleureuse, sur la Place Navone déjà citée plus haut (une petite vingtaine de restaurants au choix ! ), sur la Place della Pace (où les people romains fréquentent le Bar della Pace et le Bramante) et sur la Place Campo dei Fion, où tous les étudiants étrangers se donnent rendez-vous. Durant l'été, on aura l'occasion d'assister aux multiples concerts et soirées dansantes (organisées sur des pistes éphémères) donnés en plein air. Dans la journée, un arrêt au Café Greco, équivalent romain du Florian vénitien et du Mozart de Vienne, vous permettra de poser vos fesses là où Chateaubriand, Goethe et Stendhal se sont assis. Quant aux transports, le choix se pose entre taxis, métro (2 lignes couvrant tous les sites historiques de la ville), un réseau de bus incroyablement dense (pas moins de 241 lignes !) et nombre de carrioles à cheval destinées aux touristes (tarifs à négocier au départ, sur une base minimum de 50% du premier tarif demandé).
On l'aura compris : Rome est une ville où l'art de vivre n'est pas un vain mot. Il suffit du reste d'observer les Romains pour s'en convaincre : le look soigné de la plupart d'entre eux est un plaisir pour les yeux, on les sent attentifs à une mise élégante et l'on se prend inévitablement à rêver de Parisiens aussi bien habillés. L'occasion, quoi qu'il en soit, de visiter les dernières créations italiennes, et notamment pour les plus pressés la Via dei Condotti, qui déroule sur un kilomètre de long tout ce que les planètes Mode et Luxe comptent de maisons représentatives. Cette visite terminée, on s'avisera évidemment que l'on reste loin d'avoir tout vu de cette ville au charme particulier, et l'on décidera in petto d'y programmer un prochain week-end.
Remus et Romulus
Selon la légende, c'est en 754 avant notre ère que Remus et Romulus ont fondé Rome. Jetés dans les eaux du Tibre, les jumeaux auraient été recueillis, nourris et élevés par une louve et, devenus adultes, auraient décidé une nouvelle cité sur la colline où ils avaient été élevés.
Une histoire exceptionnelle
La place de Rome dans l'Histoire est unique, et la ville affiche partout les traces d'un passé très riche. Pas moins de 400 églises et 300 fontaines jalonnent la ville, sans compter les innombrables vestiges qui ont traversé les siècles comme pour mieux témoigner.
Ecartant la légende de Remus et Romulus, les historiens font remonter les premières traces
de la cité au VIIIe siècle avant notre ère : les Etrusques y réunirent à l'époque plusieurs petits villages, avant de fonder une véritable ville sur la colline du Capitole, au VIème siècle avant JC. La République romaine naquit pour sa part au IIème siècle, et étendit son pouvoir à tout le pays au prix de guerres incessantes. Et c'est en marchant sur Rome que Jules César prit le pouvoir, avant de connaître la carrière que l'on sait. Son neveu Octave, plus connu sous le nom d'Empereur Auguste, prit sa succession et devint le premier empereur romain. Il pacifia l'Empire et organisa l'administration des provinces selon un modèle qui allait faire école dans le futur. D'autres empereurs lui succédèrent, l'Histoire retenant surtout les noms des plus tyranniques : Caligula et Néron. L'histoire de Rome rencontre son destin au IIIème siècle, avec la conversion de l'empereur Constantin à la toute nouvelle religion catholique et ses conséquences directes : l'expansion rapide du catholicisme et la création de la Papauté (l'évêque de Rome devenant naturellement le premier Père - Pape en latin - de la nouvelle religion). A partir de là, la Papauté jouera toujours un rôle fondamental dans le développement de la ville. C'est à elle que celle-ci doit l'édification de la chapelle Sixtine (décidée par Sixte IV) et sa décoration par Michel-Ange (sous Jules II). Durant les siècles suivants, la Renaissance et la période Baroque lui donneront également nombre de monuments déterminants. Mais il faudra attendre 1871 pour que Rome devienne officiellement capitale italienne, lors de l'unification du pays, et les accords de Latran en 1929 pour que le souverain pontife dispose d'un état indépendant : le Vatican.
Votre visite : des premiers palais au premier
centre commercial, Rome a tout inventé
Si Rome est une destination courue, l'expérience montre aussi qu'elle est le plus souvent une destination de week-end, quitte à y revenir. Une première visite pourra commencer par les multiples antiquités concentrées au centre de la ville. De l'incontournable Colisée aux Forums Romain et impériaux du Mont Palatin, on constatera que l'état de conservation des différents vestiges est très inégal, et va de la ruine au monument presque intact. Du Forum Romain (lieu de commerce, de culte et de débats politiques sous l'Empire) il suffira de traverser la place Venizia pour gagner la place du Capitole et ses palais, qui ont depuis toujours représenté un haut lieu de la politique romaine. L'occasion de se souvenir que le Capitole est la plus petite des sept collines de Rome, mais aussi la plus prestigieuse. Tout proche, le Théâtre de Marcellus est quelquefois pris pour le Colisée par les visiteurs, du fait de sa façade en rotonde. Ses 130 mètres de diamètre lui permettait d'accueillir 15.000 spectateurs, sa construction fut décidée par Jules César lui-même.
La visite des Marchés Trajan permettra de se faire une idée de ce qu'était l'activité commerciale sous l'Empire romain : avec ses nombreuses cellules où s'installaient les commerçants, il s'agit purement et simplement du premier centre commercial de l'Histoire !
A la Galerie Borghese, on admirera les tableaux des grands peintres italiens : Raphaël, Boticelli, le Caravage, le Titien...
D'innombrables fontaines font également partie du patrimoine romain, la plus célèbre d'entre elles étant la fontaine de Trévi, construite en 1762 et rendue mondialement célèbre par Federico Fellini avec La Dolce Vita, dans laquelle il est de coutume de jeter des pièces de monnaie, qui en jonchent le fond. La quittant, on se rendra Place Navone, qui a la forme du stade qu'elle fut à partir de l'an 86, sous le règne de Domicien.
Point d'orgue de la visite romaine, le Vatican jouit d'une notoriété inversement proportionnelle à sa taille, puisqu'il ne couvre que 0,44 km2. Sa population était officiellement de 798 habitants fin 2006, et le plus petit Etat du monde est désormais doté d'une fête nationale : le 22 octobre, jour anniversaire de l'inauguration du pontificat de Jean-Paul II (en 1978). On y admirera la Basilique Saint Pierre, la Chapelle Sixtine et les plus importants musées d'Italie, qui recouvrent toutes les époques artistiques depuis l'Egypte ancienne jusque l'époque contemporaine. Pour celui de la Chapelle Sixtine, on veillera à arriver 45 mn avant l'ouverture afin de ne pas endurer de longues heures de queue : aux heures d'affluence, la fréquentation du musée est comparable aux couloirs du métro parisien aux heures de pointe. Mais ce haut-lieu touristique, qui attire chaque année plus de trois millions de visiteurs, ne doit pas faire oublier la Chapelle Nicoline, l' Appartement Borgia ou les Chambres peintes par Raphaël. Enfin la visite serait incomplète, historiquement, sans un détour par la colline du Palatin, où les empereurs ont tous voulu établir leur résidence personnelle, à la hauteur de leur pouvoir. Du Palais Impérial au Cirque Maximus, voilà pourquoi cette partie de la ville révèle tant de ruines colossales. Pour la petite histoire, on soulignera que c'est ici qu'est né le mot palais, en raison du faste des demeures du mont Palatin.
Sortir à Rome
Comme toutes les grandes capitales, Rome ne manque pas d'hôtels répondant à tous les goûts et tous les budgets. Choisissant de délaisser les établissements les plus connus, nous avons décidé de séjourner à l'hôtel Adriano, qui présente la particularité d'avoir été restauré sur les bases de fondations datant du XVIIème siècle. Les murs épais propres aux constructions du quartier et l'atmosphère particulière que distille la salle du petit déjeuner, façon voûtes modernes, vont dans ce sens. Mais la propriétaire, la quarantaine dynamique, a choisi de revisiter son hôtel d'une note design d'inspiration new-yorkaise, aussi les parties communes mêlent-elles avec bonheur gros œuvre massif et décoration épurée. Les chambres, de dimensions assez modestes, sont pourvues de tout le confort moderne, y compris télévision écran plat et prises internet pour l'ordinateur personnel. L'hôtel ne possédant pas de restaurant, on dînera dehors. Animation garantie dans le quartier Trastevere, à l'ambiance chaleureuse, sur la Place Navone déjà citée plus haut (une petite vingtaine de restaurants au choix ! ), sur la Place della Pace (où les people romains fréquentent le Bar della Pace et le Bramante) et sur la Place Campo dei Fion, où tous les étudiants étrangers se donnent rendez-vous. Durant l'été, on aura l'occasion d'assister aux multiples concerts et soirées dansantes (organisées sur des pistes éphémères) donnés en plein air. Dans la journée, un arrêt au Café Greco, équivalent romain du Florian vénitien et du Mozart de Vienne, vous permettra de poser vos fesses là où Chateaubriand, Goethe et Stendhal se sont assis. Quant aux transports, le choix se pose entre taxis, métro (2 lignes couvrant tous les sites historiques de la ville), un réseau de bus incroyablement dense (pas moins de 241 lignes !) et nombre de carrioles à cheval destinées aux touristes (tarifs à négocier au départ, sur une base minimum de 50% du premier tarif demandé).
On l'aura compris : Rome est une ville où l'art de vivre n'est pas un vain mot. Il suffit du reste d'observer les Romains pour s'en convaincre : le look soigné de la plupart d'entre eux est un plaisir pour les yeux, on les sent attentifs à une mise élégante et l'on se prend inévitablement à rêver de Parisiens aussi bien habillés. L'occasion, quoi qu'il en soit, de visiter les dernières créations italiennes, et notamment pour les plus pressés la Via dei Condotti, qui déroule sur un kilomètre de long tout ce que les planètes Mode et Luxe comptent de maisons représentatives. Cette visite terminée, on s'avisera évidemment que l'on reste loin d'avoir tout vu de cette ville au charme particulier, et l'on décidera in petto d'y programmer un prochain week-end.
Remus et Romulus
Selon la légende, c'est en 754 avant notre ère que Remus et Romulus ont fondé Rome. Jetés dans les eaux du Tibre, les jumeaux auraient été recueillis, nourris et élevés par une louve et, devenus adultes, auraient décidé une nouvelle cité sur la colline où ils avaient été élevés.
Avril 2007