Marc Ash : L'Holocauste à l'épreuve de la matière
L'art, relais contre le mal absolu
A l'heure où un collectif d'artistes entreprend de détourner le livre le plus odieux de toute notre Histoire, effaçant, réécrivant le texte de Mein Kampf devenu palimpseste frondeur de "Notre combat", l'exposition "Tous ensemble" de Marc Ash continue son tour du monde contre la barbarie. "Notre", "Tous" : A croire que la transmission de l'innommable, l'éducation des générations à venir, la mémoire de l'holocauste doivent nécessairement passer par la communion. Par le NOUS TOUS érigé comme une force, un bloc, pour ne jamais oublier et, partant, ne jamais recommencer. De fait, quand le témoignage atteint ses limites pour transmettre, c'est au tour de l'art de prendre le relais. "L'art est le seul substitut de l'expérience que nous n'avons pas pu acquérir" constatait Primo Levi, c'est donc à lui de dire l'indicible, dussions-nous affronter le pire d'une humanité qui s'auto-dénie.
Un plaidoyer contre l'intolérance
Des lambeaux d'uniformes accrochés à des barbelés, l'aberration et l'horreur des symboles comme ces triangles colorés utilisés pour classer les prisonniers, des sculptures saisissantes comme Les Regards - derrière les barreaux, des yeux hallucinés, hébétés, des regards d'incompréhension face à l'horreur et à son absurdité - il y a indéniablement tout un travail pédagogique chez Marc Ash. Ce sont d'ailleurs déjà plus de 500 000 élèves qui se sont déjà pressés dans les expositions précédentes et tout autant qui devraient découvrir ce travail indispensable sur la mémoire à Miami (du 30 novembre au 30 décembre 2007) d'abord, puis au Mexique, en Russie... Une exposition internationale d'une ampleur rarement atteinte pour un sujet aussi sensible. A ne pas manquer !
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