Anne Fontaine : une aventurière passionnée
Née au Brésil, d'un père français et d'une mère brésilienne, Anne Fontaine, connue pour sa marque éponyme de chemises, est une aventurière passionnée. Arrivée en France à l'âge de 18 ans pour finir ses études et devenir biologiste, elle rencontre son mari Ari à 23 ans et sa vie bascule. En 93 elle crée une première collection de 30 modèles de chemises blanches, en référence à sa grand-mère et au symbole que représente cette couleur au Brésil. Une première boutique de 21m², rue des Saints-Pères à Paris, et l'année suivante une au Japon. Le succès était enclenché. Aujourd'hui, 70 boutiques portent le nom d'Anne Fontaine, et un très beau spa à Paris a complété l'année dernière la success story. Travelling...
Pourquoi vous êtes-vous tournée vers la chemise ?
Au nouvel an, la coutume au Brésil veut que l'on s'habille en blanc, c'est un porte-bonheur.
Chez ma grand-mère, j'ai retrouvé des chemises blanches anciennes qui m'ont donné l'idée plus tard d'en recréer.
Mais le déclic fut la rencontre avec Ari, mon futur mari, dont les parents travaillaient déjà dans la fabrication de vêtements pour des maisons de couture.
Comment peut on créer 500 modèles deux fois par an ?
Lorsque je décide de dessiner et de créer, je m'enferme dans mon bureau pendant une semaine avec de la musique et je crée en continu.
La difficulté ne réside pas dans les 500 dessins mais dans les 100 modèles à choisir.
Comment arrive-t-on à se renouveler en permanence de cette façon ?
Je n'ai pas ce problème, au contraire, car je suis de nature compulsive.
Où trouvez-vous votre source d'inspiration ?
Dans le quotidien de ma vie. Je me focalise et me concentre sur ma thématique.
En général j'ai 25 thèmes, qui tournent autour des manches, poignets, col... Par exemple, pour cet hiver, j'ai crée une blouse avec 20 pièces différentes, où tout est zippé.
C'est l'accessoire qui tourne autour de la chemise.
Et je n'ai jamais plus de 2 ou 3 couleurs par saison.
Quel fut le déclic qui vous a tournée vers le Prêt-à-Porter ?
Tout d'abord la rencontre avec mon mari dont la famille travaillait pour de grandes marques comme Smalto, Jourdan...
Adolescente je confectionnais déjà mes vêtements, mais sans penser à en créer plus tard, mes études étant consacrées à la biologie.
Ari m'a persuadée de créer ma propre marque. J'ai repensé aux chemises blanches de ma grand-mère qu'elle portait pour les réveillons et j'ai voulu réinterpréter et réhabiliter la chemise blanche.
Quelles sont vos matières de prédilection ?
En général, les matières naturelles. Comme le lin, la soie, la laine, le coton.
J'aime bien aussi les matières techniques pour le confort, comme le Tactel.
Vous êtes connue pour vos chemises blanches, qui sont devenues un must. Pourquoi ne jamais avoir décliné votre concept en robe ?
J'avoue que pour moi le plus important dans une robe c'est le haut c'est pourquoi je préférais conserver un concept de chemise et ne pas me disperser. Mais cet été, suite aux nombreuses demandes de mes clientes depuis des années, j'ai enfin décliné mon concept et je lance ma première robe chemisier.
Après les chemises, vous avez lancé votre premier spa fin 2007 à Paris. Le lien ne semble pas évident.
Il a toujours été important pour moi de prendre soin de soi, de son corps et de s'accorder du temps.
Dans mon esprit, je me dis que si les personnes sont apaisées, elles se respecteront plus et respecteront mieux la nature. C'est ma philosophie de la vie.
Je n'ai jamais oublié une phrase de Gandhi qui reflète parfaitement mon état d'esprit, à savoir « changer en vous ce que vous aimeriez que le monde change ».
N'oublions pas que je suis née au Brésil et que j'ai toujours eu l'idée, un jour, de pouvoir utiliser les matières premières de mon pays et de faire profiter mes clientes de mon expérience vécue avec les indiens.
Quel fut le fil conducteur de ce spa ?
Les fibres. Je voulais un spa luxueux, avec de belles matières.
La boutique étant la partie urbaine et le spa celle organique.
En quoi vous distinguez-vous par rapport aux multiples spas qui ont fait leur apparition ?
Je souhaitais traiter le spa comme un écrin dans un lieu différent et ludique.
J'ai d'ailleurs créé plusieurs soins qui se déclinent en trois phases et qui se réfèrent à mon enfance : fibres, histoire d'enfance, et le quotidien.
Les soins à base de fibres allient deux matières inédites, le lin et la soie.
Pour « Histoires d'enfance », j'ai créé cette fameuse résine verte aux 11 huiles essentielles en souvenir de mon baptême chez les indiens.
Et « le Quotidien » c'est par exemple, proposer des soins entre mère et fille ou en couple.
Vous avez vécu parmi les indiens pendant 6 mois. Cela à du être une expérience peu commune ?
Bien évidemment, on ne revient pas indemne d'une expérience comme celle-ci.
A 17 ans, j'ai voulu connaître mon pays et je suis partie avec mon copain de l'époque, contre l'avis de mes parents. N'oublions pas qu'à cette époque je n'avais que 17 ans.
On voulait vivre un voyage extraordinaire au sein d'une tribu.
A la fin de notre voyage, notre vœu a été exaucé et nous avons rencontré de vrais indiens qui vivaient entre eux. J'ai été « adoptée » par une famille indienne, puis baptisée « Plume d'aigle blanche » et enduite d'une résine verte. J'en ai gardé un souvenir très flou, car la résine était hallucinogène.
J'ai ainsi vécu comme une indienne, apprenant à pêcher le poisson, à faire le parfum et j'ai même rencontré le chaman.
Malheureusement nous avons dû partir en catastrophe, suite à des jalousies et des dénonciations de personnes pratiquant des activités illégales qui avaient peur qu'on les dénonce. Nous n'avons dû notre salut qu'au fait que j'avais un oncle influent, sinon nous aurions fini avec les crocodiles.
Je n'ai même pas eu le temps de dire « au revoir » à mes parents indiens et j'en ai gardé une réelle peine.
Votre vision du monde en a-t-elle été changée ?
J'ai été très marquée par cette expérience. J'ai gardé un respect très profond pour la nature depuis lors, et je suis devenue végétarienne.
Êtes-vous devenue écologiste ?
Je ne suis pas hypocrite. Je n'utilise pas uniquement des produits bio, mais je m'implique beaucoup dans mon quotidien : économie d'énergie, consommation d'eau...
Je ne traite pas l'écologie comme un commerce, et ma façon d'aider l'écologie passe par l'éducation de mes enfants.
Au nouvel an, la coutume au Brésil veut que l'on s'habille en blanc, c'est un porte-bonheur.
Chez ma grand-mère, j'ai retrouvé des chemises blanches anciennes qui m'ont donné l'idée plus tard d'en recréer.
Mais le déclic fut la rencontre avec Ari, mon futur mari, dont les parents travaillaient déjà dans la fabrication de vêtements pour des maisons de couture.
Comment peut on créer 500 modèles deux fois par an ?
Lorsque je décide de dessiner et de créer, je m'enferme dans mon bureau pendant une semaine avec de la musique et je crée en continu.
La difficulté ne réside pas dans les 500 dessins mais dans les 100 modèles à choisir.
Comment arrive-t-on à se renouveler en permanence de cette façon ?
Je n'ai pas ce problème, au contraire, car je suis de nature compulsive.
Où trouvez-vous votre source d'inspiration ?
Dans le quotidien de ma vie. Je me focalise et me concentre sur ma thématique.
En général j'ai 25 thèmes, qui tournent autour des manches, poignets, col... Par exemple, pour cet hiver, j'ai crée une blouse avec 20 pièces différentes, où tout est zippé.
C'est l'accessoire qui tourne autour de la chemise.
Et je n'ai jamais plus de 2 ou 3 couleurs par saison.
Quel fut le déclic qui vous a tournée vers le Prêt-à-Porter ?
Tout d'abord la rencontre avec mon mari dont la famille travaillait pour de grandes marques comme Smalto, Jourdan...
Adolescente je confectionnais déjà mes vêtements, mais sans penser à en créer plus tard, mes études étant consacrées à la biologie.
Ari m'a persuadée de créer ma propre marque. J'ai repensé aux chemises blanches de ma grand-mère qu'elle portait pour les réveillons et j'ai voulu réinterpréter et réhabiliter la chemise blanche.
Quelles sont vos matières de prédilection ?
En général, les matières naturelles. Comme le lin, la soie, la laine, le coton.
J'aime bien aussi les matières techniques pour le confort, comme le Tactel.
Vous êtes connue pour vos chemises blanches, qui sont devenues un must. Pourquoi ne jamais avoir décliné votre concept en robe ?
J'avoue que pour moi le plus important dans une robe c'est le haut c'est pourquoi je préférais conserver un concept de chemise et ne pas me disperser. Mais cet été, suite aux nombreuses demandes de mes clientes depuis des années, j'ai enfin décliné mon concept et je lance ma première robe chemisier.
Après les chemises, vous avez lancé votre premier spa fin 2007 à Paris. Le lien ne semble pas évident.
Il a toujours été important pour moi de prendre soin de soi, de son corps et de s'accorder du temps.
Dans mon esprit, je me dis que si les personnes sont apaisées, elles se respecteront plus et respecteront mieux la nature. C'est ma philosophie de la vie.
Je n'ai jamais oublié une phrase de Gandhi qui reflète parfaitement mon état d'esprit, à savoir « changer en vous ce que vous aimeriez que le monde change ».
N'oublions pas que je suis née au Brésil et que j'ai toujours eu l'idée, un jour, de pouvoir utiliser les matières premières de mon pays et de faire profiter mes clientes de mon expérience vécue avec les indiens.
Quel fut le fil conducteur de ce spa ?
Les fibres. Je voulais un spa luxueux, avec de belles matières.
La boutique étant la partie urbaine et le spa celle organique.
En quoi vous distinguez-vous par rapport aux multiples spas qui ont fait leur apparition ?
Je souhaitais traiter le spa comme un écrin dans un lieu différent et ludique.
J'ai d'ailleurs créé plusieurs soins qui se déclinent en trois phases et qui se réfèrent à mon enfance : fibres, histoire d'enfance, et le quotidien.
Les soins à base de fibres allient deux matières inédites, le lin et la soie.
Pour « Histoires d'enfance », j'ai créé cette fameuse résine verte aux 11 huiles essentielles en souvenir de mon baptême chez les indiens.
Et « le Quotidien » c'est par exemple, proposer des soins entre mère et fille ou en couple.
Vous avez vécu parmi les indiens pendant 6 mois. Cela à du être une expérience peu commune ?
Bien évidemment, on ne revient pas indemne d'une expérience comme celle-ci.
A 17 ans, j'ai voulu connaître mon pays et je suis partie avec mon copain de l'époque, contre l'avis de mes parents. N'oublions pas qu'à cette époque je n'avais que 17 ans.
On voulait vivre un voyage extraordinaire au sein d'une tribu.
A la fin de notre voyage, notre vœu a été exaucé et nous avons rencontré de vrais indiens qui vivaient entre eux. J'ai été « adoptée » par une famille indienne, puis baptisée « Plume d'aigle blanche » et enduite d'une résine verte. J'en ai gardé un souvenir très flou, car la résine était hallucinogène.
J'ai ainsi vécu comme une indienne, apprenant à pêcher le poisson, à faire le parfum et j'ai même rencontré le chaman.
Malheureusement nous avons dû partir en catastrophe, suite à des jalousies et des dénonciations de personnes pratiquant des activités illégales qui avaient peur qu'on les dénonce. Nous n'avons dû notre salut qu'au fait que j'avais un oncle influent, sinon nous aurions fini avec les crocodiles.
Je n'ai même pas eu le temps de dire « au revoir » à mes parents indiens et j'en ai gardé une réelle peine.
Votre vision du monde en a-t-elle été changée ?
J'ai été très marquée par cette expérience. J'ai gardé un respect très profond pour la nature depuis lors, et je suis devenue végétarienne.
Êtes-vous devenue écologiste ?
Je ne suis pas hypocrite. Je n'utilise pas uniquement des produits bio, mais je m'implique beaucoup dans mon quotidien : économie d'énergie, consommation d'eau...
Je ne traite pas l'écologie comme un commerce, et ma façon d'aider l'écologie passe par l'éducation de mes enfants.
Octobre 2008
Par Katya PELLEGRINO